Salon de Francfort 2017 - Hyundai Kona : osé
Manuel Cailliot , mis à jour
Hyundai se lance à son tour dans la bataille des SUV urbains. Pour son Kona, il s'est inspiré de stratégies qui ont réussi à d'autres : style très original (Nissan Juke) et possibilités de personnalisation (Renault Captur).
En bref
- Petit frère du Tucson, 4,17 mètres de longueur.
- Un seul moteur au départ, un essence de 120 ch.
- Commercialisation à l'automne 2017.
Le Kona arrive dans le segment que l'on connaît sous le nom barbare de "B-SUV", c'est-à-dire SUV sur base de citadine polyvalente (segment B), à l'instar des Peugeot 2008, Renault Captur, Fiat 500 X, ou plus récent Opel Crossland X. Un marché qui est tout simplement en plein boum et qui va voir arriver encore dans les prochains mois le Citroën C3 Aircross, Le Volkswagen T-Roc ou encore les Kia Stonic (jumeau technique de ce Kona) ou Seat Arona. C'est dire si la lutte sera rude et s'il va falloir jouer des coudes pour se faire une place au soleil, ou même dans la pénombre... Mais Hyundai ne pouvait renoncer à croquer une part de ce gâteau grandissant, elle qui ambitionne de devenir la première marque asiatique en Europe à l'horizon 2021...
Le Kona peut-il percer dans la catégorie ?
Que faut-il pour percer dans cette catégorie ? Il faut pour commencer un minimum de personnalité stylistique, et un côté baroudeur. Et à ces chapitres, même si le Kona puise ses inspirations de droite et de gauche, il faut reconnaître qu'au global, il a une certaine gueule, avec de vraies originalités, comme les phares avant et les clignotants et feux de recul arrière qui prennent place au sein même des protections de carrosserie en plastique. Pour le reste, les idées proviennent d'un côté de Citroën ou Jeep, pour les phares à double étage, de Renault pour les protections de bas de portière, ou d'autres modèles de la gamme pour ce qui est de la calandre "en cascade" ou des fins feux arrière. Le montant de custode en forme d'aileron de requin (ici inversé), fort à la mode manifestement, se retrouve aujourd'hui sur de nombreux modèles (DS 3, Citroën C4 Aircross, Opel Adam et Crossland X, Suzuki Swift, etc).
Pour autant, et on se répète, l'ensemble, de visu, n'est pas désagréable et tranche avec le reste d'une gamme assez sage. Les flancs sont musclés par un pli de caisse en "aile de mouette", la proue n'est pas aussi pincée que sur la compacte de la gamme, la i30, grâce à un artifice de style, une (fausse) ouverture horizontale située au-dessus de la calandre. Seul l'arrière peut paraître un peu surchargé. En tout cas, le Kona n'est pas insipide. Et le côté baroudeur est affirmé par les larges protections de carrosserie qui font tout le tour de la voiture, par une garde au sol conséquente de 170 mm, et nous y reviendrons, par le choix d'une transmission intégrale.
À l’intérieur, si la majorité des plastiques sont noirs, il est possible d'égayer en optant pour des entourages de buses d'aération, base de levier de vitesses et surpiqûres de sellerie de la couleur de la carrosserie. Le dessin est moderne et rationnel. Bon point pour la qualité des matériaux, excellente pour ce niveau de gamme (plastiques moussés sur la planche de bord et sur une partie des contre-portes, ceux étant durs se montrant résistants) et pour les assemblages, impressionnants de rigueur, rien ne bouge, les accastillages sont très rigoureux.
Moyennement pratique mais bien équipé
Mais pour réussir, il faut aussi des aspects pratiques. Pas de souci côté rangements. Le Kona propose de vastes bacs de portière, des rangements dans la console centrale, une belle boîte à gants. Mais l'habitabilité à l'arrière, bien que correcte, est moyenne. C'est surtout que la concurrence est très douée. Comme le récent Crossland X d'Opel, qui arrive dans seulement 4 cm de plus à caser une banquette coulissante sur 15 cm (le Kona en est privé) et un volume de coffre de 410 à 520 litres, quand le coréen plafonne à 361 dm3. Le futur Citroën C3 Aircross affiche les mêmes aptitudes (et pour cause, il sert de base à l'Opel), tout en mesurant 4,15 m de longueur, soit 2 cm de moins que le Kona ! Le Captur propose aussi une banquette coulissante On ne peut donc pas dire que sur ce plan, le petit SUV coréen gagne des points.
