Peugeot 504 CC (1969 – 1983), l’élégance tranquille, dès 15 000 €
Magnifiquement dessinées par Pininfarina, les variantes coupé et cabriolet de la 504 ont longtemps souffert de leur non-sportivité, mais aujourd’hui, leur douceur devient un grand avantage, dans un monde où la performance n'est plus à la page.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Peugeot 504 CC est-elle collectionnable ?
Certes, les variantes coupé et cabriolet de la 504 sont collectionnées depuis longtemps. Mais ce n'est pas une raison pour ignorer ces autos dont le confort et la fiabilité demeurent d'actualité, alors que leurs performances et leur comportement routier sont tout à fait adaptées à la circulation actuelle. La cote, après avoir bien crû, se stabilise, ce sorte que ces autos demeurent abordables, malgré la difficulté à en trouver en très bon état. Il faut donc préserver à tout prix les survivantes !
La collaboration entre Peugeot et Pininfarina, entamée en 1951, mettra quelques années avant de déboucher sur des autos vraiment intéressantes. La 403 ? Pataude et molle, elle ne fait pas oublier la 203. La 404 ? Un joli calque d’autres créations de la maison italienne, la berline singeant la Lancia Flaminia et le duo coupé/cabriolet la Fiat 1200.
La 204, en 1965, compile des éléments stylistiques vus sur la Cadillac Jacqueline et la Ferrari 330 GTS (de belles références tout de même !). Tout change en 1968 quand apparaît la 504, avec son museau si particulier (dû aux designers de Peugeot) et sa poupe « cassée », qui la singulariseront du reste de la production mondiale. Remarquablement conçue, la 504 arbore une très moderne suspension arrière indépendante, une première sur une propulsion de Sochaux. Joli coup !
A l’instar de la 404 qu’elle remplacera à terme, la 504 se décline en coupé et en cabriolet, dès mars 1969. Ces deux variantes sont également dues à Pininfarina qui, de surcroît, en fabrique les carrosseries dans son usine de Grugliasco. Elles ne ressemblent en rien à la familiale dont elles dérivent, arborant une ligne spécifique et fine qui, certes, exhibe des détails typiques du maître italien, comme le traitement des flancs et bas de caisse, rappelant nettement ce qu’il a exécuté pour la Fiat Dino Spider de 1967.
Mais la face avant de ces françaises, ornée de quatre projecteurs rectangulaires, et la poupe, signalée par six feux obliques, leur confèrent une belle personnalité. Par ailleurs, Pininfarina a eu le droit de raccourcir l’empattement de la berline (- 19 cm) et de dessiner un tableau de bord spécifique : plus aucune dérivée coupé ou cabriolet de Peugeot n’aura droit à autant de modifications. Sous le capot, les 504 CC (Coupé et Cabriolet) ne retiennent que le moteur le plus puissant de la berline, un 1,8 l culbuté à injection développant 103 ch SAE (ou 97 ch DIN) allié à une boîte 4. Pas énorme, mais suffisant pour atteindre 175 km/h.
Les prix sont élevés : alors que la 504 Injection à quatre portes s’affiche à 15 256 F (19 200 € actuels selon l’Insee), le Cabriolet réclame 23 000 F (28 900 €), et le Coupé 24 000 F (30 200 €). Trop cher pour que les chéquiers frétillent. Dès 1970, le 1,8 l cède la place à un 2,0 l plus costaud (104 ch DIN), qui ne change pas fondamentalement la donne, mais en 1974, la surprise est de mise. En effet, les 504 CC arborent de nouveaux projecteurs, larges et fins, alors qu’à l’arrière, deux feux sous cabochon unique remplacent les six unités précédentes.
Surtout, sous le capot, la 504 étrenne un moteur qui fera beaucoup parler : le V6 PRV, étudié par Peugeot et financé par Renault ainsi que Volvo. D’une cylindrée de 2,6 l, ce bloc tout alliage développe 136 ch DIN, soit une puissance spécifique assez modeste. Mais, grâce à lui, la 504 V6 dépasse néanmoins les 185 km/h, au prix d’une certaine voracité. Conséquence, les ventes ne décollent pas. En 1977, le V6 se dote d’une injection (144 ch DIN désormais sur la V6 TI) et s’attèle à une boîte 5, mais uniquement sur le coupé, le cabriolet abandonnant cette motorisation après avoir été produit à 977 unités seulement.
Parallèlement, la cavalerie du 2,0 l se voit portée à 106 ch DIN, et à son tour, il s'associe à la
boîte 5 fin 1979. C’est au moment où intervient un restylage controversé, où les fins parechocs chromés, si charmants aujourd’hui mais ringards à l’époque, sont remplacés par des boucliers. Le cockpit se voit légèrement modifié, et il le sera un peu plus en 1981, quand il reçoit un nouveau bloc d’instruments, plus complet. Fin 1983, la production des 504 Coupé et Cabriolet prend fin :
22 975 autos sont sorties de l’usine, ce qui reste bien peu…
Combien ça coûte ?
