Smart Roadster (2003-2006) - Esprit sixties et look futuriste, dès 4 000 €
Ultralégère, minuscule et dotée d’un moteur central, la Smart Roadster complète son attrait avec un look unique. Une formule alléchante vendue fort cher à l’époque, mais qui se trouve désormais dès 4 000 €. Interdiction de rouler triste !
Au début des années 1990, Nicolas Hayek, patron des montres Swatch, a l’idée d’une toute petite voiture de ville lookée et bon marché, proposée avec une large offre de moteurs, thermiques, mais aussi hybrides et électriques. Pour la développer, il se tourne initialement vers VW, en 1992, mais les discussions tournent court. Aussi, Hayek prend-il langue avec Daimler, un accord est trouvé, une société commune est créée, MCC (Micro Compact Car AG), et les travaux de conception débutent. Seulement, les ingénieurs allemands veulent doter la mini-citadine de blocs thermiques uniquement, et en faire un véhicule cher, imaginant que le prix fait l’image. Ça déplaît fortement à Hayek, qui, estimant son idée trahie, se retire du projet. Daimler prend totalement le contrôle de MCC, construit une usine à Hambach, en Moselle, et en 1998, la Smart City Coupé (elle ne s’appelle pas encore Fortwo) est présentée.
Si son concept et son look plaisent, le prix semble bien élevé, grevé qu’il est par les choix techniques opérés par un Daimler trop ambitieux et pas assez réaliste. Moteur 3-cylindres turbo inédit, boîte robotisée, ESP, la fiche technique est alléchante. Le prix de 59 800 F (environ 12 200 € actuels) un peu moins, surtout que la transmission, très lente, n’est pas au point. Du coup, les ventes n’atteignent même pas la moitié des prévisions ! Heureusement, dès 1998, en crayonnant des évolutions pour la City Coupé, des designers de Daimler, dirigés par Jens Manske, constatent qu’il est aisé d’en dériver une petite sportive à moteur central. Voilà aussi un excellent moyen d’augmenter la rentabilité. Le projet est mis en avant, mais c’est Michael Mauer, le remplaçant de Manske, qui lui donne un coup de turbo en 1999. Dès le salon de Francfort cette année-là, une ébauche apparaît, dénommée Road Concept, suivie un an après, au Mondial de Paris 2000, d’un concept Roadster Coupé.
L’accueil étant excellent, feu vert est donné à sa production en série. Le modèle définitif apparaît deux ans plus tard, toujours à Paris, en deux versions, Roadster et Roadster Coupé. Elles reposent sur la plate-forme allongée de la City Coupé, en reprennent les suspensions et le 3-cylindres turbo. La Roadster le décline en 61 ch et 82 ch, la puissance la plus faible n’étant pas disponible sur la Roadster Coupé. Les prix n’ont rien d’amicaux, débutant à 15 000 € (18 800 € actuels) ! Néanmoins, l’accueil est bon : voilà de charmantes puces sportives, dont l’esprit rappelle les petits roadsters anglais des années 60, comme la MG Midget.
Les ventes dépassent les espérances : enfin MCC va gagner de l’argent. Oui mais… Les Roadster et Coupé manquent prennent l’eau ! Et cette eau va ensuite perturber les fonctions électriques. De sorte que les recours en garantie se multiplient, et les bénéfices entrevus se changent en pertes. Lancées en 2004, les versions sportives Brabus de 101 ch, ruineuses à plus de 25 000 €, ne changent pas la donne et les ventes plongent en 2005. La maison mère, également confrontée à des soucis de fiabilité invraisemblables sur la Mercedes Classe E, horriblement coûteux eux aussi, arrête les frais avec la Smart, dont la production cesse dès la fin 2005. 43 000 Smart Roadster /Coupé ont été fabriquées.
Combien ça coûte ?
Malgré leur relative rareté, les Smart Roadster ne sont pas très chères. On trouve des 61 ch en bon état dès 4 000 €, alors que les 82 ch réclament environ 500 € de plus. À ces tarifs, le totaliseur dépasse largement les 100 000 km. Pour des autos de 80 000 km environ, ajoutez 1 000 €. Et les Brabus ? Elles réclament 9 000 € au bas mot, et 10 000 € à moins de 100 000 km. Les séries limitées Bluewave (une 82 ch avec un kit carrosserie Brabus), Affection (une 82 ch à l’équipement de 61 ch plus la clim), MTV (61 ch) ne sont pas plus chères. Bon point : les cotes semblent remonter !
Quelle version choisir ?
