Renault: "en comptant le prix de l’énergie, les mensualités reviennent au même en électrique et en thermique"
L'INFO DU JOUR. Pour la patron de Renault France, la R5 est un "accélérateur d'électrification", qui peut attirer à la marque une nouvelle clientèle.
Renault fonde de grands espoirs dans les R5 d'entrée de gamme, et notamment la future version Five à moins de 25 000 €.
Rendez-vous était donné en ce tout début d’année au RNLT, nouveau concept-store ouvert par la marque au losange au cœur du quartier latin, pour un échange informel avec Guillaume Sicard, qui dirige depuis quelques mois la marque dans l’Hexagone. L’occasion de faire le point sur le marché français, que Renault a dominé l’an dernier avec près de 392 000 véhicules vendus (PDM de 18,7%, en hausse de 0,5%), et sur l’incontournable électrification, dont la marque est un acteur-clé avec une gamme de plus en plus étoffée. "En novembre-décembre, la R5 s’est déjà imposée comme numéro 1 des voitures électriques en France, et ça se passe bien en Europe aussi", se félicite le dirigeant. "Cette voiture est un accélérateur d’électrification, et peut clairement inciter à franchir le pas. C’est aussi un modèle de conquête, qui fait venir à Renault des acheteurs nouveaux."
Pour assurer des volumes de production importants, la R5 va voir sa gamme s’élargir à des modèles plus accessibles, notamment une version Five dotée d’un moteur 95 ch et d’une batterie 40 kWh, affichée sous la barre des 25 000 € et attendue pour le mois d’avril. "Le vrai potentiel de l’auto est avec cette version, car l’enjeu est la démocratisation" mais plus que le prix facial, c’est surtout le montant des mensualités qui importe aux yeux des clients, sachant que "les loyers représentent 85% des financements de R5 aujourd’hui. Et l’un des enjeux est de montrer aux clients qu’en tenant compte du prix de l’énergie, les mensualités reviennent au même entre électrique et thermique." Autre chantier 2025 pour Renault, l’élargissement de la gamme électrique avec la R4, "qui sera positionnée comme un SUV du même segment que la R5, avec une structure de gamme comparable. Ce sera le même principe que pour le tandem Clio/Captur."
Et le dirigeant de détailler la stratégie de la valeur, désormais privilégiée sur la volonté d’assurer des volumes de vente importants qui a longtemps prévalu dans le groupe. "Il y a un changement de mentalité, avec une meilleure mise en avant du produit. Même s’il y a toujours une marge de manœuvre sur le montant de la reprise, il faut aussi tenir bon sur les prix, c’est une question de respect du client et du produit. Il faut que le client se dise qu’il achète une Renault parce que la voiture lui plait, parce qu’il s’y sent bien, et non juste parce qu’il a obtenu une bonne remise à l’achat. Le succès d’une marque repose dans la constance, il ne faut jamais paniquer quand tel ou tel concurrent entame une valse tarifaire."
C’est aussi à cette condition que la marque pourra percer dans les segments plus haut de gamme, où Renault propose le Rafale. "Avec 13,4% de part de marché, on est derrière Tesla. Percer sur le segment D, c’est un challenge. J’aimerais que beaucoup de clients de marques allemandes nous donnent une chance."
Autre nouveauté d'importance à venir, la future Twingo électrique dont la version définitive pourrait être dévoilée dès le mois septembre au salon de Munich, même si la commercialisation en tant que telle n'interviendra pas avant début 2026. "Le prototype déjà montré est assez proche du modèle définitif, de l’ordre de 85-90%. Renault a bénéficié d’une assistance chinoise pour son développement, mais elle sera produite en Europe et s’affichera sous la barre des 20 000 €. Ce sera un modèle typiquement urbain, qui donnera le maximum de valeur pour un loyer le moins élevé possible."
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