Par contre, niveau équipement, il se défend pas trop mal. Même si l'on ne sait pas encore ce qui sera de série ou en option (la politique de la maison étant toutefois de proposer peu d'options et un équipement riche, même en entrée de gamme...), les possibilités sont tout à fait "dans le coup". Avec entre autres exemple l'alerte de véhicule dans l'angle mort, l'alerte de trafic arrière en sortant d'une place de stationnement, l'alerte anti-somnolence, l'alerte de franchissement de ligne avec correction active de trajectoire, un affichage tête haute couleur, une connectivité décente avec un écran tactile de 7 ou 8 pouces compatible Apple Car Play et Android auto, des services connectés Tom Tom Live avec 7 ans d'abonnement et de mises à jours incluses. Sans parler de la caméra de recul, des feux de route automatiques ou de la recharge de smartphone par induction. Au final, c'est du tout bon.
Une rare transmission intégrale
Encore faut-il pouvoir faire avancer tout cela ! La concurrence propose le plus souvent des puissances s'échelonnant entre 80 et 130 ch, et rarement la transmission intégrale (exception faite des Fiat 500 x et Jeep Renegade). Le Kona, lui, sera disponible, au lancement en fin d'année 2017, uniquement avec un 3 cylindres turbo essence 1.0 de 120 ch et 175 Nm de couple (objectif de 5,3 litres/100 km et 119 g de CO2 par km). Il est déjà bien connu sous le capot d'autres modèles du groupe et se révèle agréable. Plus tard, soit au deuxième trimestre 2018, arrivera un tout nouveau 1.6 diesel, en deux niveaux de puissance : 115 ch et 136 ch. Le premier sera disponible en boîte mécanique 6 rapports, tandis que le second adoptera une transmission manuelle pilotée à double embrayage DCT-7 et sera la seule à pouvoir entraîner les 4 roues du véhicule. La seule du coup à pouvoir donner au Kona le statut de vrai petit SUV. Un essence et deux diesels donc, dans un marché qui tend de plus en plus vers le sans-plomb, c'est peut-être maladroit.
Oui mais, car il y a un « mais ». La botte secrète de ce Kona sera de proposer une version 100 % électrique, a priori à l'été 2018. Avec pour objectif d'égaler l'autonomie d'une Renault Zoe. Et ça, pour le moment, aucun concurrent n'a prévu d'en disposer.
Finalement, sur le papier, ce Kona a des arguments à faire valoir. Reste à découvrir ultérieurement la gamme de prix. Si le coréen fait comme d'habitude, il proposera des tarifs facialement pas donnés, mais un rapport prix/équipement très favorable, assorti toujours d'une belle garantie. Alors pourquoi pas, si les essais dynamiques se révèlent concluants, en tenir compte pour les futurs acheteurs potentiels...
La fiche technique
Moteur | 1.0 T-GDI |
Type | Essence, 3 cylindres |
Cylindrée | 998 cm3 |
Puissance | 120 ch à 6000 tr/mn |
Couple | 172 Nm de 1500 à 4000 tr/mn |
Boîte de vitesses | Manuelle, 6 rapports |
0 à 100 km/h | 12 secondes |
Consommation en cycle mixte | 5,3 l/100 km |
Rejets de CO2 | 119 g/km |
Les dimensions
Longueur | 4,17 mètres |
Largeur | 1,80 mètre |
Hauteur | 1,55 mètre |
Empattement | 2,60 mètres |
Volume du coffre | 361 litres |
La concurrence
Aussi bien en France qu'en Europe, la cible à abattre est le Renault Captur. Mais le règne du crossover hexagonal pourrait bien prendre fin tant la concurrence se développe, avec l'arrivée au cours des prochains mois des Citroën C3 Aircross, Kia Stonic et Seat Arona, auxquels on ajoute donc ce Hyundai Kona. On n'oublie pas d'évoquer des références bien établies, à savoir le Peugeot 2008, dont le restylage a relancé les ventes, et le Nissan Juke, qui a inauguré la catégorie et fera peau neuve en 2018. Hyundai a misé sur une stratégie similaire à celle du japonais, celle du design osé. Une bonne idée pour faire la différence sur un segment qui devient encombré. Chez nous, le Kona se distinguera aussi avec sa garantie de 5 ans.
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