Présentation vidéo - Audi A8 restylée (2021) : en attendant la GrandSphere
Lancée en 2017, la plus grande des Audi a droit à un restylage de mi-carrière. Très timide. On sent bien que les investissements ont été réduits, et certainement orientés vers le futur vaisseau amiral de la marque : la GrandSphere. Voyons tout de même ce qui change.
Lancée en 2017, la 4e génération de la grande routière aux anneaux sacrifie au traditionnel exercice du restylage de mi-carrière. Il faut dire qu'elle a fort affaire face à ses rivales. Si sur le marché français elle fait un peu mieux que la BMW Série 7 sur les 10 premiers mois de l'année (63 exemplaires contre 59), elles se font toutes les deux laminer par la Mercedes Classe S et ses 331 exemplaires. Mais cette dernière vient d'être renouvelée. Cela dit au niveau mondial, en 2020, la grande Audi a plafonné à 22 000 exemplaires, quand la BMW séduisait 46 000 acheteurs, et la Mercedes 56 000.
Vite, vite, il fallait redonner de la visibilité à l'A8. Malheureusement, ce n'est certainement pas avec ce restylage minimaliste (même le directeur de la communication d'Audi France parle de "facelift modéré") qu'elle va réussir à contrer ses rivales, surtout la très impressionnante nouvelle EQS, la classe S électrique de l'étoile, qui joue une partition hypertechnologique, avec sa planche de bord (optionnelle) Hyperscreen, une dalle numérique de plus d'1,40 m de large. Au passage, mes excuses, dans la vidéo j'ai dit hyperscreen pour la Classe S, mais c'est l'EQS qui en dispose. N'en reste pas moins que ce sont les deux plus "techno" des propositions actuelles.
À croire (sans trop s'avancer toutefois) qu'Audi a limité les investissements pour ce restylage, et a mis le paquet pour le développement de celle qui sera, à l'Instar de l'EQS pour Mercedes, le nouveau porte-étendard de la marque : la grande berline qui sera issue du concept GrandSphere, lui aussi 100 % électrique.
À moins, aussi, de faire le constat que les restylages dans cette catégorie d'autos le sont toujours, minimalistes...
Des évolutions légères à l'extérieur
Jouons donc au jeu des sept erreurs pour arriver à distinguer l'A8 restylée de l'ancienne, sachant que pour y arriver, il faut que les deux soient côte à côte, sans quoi c'est presque impossible.
En fait, il n'y a guère que sur la face avant, avec la calandre légèrement revue dans sa forme, son remplissage inédit (et différent selon les finitions) et un bouclier redessiné et plus "sportif", que les changements sont visibles.
Car pour le reste, même si le bouclier arrière est lui aussi revu, et les signatures lumineuses retravaillées, c'est quasiment le statut quo. mais l'on sait que dans cette catégorie, le conservatisme est de rigueur. Un dogme que Mercedes semble faire voler en éclat cependant.
Autres évolutions mineures, de nouveaux dessins de jantes, et de nouvelles teintes de carrosserie, dont certaines, mates, semblent bien peu cadrer avec le standing de l'auto. Mais s'il y en a, de plus nombreuses, c'est probablement qu'une certaine clientèle (chinoise en majorité) doit bien s'y intéresser...
Le gabarit, lui évolue à la marge, avec 2 cm de plus en longueur, uniquement dû à l'accroissement des porte-à-faux, soit 5,19 m pour la version "courte", 5,32 m pour la version Limousine, et désormais 5,45 m pour une nouvelle version Horch, destinée au marché chinois, nous y reviendrons.
Un habitacle entièrement repris
Dans l'habitacle, les évolutions sont invisibles ou presque. Plus encore qu'à l'extérieur, tout a été conservé. Il faut saluer un dessin tiré à 4 épingles, la présence de trois écrans de bonne taille, et une qualité des matériaux et des assemblages réellement exceptionnelle. C'est très bien réalisé, oui.
Mais depuis la sortie de la dernière Classe S, et de l'EQS, cet intérieur, tout comme celui de la BMW Série 7, apparaît comme terriblement conservateur. Il a été carrément "ringardisé" par l'innovation de la dalle Hyperscreen chez Mercedes. Qu'on l'aime ou pas, elle a fait rentrer la marque à l'étoile dans l'ère de l'automobile numérique et connectée.
