Seat Ibiza GTI (1994 – 1999), une petite sportive efficace et pas chère, dès 4 000 €
Fêtant ses 30 ans cette année, l’Ibiza GTI bénéficie des moteurs performants de la Golf GTI, mais aussi d’une plateforme proche. Elle donne amplement le change tout en demeurant abordable. Reste à en trouver une….
Avec l’Ibiza de première génération, lancée en 1984, Seat a tiré le gros lot. Aussi le constructeur espagnol lui donne-t-il une descendance, apparue en 1993. La première dérivait largement de la Fiat Ritmo, tout en adoptant une mécanique étudiée par Porsche. Hormis Giugiaro, qui dessine les deux Ibiza, tout est jeté aux orties pour la seconde, qui n’utilise que des éléments Volkswagen, la marque allemande ayant racheté l’ibérique en 1986.
Ainsi, l’Ibiza deuxième du nom dérive de la Golf III et annonce largement la Polo 6N. En 1994, la plus latine des VW se décline en GTI, une variante sportive dotée du 2,0 l 115 ch de la Golf III GTI. Capable de 200 km/h, l’Ibiza GTI n’amuse pas la galerie des sportives tièdes, avec ses bonnes performances, son équipement respectable (vitres électriques, direction assistée) et son prix serré : 91 000 F (soit 22 100 € actuels selon l’Insee). Quelques mois plus tard arrive une variante plus épicée, la GTI 16v, dotée non pas du 2,0 l 150 ch de la Golf III du même nom mais du 1,8 l de sa devancière.
Ce bloc éprouvé développe ici 130 ch (contre 136 ch dans l’allemande) car il est catalysé, ce qui n’empêche pas la petite espagnole de largement passer les 200 km/h. De série, cette Ibiza gagne des éléments très intéressants, comme les jantes en alliage, l’ABS voire un antipatinage EDS. Ce dernier est alors une rareté ! A 105 900 F en 1995, soit 25 200 € actuels selon l’Insee, l'Ibiza GTI 16v est bien positionnée par son tarif. Cela dit, et malgré l’absence de concurrence interne (la Polo ne bénéficie pas de blocs aussi puissants), l’Ibiza GTI, à 8 ou 16 soupapes se cantonne aux seconds rôles.
Seat tente d’inverser la tendance en 1996 avec une variante Cupra (2,0 l, 150 ch) bien plus radicale par ses trains roulants, qui mérite un article dédié. En 1999, à l’occasion du restylage, les Ibiza GTI passent à la trappe, remplacées par une 1.8 20v turbo, forte de 180 ch.
Combien ça coûte ?
Très rare, l’Ibiza GTI ne coûte pas cher pour autant. En 2.0 115 ch, elle se déniche dès 4 000 € en très bon état, malgré un kilométrage tournant autour des 200 000 km. Pour une belle auto s’en tenant à 100 000 km, comptez plutôt 6 000 €. Pour la 1.8 130 ch, on ajoutera 1 000 €.
Quelle version choisir ?
Pour sa vivacité supérieure et son prix encore abordable, la GTI 16v semble tout indiquée.
Les versions collector
Vu leur rareté, les deux variantes, à condition de se trouver en parfait état, sont dignes d’être collectionnées.
Que surveiller ?
Bénéficiant d’éléments éprouvés, ces deux Seat affichent une très grande fiabilité mécanique. Les blocs, bien entretenus, passent les 300 000 km sans panne majeure. On changera la courroie de distribution avant 100 000 km, alors que le 1.8 16v, plus souvent cravaché que le 2.0, avouera parfois une faiblesse du joint de culasse vers ce kilométrage. On fera aussi attention à son régulateur de ralenti.
Les boîtes sont également très endurantes, un peu moins que les blocs peut-être, leurs roulements étant sensibles, des vidanges rapprochées sont conseillées.
En revanche, l’Ibiza souffre de petits ennuis sans gravité mais variés : pannes de vitres électriques, roulements de roue faiblards, sondes défectueuses peinture assez fragile. Enfin, comme l’espagnole n’est plus toute jeune, elle peut souffrir de la corrosion.
Sur la route
J’ai pris les commandes d’une Ibiza GTI16v du musée Seat. En parfait état malgré ses 192 000 km, elle a belle allure. L’habitacle a bien vieilli, malgré des matériaux à l’aspect pas forcément engageant. En tout cas, on profite d’une bonne position de conduite, grâce au siège offrant un bon maintien latéral et réglable en hauteur, comme le volant.
Le bloc se révèle souple et docile, donc agréable en ville, même s’il n’apparaît pas très punchy. Mais ça, c’est avant 4 000 tr/min. Après, il devient carrément fougueux, et grimpe joyeusement dans une jolie sonorité jusqu’à 7 000 tr/min. Elle marche alors drôlement bien cette espagnole à la technique allemande ! La boîte bien étagée soutient efficacement le 1,8 l dans ses efforts, mais manque de précision, voire de guidage, du moins sur notre exemplaire.
Le châssis est tout à fait à la hauteur, avec un train avant bien accroché au sol, n’accusant aucune perte de motricité, un bon grip et une poupe qui se place si on le souhaite. Certes, à cause de la suspension trop souple, il y a du roulis, et la direction manque de feeling (malgré un fort rappel), mais on peut s’amuser !
Le confort général apparaît très acceptable, ce qui rend cette Ibiza polyvalente. Elle modère relativement son appétit, à 8,5 l/100 km en moyenne.
L’alternative youngtimer
Seat Ibiza SXi (1988 – 1993)
Lancée en 1994, l’Ibiza attend toutefois 1988 pour s’offrir une variante sportive, ou plutôt épicée. En effet, son moteur 1,5 l « System Porsche », s’il gagne une injection, n’en profite pas pour atteindre une puissance record, s’en tenant à 100 ch.
De quoi concurrencer une Opel Corsa GSI plus qu’une Peugeot 205 GTI, la vitesse maxi étant annoncée à 184 km/h. C’est que la petite epagnole est lourde, à 950 kg. Bénéficiant d’un nouveau tableau de bord en 1989, l'Ibiza est restylée maladroitement en 1991, avant de quitter la scène en 1993. A partir de 4 500 €.
Seat Ibiza GTI 16v 1995 – la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 781 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 130 ch à 6 000 tr/min
- Couple : 165 Nm à 4 100 tr/min
- Poids : 1 030 kg
- Vitesse maxi : 206 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 8,9 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Seat Ibiza II rendez-vous sur le site de La Centrale.
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