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Pourquoi la priorité à droite existe encore en 2019 ?

Dans Pratique / Sécurité

Audric Doche , mis à jour

La priorité à droite a fait un joli retour en force ces dernières années en France, mettant à la retraite panneaux "Stop" et "Cédez le passage". Malheureusement, c'est aussi une grande source d'accidents, et c'est finalement assez curieux de voir une telle chose, encore, en 2019 sur nos routes.

Pourquoi la priorité à droite existe encore en 2019 ?

Vous en croisez certainement tous les jours sur votre route, et il y a des chances pour qu'elles ne soient souvent pas indiquées : la priorité à droite est la nouvelle arme des maires de France. Et elle trouve son histoire dans la période d'entre deux guerres : selon une convention internationale du 24 avril 1926, en l’absence de signalisation particulière, il y a priorité à droite, et c'est la règle "par défaut". Ce principe s’applique d'ailleurs dans tous les pays d'Europe, quel que soit le sens de circulation.

Depuis quelques années, les priorités à droite viennent remplacer des "Stop" ou des "Cédez le passage", sous prétexte qu'elles pourraient réduire le nombre d'accidents. Le dernier exemple en date ? A Godewaersvelde, dans le Nord, le maire a décidé de passer aux priorités à droite devant le nombre impressionnant d'excès de vitesse : "pour les faire ralentir, nous allons supprimer les Stop". Mais est-ce réellement une bonne idée ?

Savoir que l'on a la priorité...

En discutant avec mon collègue Florent Ferrière, je me suis rendu compte que le problème est bien national. Lui vit dans les Landes, moi en Provence, mais toutes les villes de France ont suivi la même tendance : la suppression des zones d'arrêt pour des priorités à droite (associées, souvent, à de bonnes doses de ralentisseurs et de zones 30).

Certaines vont même plus loin : des agglomérations comme Bachy, toujours dans le Nord, ont décidé d'instaurer la règle de la priorité à droite absolument partout. Et histoire de ne pas trop s'embêter et de ne pas avoir des panneaux signalant les priorités à chaque coin de rue, de simples affichages aux entrées de la ville préviennent les usagers de la route que toute la ville est en priorité à droite. Ensuite, à eux de faire attention.

Malheureusement, mon très cher collègue Florent a vécu le grand classique de cette règle du Code de la route : la personne sait qu'elle a la priorité, elle s'engage donc sans regarder, et sans ralentir. Lui arrivait à vitesse normale. Il fut obligé de freiner au dernier moment, mais l'auto qui le suivait n'a pas pu s'arrêter à temps à cause du coup de frein trop sec. Elle termina dans le pare-chocs arrière de son véhicule. La personne qui avait la priorité , elle, s'en est allée comme si de rien n'était.

Depuis quand un "stop" est-il plus dangereux ?

Toute la problématique des priorités à droite est la visibilité : si elle est bonne et lointaine, il est possible d'anticiper et de s'arrêter à temps, sans mettre un bon gros coup de frein. Sauf que c'est rarement le cas. Voici justement un cas typique en image : ici, vous avez une priorité à droite (toute la zone fonctionne de cette manière), mais le mur se prolonge jusqu'au bout de la rue et empêche de voir ce qui arrive.

Pourquoi la priorité à droite existe encore en 2019 ?

En clair, si un automobiliste débarque à 30 km/h sans freiner (il est dans son droit), et que vous n'êtes pas vigilant, vous avez une chance sur deux d'aller à l'accrochage. Du coup, pour l'éviter, on freine à l'avance ou, parfois, on s'arrête carrément, par précaution. Multipliez ces arrêts et ces redémarrages par des milliers de véhicules, chaque jour, et imaginez ensuite l'impact sur la qualité de l'air dans cette zone spécifique, alors qu'un "Stop", sur une rue annexe plus petite, provoquait l'arrêt d'un nombre de véhicules bien moins important... 

C'est ce manque de visibilité qui crée le risque d'accident. Avec un "Stop", il n'y a pas matière à hésiter : l'un s'arrête (souvent celui qui vient de l'axe le moins fréquenté), et pas l'autre.

La norme en France

Il faut de toute façon s'y faire, la priorité à droite est de retour dans l'Hexagone depuis quelques années et c'est devenu la norme pour bon nombre de villes. Sauf que la priorité à droite remonte à une époque où il y avait très, très peu de véhicules sur la route. Il fallait trouver une règle simple, et l'on trancha ainsi pour laisser celui qui venait de la droite.

Mais cette règle peut-elle encore s'appliquer en 2019, et surtout, les maires, hommes et femmes politiques et décideurs sont-ils vraiment sur la bonne voie lorsqu'ils décident de mettre ces priorités à droite en place, surtout en mettant en avant l'excuse de la sécurité ?

Les Belges, eux, ont décidé de faire le chemin inverse, et de remettre des "Stop" : "dans de nombreux endroits, la priorité de droite n'est pas une chose logique : lorsqu'on se trouve sur une route principale ou le trafic est dense, il est en effet étrange de devoir donner la priorité aux conducteurs qui se trouvent sur une route annexe. Surtout si à cause de l'infrastructure même de certaines voiries, les conducteurs pensent spontanément qu'ils sont sur une voie prioritaire. C'est le flou qui crée la confusion", commentait un membre de la sécurité routière belge, qui qualifiait la priorité à droite de "principe dépassé". Et si, en France, nous faisions un peu marche arrière pour revenir aux "Stop" ?

En attendant, si vous refusez la priorité à un véhicule venant de la droite, ce sera 4 points en moins et 90 € d'amende. Vous êtes prévenu.

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