Toutes sont agréables. Pour un usage surtout urbain, une 61 ch suffit amplement, alors que si on désire effectuer surtout des trajets routiers, une 82 ch sera à son aise. C’est elle la plus polyvalente. Plus raides en suspension et moins souples côté moteur, les Brabus n’apportent un surcroît d’agrément qu’en conduite sportive.
Les versions collector
Ce sont les Brabus, moins répandues, surtout en série limitée Xclusive, mieux finies. Le prix de cette dernière est en rapport : 15 000 €.
Que surveiller ?
La Smart a connu de nombreux soucis de moteur (segmentation, chaîne de distribution) en début de carrière, donc assurez-vous que l’exemplaire convoité a été scrupuleusement entretenu : factures impératives. L’auto est à réviser tous les 10 000 km. Si tout a été bien fait, la mécanique peut encaisser de gros kilométrages sans trop fatiguer.
Ensuite, évidemment, les joints de carrosserie, souvent cuits. Enfin, l’actuateur d’embrayage peut faire des siennes, une pièce à 600 €.
Au volant
Plus de 20 ans après sa première apparition, le design de la Smart Roadster n’a pas vieilli. Deuxième surprise, elle est minuscule ! Cela lui confère l’allure d’un gros jouet, impression qui se confirme dans l’habitacle. Minimaliste, il arborant un dessin amusant et se taille dans des plastiques… de joujoux. Néanmoins, et malgré l’espace réduit, je m’y trouve bien installé même je m’y sens comme un orang-outan dans une autotamponneuse. À la mise en route, le 3-cylindres émet un petit son sympa, et dès qu’on roule, on se fait totalement corps avec la route. On sait exactement quand on roule sur une aspérité, ce qui n’a rien d’un défaut car la suspension l’absorbe bien. En ville, grâce à la direction très précise et au format lilliputien de la Smart, on se faufile partout, tandis que souple, le moteur délivre aussi des accélérations suffisantes. Seulement, la boîte robotisée Softip (sans changement automatique) est d’une lenteur exaspérante : durant le passage de 2e en 3e, on a presque le temps de se faire chauffer un café. J’exagère à peine.
Heureusement, sur route, à 80 km/h, on fait le plein de sensations, grâce aussi au volant non assisté très communicatif, exactement comme dans un roadster des années 60, sauf qu’on profite des qualités d’une moderne. Comme la sécurité, la précision de conduite et tenue de route, surprenante grâce au bel équilibre conféré par la position centrale du moteur. Celui-ci ne rechigne pas à la tâche, et emmène cet engin ultraléger à 160 km/h… sur circuit bien sûr. Light is right ! Mieux, malgré l’ambiance sonore élevée et les remous d’air, on s’amuse énormément avec cette micro-supercar qui donne plus envie d’affiner ses trajectoires que de rouler comme un dingue. Tant mieux, car on n’a pas assez de puissance pour ça, tandis que le freinage est un peu juste. En somme, une formidable petite machine à émotions, très frugale de surcroît : moins de 7 l/100 km en moyenne. Si seulement elle avait une bonne boîte manuelle…
L’alternative youngtimer
VW-Porsche 914/4 1969-1974
Comme Smart est une marque récente, elle ne propose pas d’alternative ancienne à la Roadster. Mais en Allemagne, son pays de conception, on trouve une autre sportive minimaliste à moteur central : la VW-Porsche 914, présentée il y a 50 ans. Déjà ! Son flat-four de VW 411 dispose déjà d’une injection électronique, mais limité à 80 ch, il ne procure qu’un agrément médiocre et des performances moyennes. Heureusement, le comportement routier remarquable d’équilibre compense largement : on passe très vite en virage et on ressent tout ce qu’il se passe ! Et comme la Smart, la 914 est découvrable. Le bloc passe à 2,0 l et 100 ch en 1972, rivalisant en puissance (mais pas en sonorité) avec le flat-six Porsche de 110 ch équipant la 914/6, version de haut de gamme. Jusqu’en 1974, plus de 100 000 914 seront produites, bien plus que des Smart Roadster. À partir de 22 000 € en bon état.
Smart Roadster 61 ch 2004, les caractéristiques
- Moteur : 3 cylindres en ligne, 698 cm3
- Alimentation : injection électronique, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu De Dion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 robotisée, propulsion
- Puissance : 61 ch à 5 250 tr/mn
- Couple : 95 Nm à 2 000 tr/mn
- Poids : 740 kg
- Vitesse maxi : 160 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 15,5 s (donnée constructeur)
Pour trouver des annonces de Smart Roadster, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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