Skoda en grande forme : record de ventes, projet de nouvelle usine, 30 lancements d'ici 2022
Tout va bien pour Skoda, qui voit ses ventes progresser d'année en année. Le calendrier de nouveautés est chargé, avec d'ici quelques mois les premiers modèles électrifiés.
Skoda a organisé ce matin sa conférence de presse annuelle, pour présenter ses résultats 2018 et évoquer ses projets à venir. Et on peut dire que la firme tchèque pète la forme ! Elle a battu un nouveau record de ventes, avec 1,25 million de véhicules écoulés dans le monde l'année dernière, soit une hausse de 4,4 % par rapport à 2017. Skoda a réussi à résister aux remous du passage à la norme WLTP en Europe et au recul du marché chinois.
Son chiffre d'affaires a progressé dans la même proportion, atteignant 17,3 milliards d'euros. En 2015, il n'était "que" de 12,5 milliards d'euros ! Petite ombre au tableau : le bénéfice opérationnel recule de 15 %, à 1,37 milliard d'euros. Résultat, la marge opérationnelle passe de 9,7 à 8,0 %, ce qui reste très bon. Ces baisses s'expliquent en partie par une hausse des investissements, passés de 733 à 896 millions d'euros en 2018.
2019 pourrait-elle marquer un coup d'arrêt ? Le Brexit et les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine risquent de pénaliser les ventes. Mais Skoda est confiant, grâce à un planning de nouveautés chargé. Il y aura ainsi deux lancements majeurs qui vont lui permettre de partir à la conquête de nouveaux clients en Europe : le petit SUV Kamiq et la compacte Scala, bien plus ambitieuse que la Rapid Spaceback. En fin d'année, le constructeur renouvellera un pilier de sa gamme, l'Octavia. 2019 marquera aussi le début de son électrification, avec le lancement d'une Citigo 100 % électrique et d'une Superb hybride rechargeable. En 2020, la marque dévoilera son premier modèle basé sur la nouvelle plate-forme électrique MEB. Au total, 30 nouveautés sont prévues d'ici 2022.
Skoda est d'ailleurs confronté à un problème de riches : des usines européennes qui n'arrivent pas à produire assez. C'est notamment le cas pour les SUV Karoq et Kodiaq, dont les délais de livraison se sont allongés. Un représentant de la marque a confié au magazine anglais Autocar que Skoda aurait pu vendre 100 000 voitures de plus en 2018 s'il avait pu répondre à la demande ! Le constructeur envisage donc de construire une nouvelle usine en Europe.
Tout cela démontre à quel point Skoda est actuellement l'élément fort du groupe Volkswagen. Il vend deux fois plus que Seat. Si Audi reste loin devant encore, jamais l'écart de ventes n'a été aussi faible avec la firme aux anneaux ! Skoda évite la dépendance à l'Europe grâce à une implantation en Chine (son 1er marché d'ailleurs, avec 341 000 livraisons en 2018) et une forte croissance en Russie (+ 30 %). De plus, Skoda pilote le développement des ventes du groupe sur le marché indien. Côté finances, sa marge opérationnelle est nettement supérieure à celle de Volkswagen, qui affiche en 2018 3,9 % !
Cette forme financière avait d'ailleurs donné naissance l'année dernière à quelques tensions au sein du groupe. Skoda était notamment accusé de profiter des technologies Volkswagen sans participer assez à leur financement. D'où des modèles désormais très proches des allemandes mais à des prix plus attractifs, en raison d'un assemblage en République Tchèque, où les salaires sont plus bas. Les deux labels se cannibalisent de plus en plus. Les Volkswagen n'ont plus grand-chose pour faire la différence, d'autant que la réputation de Skoda s'améliore année après année, ce qui préserve les valeurs de revente.
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