La 504 Coupé (16 746 exemplaires en 4-cylindres et 6 229 en V6), en bon état et doté d’un contrôle valide, débute à 15 000 €, avec le 2,0 l, et à 20 000 € avec le PRV carbu. Ajoutez 2 000 € pour une 1,8 l ou une V6 Ti. La 504 Cabriolet, plus rare (7 211 unités en 4-cylindres et 977 en V6), est aussi bien plus chère : comptez 23 000 € minimum en 2,0 l, 25 000 € en 1,8 l et 40 000 € en 6-cylindres. Notez que pour des autos vraiment impeccables, ou restaurées récemment, les prix peuvent se montrer nettement plus élevés.
Quelle version choisir ?
En coupé ou en cabriolet, une 2,0 l représente un bon compromis entre performances et prix, surtout avec la boîte 5.
Les versions collector
Toutes, évidemment, si elles se présentent en très bel état. Mais le cabriolet V6, de par sa rareté, est la version la plus recherchée des collectionneurs.
Que surveiller ?
En tout premier lieu, il s’agit de traquer la corrosion, ravageuse sur ces autos. Bas de caisse, pieds de pare-brise, tour de lunette arrière sur les coupés, bac à capote sur les cabriolets, passages de roue, planchers, longerons, tout y passe ! C’est cet aspect qui sera le plus déterminant dans le choix de la voiture.
En revanche, les moteurs et les boîtes se révèlent très solides, encaissant aisément 200 000 km sans ennui majeur s’ils ont été bien entretenus. Toutefois, l’injection Kugelfischer des 4-cylindres grippe en cas de longue inactivité. De plus, a Bosch K-Jetronic des V6 n’est pas non plus exempte de défauts, mais ses pièces sont plus faciles à trouver. Enfin, les carburateurs des premières V6 ne sont pas simples à régler.
L’habitacle, de grande série, n’affiche pas une qualité exemplaire, loin de là : la coiffe de tableau de bord se fend, le velours des sièges est rarement en bon état, même si les modèles post-1979 sont mieux de ce point de vue. Les trains roulants vieillissent normalement, mais attention aux exemplaires dotés des jantes alliage chaussées en Michelin TRX : ces pneus, rares, sont très chers et sans alternative…
Sur la route
J’ai pu m’installer aux commandes d’un cabriolet V6 de 1975 presque sans défaut. Une très, très jolie voiture ! On déchante un peu en découvrant l’habitacle, assez ordinaire pour un modèle de cette catégorie. Et si le siège se révèle très confortable, le volant, trop loin et un peu incliné en avant, demande de l’habitude. Le PRV se cale sur un ralenti irrégulier à froid et a un peu de mal à tourner rond à bas régime. Puis il s’éclaircit la voix, émet une sonorité rauque pas désagréable du tout et emmène la Peugeot à un rythme fort respectable. Il n’aime pas la zone rouge, mais là n’est pas sa vocation, ni celle de la voiture d’ailleurs.
En effet, souplement suspendue, elle accuse d’amples et très peu sportifs mouvements de caisse, ce qui est bien dommage. Indéniablement, son châssis, fort bien équilibré, sa suspension bien guidée et son bon grip se trouveraient magnifiés par un set-up plus ferme. En gros, la 504 tient très bien la route (sur le sec), même en cas d’aspérités, mais manque d’agilité. Cela dit, la direction assistée se montre précise, la boîte plutôt douce et le freinage efficace. Une GT en somme, à conduire tranquillement et cheveux au vent, ce qui a pour effet de limiter sa voracité à environ
13 l/100 km…
L’alternative youngtimer
Peugeot 306 Cabriolet / 406 Coupé
Après l’arrêt de la 504 CC en 1983, il faut attendre 1994 pour voir le retour d’un cabriolet sans arceau chez Peugeot, la 306 Cabriolet. Dessinée tout en finesse par Pininfarina, elle offre quatre vraies places et un coffre décent, mais se montre chère. Disponible en 1.8 103 ch et 2.0 123 ch initialement, elle remporte son petit succès néanmoins. Puis, elle ne cessera de se bonifier tout en baissant ses prix. Restylée en 1997, elle grimpe à 135 ch, gagne des projecteurs lisses, un ABS et un double airbag en 1999 puis termine sa carrière en 2002, produite à 77 000 unités. Dès 3 500 €.
Les amateurs de coupés attendront 1996 pour se repaître de la somptueuse 406 Coupé, due à Pininfarina elle aussi. Sur l’empattement de la berline 406, dont elle reprend le 2.0 135 ch et le V6 194 ch, elle conserve aussi le tableau de bord. Pas si chère et très fonctionnelle, la 406 Coupé remporte un joli succès. Recevant un 2.0 137 ch en 1997 et gonflant son V6 à 210 ch en 2000, elle se décline en 2.2 Hdi 136 ch en 2001 et en 2.2 essence 160 ch et en 2002, avant d’être étrangement restylée en 2003. La 406 Coupé disparaît en 2005 produite à 107 000 unités.
Dès 3 200 €. En clair, pour une 504 CC, on s’offre une 306 Cabriolet et une 406 Coupé dans de très beaux états…
Peugeot 504 Coupé 2.0 (1974), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 971 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : jambes Mcpherson, triangles, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs, barre antiroulis (AV), bras obliques, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 4 manuelle ou 3 automatique, propulsion
- Puissance : 104 ch à 5 200 tr/min
- Couple : 165 Nm à 3 000 tr/min
- Poids : 1 220 kg
- Vitesse maxi : 179 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 12 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des Peugeot 504 CC, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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