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Route de nuit - Lingotto : Le centenaire d’un temple

Dans Rétro / Saga des marques

Serge Bellu

Il y a cent ans, une usine dédiée à la production d’automobiles devenait un jalon dans l’histoire de l’architecture.

Route de nuit - Lingotto : Le centenaire d’un temple

C’est à Turin qu’est fondée la Fabbrica Italiana Automobili Torino (F.I.A.T.) en juillet 1899. Depuis cette aube du XX siècle, la ville est toujours restée le cœur de l’industrie automobile italienne, malgré la rivalité industrielle de Milan, la Lombarde, et malgré le prestige de Modène l’Émilienne.

Très vite la F.I.A.T. devient une actrice prépondérante dans la démocratisation de l’automobile en Italie. Pour cela, l’entreprise doit se doter d’unités de production modernes.

La superbe rampe qui dessert tous les étages du Lingotto.
La superbe rampe qui dessert tous les étages du Lingotto.

Giovanni Agnelli, patron de la F.I.A.T., charge l’ingénieur et architecte Matté Trucco de concevoir une nouvelle usine dans le quartier de Lingotto à Turin. Né en France par hasard, en 1869, Matté Trucco travaillait pour la F.I.A.T. depuis 1908. La construction de l’usine de Lingotto démarre en 1916. Dès mai 1917, le rez-de-chaussée peut être utilisé. Mais ce n’est qu’en 1920 que l’on entreprend la réalisation de la partie la plus caractéristique, à savoir la piste d’essais aménagée sur le toit.

Des virages relevés aux deux bouts de la piste.
Des virages relevés aux deux bouts de la piste.

L’usine est opérationnelle en février 1922 ; le roi Victor Emmanuel l’inaugure le 22 mai 1923. Toutes les Fiat naissent ici : les populaires comme les ambitieuses. La 501 est standardisée et produite en grande série, 45 000 exemplaires étant écoulés entre 1919 et 1926. La gamme Fiat s’élargit : après avoir renoncé à la « Super Fiat » à moteur douze cylindres, Fiat lance la 519 (1922), la 512 (1926), puis la 525 (1928) dont la production sera suspendue en 1930, tandis que la crise économique menace d’atteindre l’Europe. Le Corbusier se montre vivement intéressé par ce monument dans lequel il voit un « ». Il est séduit par cet «  » prémonitoire qui annonce le nivellement des fonctions de la rue.

Le Corbusier au volant d’une Fiat Ballila Sport en 1934.
Le Corbusier au volant d’une Fiat Ballila Sport en 1934.

Lors de sa visite à Turin, en 1934, on le voit, réjouit, au volant d’une Fiat Ballila Sport sur la piste d’essai.

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