Route de nuit - Renault 8 CV Type AG : l’épopée des taxis de la Marne
Tout au long de l’été, la Route de nuit sillonne notre histoire contemporaine. Chaque semaine, nous évoquons une voiture qui a été intimement liée à l’Histoire avec un grand « H ».
Au mois de septembre 1914, quelques semaines après le début des hostilités, la ville de Paris est menacée par les armées allemandes dont certaines unités ne sont plus qu’à une trentaine de kilomètres.
Pour préserver la capitale, il faut envoyer de toute urgence des renforts au général Maunoury dont l’armée, épuisée, recule devant les forces ennemies, supérieures en nombre. Le général Galliéni, gouverneur militaire de Paris, dispose de 6 000 hommes, mais son parc automobile est limité à 250 véhicules. Il lui en faudrait cinq fois plus !
Le 5 septembre, la première armée allemande, sous les ordres de von Kluck, est tellement avancée dans les lignes françaises qu’elle se trouve dans une situation stratégique délicate. Joffre lance une contre-attaque qui permettra enfin de stabiliser le front. Son but est d’encercler l’armée de Kluck, mais pour atteindre cet objectif, il faut parvenir à transporter 12 000 hommes à Nanteuil-le-Haudouin, au nord-est de Paris. Le train ne peut en assurer que la moitié. C’est alors que le général Clergerie, chargé de cette opération, obtient l’autorisation de Galliéni de réquisitionner les taxis parisiens !
Le 7 septembre 1914 à 13 heures, 600 taxis sont rassemblés à Gagny, dans la proche banlieue parisienne. Il leur faudra effectuer deux voyages aller et retour à raison de cinq soldats par voiture, avec tout leur barda. Ce renfort inattendu suffit à renverser la situation. Touchée sur son flanc droit, l’armée de Kluck recule.
Renault fut l’un des premiers à imaginer un véhicule taillé pour la ville. C’est ainsi qu’apparut le Type AG (8 CV) au cours de l’été 1905, un landaulet compact que l’on surnomma « fiacre » automobile. La Renault AG était en priorité destinée aux compagnies d’ « autos-taxis ». Elle a été choisie par la « Compagnie française des Automobiles de Place » (appelée aussi « Autoplace ») qui en acheta 250 exemplaires en 1905, 1 000 en 1906 et à nouveau 1 500 en 1909. Les taxis de la société Autoplace étaient bordeaux et portaient l’immatriculation « G7 ».
Le taxi et les autres
En 1905, quand il fait son apparition, le Type AG La gamme comprend la 10 CV (moteur 2 cylindres de 1,9 litres), mais elle se concentre surtout autour des quatre cylindres plus étoffés : une 10 CV (2,1 litres), une 14 CV (3 litres) et une 20 CV (4,4 litres). Il faudra attendre 1907 pour voir apparaître une 35 CV, et 1908 pour découvrir la 50 CV, première 6 cylindres de la marque.
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