Route de nuit - Michel Houellebecq: de Bugatti à Citroën
Une fois encore, dans son dernier roman, Michel Houellebecq fait des références à l’automobile qui prouvent son intérêt pour elle.
Michel Houellebecq n’est pas du tout insensible à l’automobile. Normal, dans la mesure où notre industrie est inséparable de l’observation du monde, de la marche de l’économies, des tribulations géo-politiques et des styles de vie.
Dans son dernier roman, Anéantir, l'auteur envisage le futur et brosse le portrait d’un ministre de l’Économie qui aurait redonné tout son prestige à l’industrie française. L’action se situe en 2027.
La réussite la plus méritoire de ce Bruno Juge, « son succès le plus impressionnant », est constitué par le redressement de la marque Citroën. À écouter le romancier, à cette époque le double chevron concurrencera Mercedes-Benz à armes égales et destituera Audi.
Le narrateur illustre son propose en notant que « le journaliste économique François Lenglet, pourtant peu coutumier des épanchements émotionnels, [a] pleuré en annonçant la nouvelle lors de l'émission très suivie de David Pujadas sur LCI ».
Houellebecq aime à glisser des références automobiles dans ses récits. Il y douze ans, dans La carte et le territoire, récompensé par le prix Goncourt en 2010, un long passage évoque la plus exclusive des marques françaises, Bugatti. Plus précisément à travers, le « tableau Bugatti », une œuvre présentée lors d’un vernissage qui attire tous les grands collectionneurs.
L’œuvre représente l’ingénieur Ferdinand Piëch (l’ancien grand patron charismatique du groupe Volkswagen) visitant les ateliers de production de Molsheim « où était en effet produite la Bugatti Veyron 16.4, voiture la plus rapide - et la plus chère - du monde. »
Le traitement du tableau rappelle le réalisme à la chinoise avec « La formation en V large du petit groupe d’ingénieurs et de mécaniciens suivant Ferdinand rappelait […] celle du groupe d’ingénieurs agronomes et de paysans moyen-pauvres accompagnant le président Mao Tsé Toung dans une aquarelle… ». Bien vu.
Michel Houellebecq n’hésite pas à faire une description technique juste et précise, décrivant ses performances et soulignant la difficulté de trouver des pneumatiques capable d’encaisser des points à 407 km/h. Ce qui nous ramène à Michelin. Et aux cartes.
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