Les voitures électriques de Renault ne sont nulle part (mais ça doit vite changer)
L’INFO DU JOUR – Renault vend du rêve avec ses nouvelles petites autos électriques séduisantes mais pour l’instant, le groupe français reste à un très faible niveau de ventes par rapport à ses concurrents européens (et chinois) sur cette technologie. Il va vite falloir que ça change, sinon les ingénieurs de la marque au losange devront peut-être s'adapter comme ceux de Fiat.
Le Renault Scénic E-Tech Electric, un SUV électrique familial qui devait bien se vendre.
Renault en met plein la vue depuis le début de l’année avec ses nouveautés électriques. Salué par la critique lors des premiers essais presse, le nouveau Scénic E-Tech Electric élu voiture de l'année 2024 s’impose comme un concurrent crédible des meilleurs crossovers familiaux et possède même de quoi détourner des clients du Tesla Model Y. Après avoir fait sensation lors du salon de Genève, la nouvelle 5 E-Tech Electric a joué les stars au dernier Mondial de l’Automobile où elle partageait la vedette avec la 4 E-Tech Electric, ce petit crossover urbain à peine moins fort en gueule.
Certes, Renault compte surtout sur ces nouvelles petites voitures électriques pour augmenter significativement ses ventes de véhicules à zéro émission. Mais avec des modèles comme la Mégane E-Tech Electric et le Scénic E-Tech Electric, on s’attendait logiquement à voir ces ventes décoller puisqu’on parle tout de même de véhicules sur des segments assez porteurs.
Pour l’instant, on est quand même très loin du succès commercial en la matière. En France, le Scénic E-Tech Electric s’imposait tout de même comme la deuxième meilleure vente électrique du marché sur le mois d’octobre derrière la Citroën ë-C3 (1 675 exemplaires) mais en Europe, il n’apparaissait pas dans le top 20 des voitures électriques les plus vendues sur le dernier de septembre d’après les données de Clean Technica.
La marque au losange est d’ailleurs largement distancée par ses principaux rivaux sur le Vieux continent : sur ce dernier mois de septembre le Tesla Model Y a trouvé 28 995 clients contre 14 967 pour la Model 3 et les marques européennes arrivent elles aussi à des volumes significatifs. Sur les neuf premiers mois de l’année, le SUV américain grimpe à 155 219 unités écoulées et les modèles familiaux du groupe Volkswagen approchent ou dépassent les 50 000 exemplaires malgré leur relatif insuccès. La MG4 se situe aussi à la septième position du classement (42 890 unités vendues) juste derrière la Volkswagen ID.3, mais la Renault Mégane E-Tech Electric n’apparaît même pas dans le top 20 des véhicules électrifiés (hybrides rechargeables et électriques) les plus vendus. D’ailleurs, on ne compte qu’une seule voiture électrique française dans ce classement, la Peugeot E-208 (mais la nouvelle Citroën ë-C3 devrait vite y rentrer et s’est écoulée à 3 634 unités sur le mois de septembre).
Une faible part de voitures électriques pour l’instant
Dans son dernier bilan du troisième trimestre 2024, le groupe Renault confirmait ces mauvais résultats de ses voitures électriques qui ne comptaient que pour 7,6% des ventes totales du groupe (11,6% chez la marque Renault) dans un marché européen où les voitures électriques représentaient plus de 13% des véhicules neufs vendus. Malgré la baisse des prix de la Mégane E-Tech Electric au début de l’année et une tarification compétitive du Scénic E-Tech Electric, ces deux modèles ne permettent pas à Renault de rivaliser avec les marques du groupe Volkswagen, Volvo ou Tesla pour le moment.
Compte tenu des moyens investis par le groupe Renault dans le développement de ses nouvelles technologies électriques, le succès commercial des nouvelles R5 et R4 (puis de la Twingo de quatrième génération) paraît donc obligatoire. Sinon, Renault sera-t-il obligé de faire comme Fiat avec la 500 et de prévoir un « plan B » en convertissant ses citadines électriques en modèles thermiques ? Les communicants de Renault laissent planer le doute sur la faisabilité technique de cette conversion pour la R5, dont le potentiel commercial paraît bien réel. Pour l’instant en tout cas, Renault dépend surtout de ses modèles thermiques qui continuent de très bien se vendre en Europe : en septembre la Clio se situait sur la seconde marche du podium juste devant la Dacia Sandero d’après les chiffres compilés par JATO. Le Captur se situait lui aussi dans le Top 20 tout comme le Dacia Duster. Au rang des marques les plus vendues, Renault se situait à la sixième position derrière Mercedes et devant Audi et Peugeot. Chez les généralistes, Volkswagen, Toyota et Skoda étaient cependant loin devant.
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