Stationnement privatisé : la Mairie de Paris va attaquer Streeteo
La gestion du stationnement par des sociétés privées était censée faciliter la vie des municipalités tout en augmentant les recettes. Paris avait jeté son dévolu sur les sociétés Moovia et Streeteo. Mais cette dernière est sous le feu de très nombreuses critiques (fraude, dysfonctionnements en cascade). La situation est tellement catastrophique que la Mairie de Paris va l’attaquer en justice.
Dans l’absolu, la loi permettant aux municipalités d’avoir recours à des sociétés privées pour gérer le stationnement devait n'être que du bonheur : plus de PV dressés, donc plus d’argent et moins d’agressions pour le personnel municipal. Mais ça, c’était la théorie. Car la situation est en train de tourner au cauchemar, du moins à Paris. Nous avions déjà évoqué ici les multiples problèmes rencontrés avec la société Streeteo mais tout s’est accéléré avec la révélation d'une vaste fraude organisée par ladite société. Il a été ainsi découvert que ses agents, censés parcourir les rues de la ville pour traquer les contrevenants, se livraient depuis des semaines à des contrôles fictifs. Ils utilisaient des milliers de numéros collectés par des véhicules équipés de caméras servant à flasher les plaques d'immatriculation. Une fois la géolocalisation des outils de contrôle désactivée, les agents devaient ensuite choisir parmi quatre possibilités pour justifier l'absence de verbalisation : « PMR » (personne à mobilité réduite), « personne agressive », « personne dans le véhicule » ou « autre ». Ce sont ces taux anormalement élevés d'exemptions de paiement qui ont suscité l'étonnement de la mairie de Paris fin janvier.
Mais ce n’est pas tout. Suite à différentes plaintes d’automobilistes, il est apparu qu’une série de contraventions avaient été infligées à tort par la société à des personnes munies de cartes de stationnement, à des handicapés stationnant sur des places spéciales réservées ou encore à des véhicules de police devant les commissariats… Enfin, dernier couac de la liste, certains contrôles auraient été effectués par des agents non assermentés, une pratique totalement illégale.
Vous l’aurez compris, c’est la bérézina ! Christophe Najdovski, l'adjoint chargé des Transports à la Mairie de Paris, a indiqué au Parisien que la mairie va porter plainte pour faux, usage de faux et escroquerie. Une enquête préliminaire avait été ouverte il y a une dizaine de jours par le parquet de Paris pour les mêmes motifs, les investigations étant confiées à la brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA).
Les responsables de Streeteo ont rendez-vous aujourd’hui à 17h30 à la Mairie de Paris pour s’expliquer et présenter des mesures afin de corriger tous les problèmes rencontrés, sachant qu’aucun souci n’a été remonté avec l’autre acteur sur le marché parisien : Moovia. Un problème de plus à régler pour l'équipe d'Anne Hidalgo.
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