Puisque la pénurie c'est fini, ou presque. Le prix des autos va-t-il baisser ?
Tout ce qui est rare est cher. Fort de ce principe, les prix des autos neuves ont explosé au cours des deux dernières années. Mais la pénurie des semi-conducteurs et de diverses autres pièces semble s’atténuer et nombre de voitures neuves sont désormais disponibles dans de nombreuses concessions. Le signe d’une baisse des prix ? Pas forcément.
On s’en souvient tous : en 2021 et 2022, commander une auto neuve était un exercice de prévision à long terme. Pour certains modèles, il fallait attendre un an et demi, et pour la plupart des autos, 6 mois de délai de livraison étaient de rigueur. Certaines marques, à l’image de Ford, ont carrément fermé le robinet à commandes pendant une courte période.
Et puis, miracle, depuis quelques semaines, sur les ondes radios, fleurissent des pubs clamant haut et fort que les voitures vantées dans le spot étaient disponibles immédiatement dans le réseau de la marque. La situation s’améliorerait donc ? Il ne serait plus nécessaire d’attendre des lustres et d’assister à l’agonie de la bonne vieille bagnole que l’on se trimbale depuis 11 ans (âge moyen du parc français) avec la peur de ne pas démarrer le matin en attendant sa remplaçante ? Surtout, puisque tout ce qui est rare est cher, serait-ce la fin de l’inflation, et la baisse du prix des voitures, dont les tarifs ont gonflé (toujours en moyenne) de 30 % depuis cinq ans. Pas si vite.
Des réseaux ravitaillés
Pour ce qui est de la fin de la pénurie, si cette dernière n’est pas totalement résorbée, elle s’est bougrement améliorée. Les microprocesseurs commencent à être à nouveau livrés vers les usines de la vieille Europe. Quant aux cargos qui assurent le transport de métaux, l’embouteillage, et la rareté des places à bord, commence lui aussi à s’amenuiser. Contactés, les constructeurs assurent que la situation s’arrange, que leurs réseaux sont aujourd’hui ravitaillés et disposent de stocks suffisants. Chez Stellantis, notamment chez Peugeot, Citroën et DS, on affirme que la situation est même revenue à la normale. Même son de cloche chez Renault.
Il suffit de passer deux ou trois coups de fil à quelques garages affichant le panneau de constructeur pour s’en apercevoir. Un Ford Puma flexfuel de 1 l et 125 ch, l’un des best-sellers de la marque ? Il est en stock. Même constat pour un autre petit SUV, Français celui-là : le Renault Captur 1 l TCE 100 ch. Reste que, puisque ces autos sont disponibles, il ne faut pas être trop exigeant sur la finition, ni la couleur de sa future voiture. Dans le cas d’une demande particulière, il faut donc attendre. Longtemps ? « Trois mois, explique ce commercial Ford. Ce qui nous ramène à des délais presque classiques ».
Le problème de pénurie d’autos neuves est donc en passe de se résoudre. Et celui des modèles d’occasion ? « Ça coince toujours », répliquent en chœur les professionnels. La raison de ce grippage est d’une logique imparable. Il y a peu de véhicules d’occasion peu âgés tout simplement parce qu’au cours des deux années qui viennent de s’écouler (l’âge de ces VO d’occasion récente) ils se sont peu vendus en neuf, et donc, ils sont tout aussi peu nombreux à revenir en concession pour une deuxième vie. En revanche, les modèles plus anciens, âgés de plus de cinq ans, sont plus disponibles puisque leurs propriétaires les ont cédés pour des autos neuves, désormais en stock. Il faudra donc attendre une grande année pour que les réseaux disposent à nouveau d’un parc d’occasions récentes digne de ce nom.
Le retour de la bonne vieille négociation commerciale ?
Même si l’on constate quelques ratés, il y a donc indéniablement une amélioration de la production, et donc des délais de livraisons des autos. En toute logique, le prix de ces voitures, plus disponibles, devrait donc baisser. Sauf qu’en économie, il en va tout autrement. Il est très rare que les prix chutent, du moins officiellement. En revanche, on pourrait assister, dans les mois qui viennent, et si la situation s’améliore encore davantage, au retour de promos plus conséquentes et, surtout, à celui de la bonne vieille négociation qui fait que le tarif affiché, est revu à la baisse de plusieurs points au moment de la signature du bon de commande. Mais la vieille règle économique qui veut qu’un prix, même élevé, ne baisse plus, n’a peut-être plus court depuis qu’Elon Musk en a décidé autrement en faisant varier le prix de ses Tesla comme bon lui semble. Les autres suivront-ils ou se contenteront-ils de laisser des marges de manœuvre à leurs commerciaux ? Wait and see.
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