Senna Tower : hommage ou dommage ?
Dans une station balnéaire brésilienne, un immeuble baptisé du nom du grand pilote doit voir le jour. Baptiser un gratte-ciel Ayrton Senna peut paraître incongru, mais son architecte n'est autre que la nièce du pilote
Si elle sort effectivement de terre, la Senna Tower sera le plus grand immeuble résidentiel au monde.
500 m de haut, 228 résidences réparties dans des « manoirs » ou des penthouses, mais aussi des piscines à foison et des rooftops comme s’il en pleuvait. Indubitablement, la Senna Tower, ce gratte-ciel qui doit sortir de terre à Balneário Camboriú, une station balnéaire brésilienne, se veut plus qu’une cabine de plage : il entend bien battre le record de la plus haute tour résidentielle au monde.
Évidemment, la tour n’est pas encore construite, mais le projet a trouvé des financeurs et pourrait bientôt voir s’ériger sa première pierre. Mais quel rapport avec Ayrton Senna dont on célèbre cette année le trentième anniversaire de la mort et le BTP ? Il y a certes ce circuit qui pourrait venir se nicher dans le bas de l’immeuble, mais ce nom est avant tout celui de l'architecte qui a dessiné l’ensemble : Lalli Senna, l'une des nièces du pilote.
Senna, après Lamborghini et Ferrari, s'engouffre dans l'architecture
En plus, il est évidemment plus facile de trouver des financements en baptisant un immeuble, aussi fou soit-il, du nom de l’enfant le plus célèbre du pays. Hormis son nom de baptême, la Senna Tower a donc très très peu de rapport avec l’homme ou même avec le sport automobile. Elle s’en éloigne à peu près autant que la Lamborghini Tower à Miami s’éloigne d’un V12 ou le Ferrari building de Dubaï d’une 250 GT, même si ce dernier immeuble est rouge.
Mais après tout, il y a peu de misérables qui vivent avenue Victor Hugo à Paris et personne ne proteste du fait que l’aéroport Charles de Gaulle n’a que peu de rapports avec le grand militaire qui commandait des chars avant de sauver la France.
Alors mieux vaut ériger un gratte-ciel gigantesque en l’honneur du plus célèbre pilote brésilien que d’apposer son nom sur des mugs ou des bobs, ce que les héritiers n’hésitent pas à faire. Et puis, c’est aussi le signe que, de Dubaï à Miami en passant par Balneário Camboriú, l’automobile et ses grands mythes font désormais parti de notre histoire commune.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération