Primes ZFE : bienvenue chez Kafka
Pour les conducteurs de vieilles autos confrontées à la complexité des ZFE, ZFE-m, ZCR, ZPA, ou des ZTL, il va falloir enquêter pour savoir s'ils ont le droit de les traverser. Quant aux primes qui permettent de changer de véhicule et de se confromer aux dispositifs, elles sont liés à l’agglomération ou au département ou vivent ces automobilistes, à leurs revenus, aux types de restrictions et même au poids de la voiture qu'ils veulent acheter. Vous avez dit compliqué ?
C’est parti. Ou presque. Cette année, en principe, six métropoles françaises basculent en ZFE (zones à faibles émissions). C'est ainsi que le Grand Paris, qui concerne la capitale et la banlieue jusqu'à l'A86, mais aussi Lyon, Lille, Strasbourg, Grenoble et Toulouse, vont voir leur accès restreint tout au long de l'année, et limité aux voitures propres. C'est simple, net et facile à comprendre. Sauf que non.
Car tout dépend des métropoles. C'est qu'au-delà de ces ZFE, d'autres sigles ont fleuri dans d'autres villes. Ils sont toujours liés à la propreté des autos (qui dépend de leur vignette Crit'Air), mais aux ZFE simples, se rajoutent les ZFE-M, les ZCR, les ZPA et les ZTL. Et toutes ont des règles particulières. L'affaire est tellement complexe que les services gouvernementaux eux-mêmes, pourtant responsables in fine de ces différents dispositifs, demandent aux automobilistes de se débrouiller eux-mêmes dans les agglomérations concernées, et de "se renseigner à l'avance, avant de les traverser".
Des ZFE, des ZFE-M, ZCR, ZPA et ZTL
Prière donc de préparer soigneusement son voyage dans une des tripotées de villes ZFE-m. Et elles sont 26 au total qui, de Guéret à Fort de France en passant par la Roche-Sur-Yon, vont restreindre leurs accès, surtout en cas de forte pollution. Évidemment, tous ces dispositifs sont destinés à purifier l'air des villes et à inciter leurs habitants à changer leurs habitudes de déplacement et, le cas échéant, à changer de voiture, avec une aide financière à la clé.
Fort bien. Mais si les primes nationales sont connues et simples à demander (quoique), il en existe une foultitude d'autres, plus locales. Et dans ce domaine, c'est l'usine à gaz. Selon l'IDDRI (Institut du Développement Durable et de la Recherche Internationale), 103 dispositifs différents cohabiteraient à l'heure actuelle à travers le pays, et avec la multiplication de zones restreintes, ce chiffre pourrait augmenter encore.
Certaines de ces aides locales ne peuvent se cumuler avec les primes nationales, d'autres si. Le montant, les voitures concernées et le salaire du capitaine qui peut réclamer une prime varient lui aussi. À Lyon, par exemple, il ne faut pas gagner plus de 19 600 euros par an pour profiter de 2 000 euros pour l'achat d'une électrique. À Strasbourg, le niveau monte et l'on peut gagner jusqu'à 20 966 euros pour une prime de 1 500 euros seulement. À Grenoble, on a carrément sorti la balance et les aides sont liées au poids de l'auto.
En dessous de 2,5 tonnes, la subvention atteint entre 1 500 et 3 600 euros, selon les revenus. Au-delà, et jusqu'à 3,5 tonnes, la somme peut atteindre 7 200 euros. À noter que le chef-lieu de l'Isère a été pionnier dans les aides au retrofit, avec une prime pouvant atteindre 12 000 euros, valable pour les professionnels comme les particuliers.
la solution ? Une commission ou un numéro vert
À chaque ville sa solution donc. Comment s'y retrouver ? Pour paraphraser le gouvernement qui propose de se débrouiller dans la jungle des ZFE, on pourrait dire qu'il faut "se renseigner à l'avance, avant de les traverser la forêt des subventions", les vendeurs de voitures étant eux-mêmes perdus dans ce maelström administratif. À moins que d'ici quelques mois, les pouvoirs publics mettent en place un numéro vert, comme ils l'avaient fait pour les aides à l'isolation des logements, elles aussi kafkaïennes. En France, lorsque l'on rencontre un problème administratif, on crée une commission, ou on ouvre un numéro vert.
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