À côté, l'Audi semble d'un autre siècle, peu importent ses qualités d'ergonomie ou de facilité de prise en main (attention, le système multimédia reste riche).
On notera, tout de même, l'apparition d'accoudoirs chauffants, de fonctionnalités de massage avancées, et de nouveaux écrans pour les passagers arrière, qui peuvent désormais répliquer votre smartphone avec une connectivité Android auto et Apple Car Play. La télécommande de gestion a, elle, trouvé un nouvel emplacement dans l'accoudoir central, et un capteur de particules et purificateur d'air officie pour les passagers.
L'équipement s'enrichit (un peu)
Bref, rien de révolutionnaire. L'équipement global, lui, s'enrichit un peu. Les feux arrière adoptent en effet de série la technologie OLED, et un capteur de proximité qui allume les feux stop à fond en cas d'approche d'un autre véhicule à moins de 2 m, peu importe qu'on ait le pied sur le frein ou pas. Les phares, eux, peuvent adopter la technologie DMD (digital micromirrors device), qui consiste en l'utilisation de 1,3 million de micromiroirs, qui dispersent la lumière en autant de petits pixels, et permet d'ajuster le faisceau lumineux avec précision. Ils fonctionnent en fait comme des... vidéoprojecteurs ! Avec une portée accrue à plus de 600 m, et une fonction qui permet de n'éclairer que sa voie de circulation la nuit, et celle du côté lors du changement de file.
Au final, les plus grosses nouveautés seraient peut-être l'apparition d'une part d'une nouvelle finition S-Line, qui, comme sur les autres modèles de la gamme, vise à donner à l'A8 un look plus sportif, qui se rapproche de celui de la version de pointe, la S8. Boucliers différents, remplissage de calandre spécifique, tout comme les habillages de l'habitacle sont au programme.
D'autre part, Audi a développé, pour le marché chinois uniquement, une version "super luxe" de sa limousine. Baptisée "Horch", elle grandit de 13 cm encore par rapport à la version L, soit 5,45 m ! Elle adopte une sellerie spécifique, avec motifs incrustés dans le cuir (un H couronné), un matelassage élargi, de la moquette plus épaisse au sol, à la manière des Rolls-Royce, un toit panoramique rallongé et une calandre à motifs verticaux, censée représenter plus de luxe.
Statut quo côté technique
Techniquement, l'A8 restylé s'en tient à ce que proposait l'ancienne. Sous son capot, sur le marché français, un moteur diesel, le 50 TDI, de 286 ch et 600 Nm de couple, et 4 essence : 55 TFSI de 340 ch, 60 TFSI de 460 ch, 60 TFSI-e, à moteur hybride rechargeable de même puissance (et batterie de 14,4 kWh), et enfin S8 bi-turbo de 571 ch. Les moteurs bénéficient toujours tous d'une microhybridation 48 V permettant de réduire les consommations et les émissions.
Et l'intégralité des A8 sont toujours dotées de la transmission Quattro et de la boîte Tiptronic8, puis selon les versions et les options souscrites, de la suspension adaptative prédictive, des roues arrière directrices, de la fonction de parking automatique (pas besoin d'être à bord), de la conduite semi-autonome de niveau 2. En tout, près de 40 aides à la conduite sont toujours disponibles. La S8 garde sa direction dynamique et son différentiel sport.
Les nouveaux tarifs ne sont pas encore connus, sauf celui "à partir de", qui est fixé à 99 000 €. Et c'est à ce niveau, si elle ne se montre pas trop gourmande, que l'A8 pourrait tirer son épingle du jeu. En effet, face à une Classe S conquérante et technologique, et à une Série 7 qui se vend deux fois mieux, c'est en affichant des prix moins ambitieux qu'elle pourrait éventuellement se refaire une petite place sur le marché. En attendant la prochaine génération de grande berline, qui s'annonce, partout, comme étant désormais électrique, connectée, et possiblement très autonome. La GrandSphere en est une annonciatrice en tout cas.
Les commandes pour cette A8 restylée sont déjà ouvertes
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