Près de 6 PV sur 10 concernent des excès de vitesse inférieurs à 5 km/h !
Jusqu’ici assez discret sur la question, le ministère de l’Intérieur vient de dévoiler les chiffres des verbalisations concernant les excès de vitesse de moins de 10 km/h. Avec près de 6 PV sur 10 dressés pour des dépassements inférieurs à 5 km/h de la vitesse autorisée, la politique de répression pose question.
Nul n’est censé ignorer la loi, qui est (en théorie) la même pour tous. S’il est toujours bon de rappeler qu’un dépassement de la vitesse autorisée, même d’1 km/h, reste sanctionnable, on peut s’interroger sur la politique qui en découle.
Avec 58 % des excès de vitesse verbalisés en France concernant un dépassement de la vitesse maximale autorisée de 5 km/ ou moins, l’association « 40 millions d’automobilistes » dénonce : « une politique injuste basée sur la politique du système radar ».
Si l’on savait déjà que la grande majorité des excès de vitesse sanctionnés par les radars automatiques étaient compris entre 1 et 20 km/h (95 % en 2020), aucune précision n’était donnée jusqu’alors sur les petits dépassements
Rendus publics suite à une question écrite adressée au ministère de l’Intérieur de la sénatrice du Var, Françoise Dumont, les chiffres des verbalisations concernant les excès de vitesse inférieurs à 10 km/h ont de quoi susciter le débat parmi les automobilistes, dont nombreux sont ceux à se sentir victimes d’une répression à outrance.
Forte de ces nouvelles données, l’association « 40 millions d’automobilistes » repart donc au combat et milite plus de souplesse dans l’application de la politique de répression des petits excès de vitesse, demandant notamment que : « les peines sanctionnant les petits excès de vitesse hors agglomération soient plus mesurées et plus justes, au regard de la moindre dangerosité qu’ils représentent. »
L’association rappelle également que : « La France est le seul pays européen à sanctionner aussi sévèrement ces petits dépassements de la limitation de vitesse », avec pour rappel une amende forfaitaire de 68 € et le retrait d’un point sur le permis de conduire pour les excès de vitesse inférieurs à 20 km/h pour une limitation de vitesse supérieure à 50 km/h, et une amende forfaitaire de 135 € et le retrait d’un point sur le permis de conduire pour les excès de vitesse inférieurs à 20 km/h pour une limitation de vitesse inférieure à 50 km/h.
Symboles d’une politique répressive plus que sécuritaire pour de nombreux usagers de la route, les petits excès de vitesse énervent, et discréditent même l’action de la Sécurité Routière selon l’association : « celle-ci ne consiste qu’à sanctionner toujours plus durement les petits excès de vitesse, sans jamais s’attaquer aux véritables causes des accidents. La Sécurité routière est ainsi devenue un organisme profondément impopulaire, qui ne suscite que le mépris et la défiance, alors qu’elle devrait remporter l’adhésion de tous. »
Face à ce constat, « 40 millions d’automobilistes » souhaiterait que la politique de Sécurité Routière soit réorientée vers des comportements plus accidentogènes : « l’alcool et les stupéfiants au volant, le téléphone tenu en main », etc.
Une volonté qui s’appuie notamment sur un rapport de l’évaluation de la politique de sécurité routière publié en juin 2021 par la Cour des comptes, qui estimait déjà indispensable de changer radicalement le logiciel et la méthode pour renouer avec une baisse durable de la mortalité routière, cessant ainsi la politique du « tout-radar ».
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