Route de nuit - Les 50 bougies d'Amicalement vôtre
Danny-Dino et Brett-Aston fêtent ces temps-ci leurs cinquante printemps. C'est en effet en septembre 1971 que la série Amicalement vôtre a déboulé à la télé anglaise pour une seule et unique saison. Apparue un an plus tard en France, elle est immédiatement propulsée au rang de mythe, pour son générique à nul autre pareil et pour les autos de ses héros assorties aux personnages comme peu de fictions y sont parvenues.
Les lecteurs qui ne sont pas encore quinquas peuvent cliquer sur un autre article de Caradisiac. Quoique, entre les multirediffusions et les souvenirs émus des grands frères ou des parents, aucune génération ne saurait ignorer Amicalement vôtre, la série anglaise qui fête ses cinquante printemps cet automne. Plus exactement, c'est le 17 septembre 1971 que les deux compères font leur apparition sur ITV, une chaîne britannique dont les téléspectateurs découvrent une drôle de musique, signée John Barry et un curieux générique en split screen, ce procédé qui juxtapose deux écrans différents. Sur chacun d'entre eux, s'écoule la vie de deux héros. L'un, américain, bad boy et self made man, l'autre anglais, lord et fortune faite depuis des générations.
Dans ce prélude, on présente à peine les deux comédiens qui les incarnent, se contentant d'un laconique Curtis + Moore, et du nom de la série The Persuaders (les persuasifs). Mais le public anglais n'est pas persuadé de la qualité de l'affaire et la série ne durera qu'une saison de 24 épisodes. De toute façon, même en cas de succès, Roger Moore n'est pas disponible pour une deuxième saison : il vient de signer son contrat pour incarner James Bond.
Cette série, les Français la découvriront un peu plus d'un an plus tard. Sont-ils moins exigeants (ou plus cinéphiles) que les Britanniques ? Toujours est-il que la saga cartonne dans l'hexagone. À tel point qu'aucune chaîne de télé ne rechigne à la rediffuser, et même à la rerediffuser. Jusqu'à Paris Première, qui n'hésite pas à fêter dignement ce cinquantenaire en proposant l'intégralité des 24 épisodes à partir du 25 septembre de cette année. Évidemment, si chacun conserve un brin de nostalgie pour les pérégrinations du nouveau et de l'ancien riche issus du nouveau et de l'ancien monde, les amateurs d'automobile ont une affection particulière pour cette série et les voitures qu'elle met en scène. Car c'est l'une des rares fictions télévisées très grand public ou les autos utilisées sont choisies avec soin.
Ferrari pour les nouveaux riches, Aston pour les aristocrates
C'est que nos deux compères, riches, jeunes et sportifs, ne sauraient rouler dans n'importe quelle voiture. Aussi, les producteurs leur ont-ils dégoté des montures qui leur vont aussi bien que le blouson de cuir à Dany Wilde (Tony Curtis), et le tweed à Brett Sinclair (Roger Moore). Pour ce dernier, ce sera une Aston Martin of course. Et pas n'importe laquelle : une DBS V8. Sauf que le modèle que la firme de Gaydon souhaitait dévoiler au moment de la diffusion de la série n'était pas prêt. Pas grave, une DBS V6 bien maquillée a fait parfaitement l'affaire.
Plus compliqué fut le choix de l'auto du héros américain. Parti de rien, il a réussi à se constituer un confortable pactole à Wall Street. Mais en quoi peut bien rouler un yuppie des années soixante-dix ? En Ford Mustang ? En Corvette ? Pas assez exclusif et pas crédible, car ces autos ne sont pas officiellement importées en Europe. Bon sang mais c'est bien sûr : il doit rouler en Ferrari. D'autant que le Cavalino est vénéré aux US. Mais les producteurs vont plutôt jeter leur dévolu sur la Dino 246GT, tout juste sortie des usines de Modène au moment du tournage. Une sous Ferrari ? Ceux qui le prétendent devraient observer de plus près la ligne magnifique, signée Bertone, de celle qui devait être l'entrée de gamme du constructeur italien.
Toujours est-il que les deux bolides sont présentés aux téléspectateurs dès le premier épisode au travers d'une incroyable course-poursuite de plus de deux minutes qui mène les protagonistes de l'aéroport de Nice à l'hôtel de Paris à Monaco. Une course, et un épisode d'ouverture, signé Basil Dearden. Le réalisateur britannique était un habitué des grosses productions puisqu'il avait mis en scène le très somptueux (et cher) film Khartoum avec Charlton Heston et Laurence Olivier. Le réalisateur trouvera d'ailleurs la mort dans un accident de voiture quelques mois après le tournage de The Persuaders, qui restera sa dernière œuvre achevée.
Evidemment, cette course poursuite, et les voitures qui y sont utilisées, participent très largement à la légende qui s'est constituée au fil du temps autour d'Amicalement vôtre. Du coup, et selon toute logique, des tentatives de remake sur grand écran sont envisagées de temps à autre, sans pour autant que les différents projets aboutissent. Et si les comédiens originaux nous ont quitté, d'autres sont en mesure d'endosser leur blouson et leur veste en tweet. Mais dans le cas d'un Amicalement vôtre 2021, quelles pourraient bien être les autos des nouveaux Danny Wilde et Brett Sinclair ? Une Tesla Model S Plaid pour l'Américain ? Un SUV Bentley Bentayga pour le Britannique ? Une autre auto? Livrez nous vos choix dans les commentaires et nous les transmettrons à l'éventuel futur producteur de la série ou du film à venir.
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