Pour les covoitureurs, bientôt des voies réservées et une autoroute moins chère
En Haute-Savoie, dès octobre, la société ATMB va mettre en place sur l'A411 une voie réservée aux véhicules qui ont au moins deux occupants. Une réduction sur la facture de télépéage sera aussi accordée.
Voilà maintenant plusieurs années que le covoiturage est entré dans nos habitudes. Ce type d'auto-partage reste toutefois surtout connue pour effectuer de longues distances. Mais y avez-vous déjà songé pour vous rendre au travail ? C'est ce que l'on commence à appeler le "court-voiturage". BlaBlaCar, leader du secteur, a d'ailleurs un service adapté, nommé BlaBlaLines. Ici, le propriétaire d'un véhicule propose un trajet régulier avec des arrêts fixes, à la manière d'une ligne de bus. Un système qui a été boosté au printemps avec la période de grève à la SNCF.
Pour désengorger les villes, le gouvernement et les collectivités locales veulent d'ailleurs miser sur le court-voiturage. Les métropoles souhaitent faire la chasse aux trop nombreuses autos avec une seule personne à bord. En ce moment, en Ile-de-France, la moyenne de passager par véhicule est de 1,1 ! Et si elle grimpait à 2, les bouchons seraient réduits de moitié. De quoi laisser songeur ceux qui perdent un temps fou le matin !
Pour inciter des automobilistes à partager leur voiture, et d'autres à laisser au garage la leur, le gouvernement et les collectivités pensent à des avantages. C'est bien connu, rien de mieux que la carotte. Du côté de l'État, on prépare une petite aide financière dans le cadre de la future loi mobilité. Elle serait de 200 € dans le public et 400 € dans le privé, mais resterait toutefois facultative.
C'est surtout du côté du réseau qu'une avancée est en cours. Plusieurs municipalités songent ainsi à mettre en place des voies réservées aux covoitureurs. Dans une interview donnée ce week-end au quotidien Ouest-France, Emmanuel Couet, président de la métropole de Rennes, confirmait un projet de voies dédiées sur huit pénétrantes en 2x2 : "L’objectif est de faire bénéficier aux covoitureurs un gain de temps de circulation, en expérimentant l’aménagement d’une voie de circulation réservée pour eux, mais aussi ouverte aux bus, soit en aménageant et en utilisant les bandes d’arrêt d’urgence, soit en prenant de la place sur une voie de circulation générale".
Du côté du département de la Gironde, on vient d'annoncer que trois routes départementales très fréquentées, menant à la rocade bordelaise, auront une voie réservée : la RD 113 entre Latresne et Bouliac, la RD 106 entre Saint Jean d'Illac et Mérignac et la RD 936 (la future déviation de Fargues Saint Hilaire). Les aménagements des tronçons concernés seront terminés entre 2020 et 2021.
Mais il y a un endroit où une telle voie va devenir réalité, en Haute-Savoie, à un passage stratégique : entre la France et la Suisse au niveau d'Annemasse et Genève. Sur un kilomètre de l'autoroute A411, de part et d’autre de la frontière, les véhicules qui ont au moins deux personnes à bord pourront emprunter une "voie en déboîtement par la gauche située entre la voie rapide et le terre-plein central". Un test rendu possible en France suite à la publication d'un arrêté spécifique au Journal Officiel. Une signalisation inédite sera mise en place : un panneau "circulation interdite" avec en dessous un panonceau où l'on voit la mention "sauf 2+". Le test sera lancé le 8 octobre.
Mieux, ATMB, gestionnaire de l'A411, lance aussi une offre de télépéage "Je Covoit". La société offre un crédit de 5 euros de péage pour tout abonné télépéage dès deux trajets en covoiturage par mois, en tant que conducteur. Il faut pour cela en passer par deux applications partenaires, Klaxit et Mov'ici, qui permettent d'attester du covoiturage.
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