Peugeot 3008 (2024) - Tous les secrets du nouveau SUV du lion (Présentation vidéo )
Après nous avoir présenté un 3008 de troisième génération camouflé il y a quelques semaines, le Lion nous dévoile sa version définitive à Sochaux, où elle sera produite. L’occasion d’en savoir davantage sur la genèse du projet et sur la conception de ce SUV qui soulève de nombreuses questions, notamment parce qu’il est proposé en version full électrique. Suivez le guide !
Les amateurs du 3008 de deuxième génération et de son look typiquement SUV devront s’y faire : le style du nouveau modèle change radicalement. Difficile même, de trouver un lien de parenté au niveau de la face avant, avec une inédite calandre sans délimitation caractérisée par un dégradé de la couleur de la carrosserie, des projecteurs fins, et des plis de carrosserie marqués.
De profil, on note immédiatement la disparition de barres longitudinales et de lécheurs de vitres, et surtout une lunette arrière plongeante façon coupé. Un pari quelque peu risqué, sachant que la récente 408, qui a ouvert la voie à la carrosserie Fastback, peine à percer. Mais la marque est évidemment convaincue de faire un choix judicieux, comme nous le raconte Jérôme Micheron, directeur du produit Peugeot : "Pour renouveler le 3008, il nous a fallu casser le moule. On a voulu être audacieux, oser. Cette voiture a été dessinée autour de la plateforme électrique. Nous voulions embarquer un maximum d'énergie tout en gardant des dimensions compactes".
Un changement de style qui a surtout eu pour objectif d'améliorer l'aérodynamisme : le SCx (coefficient de traînée multiplié par la surface frontale - en m2) passe ainsi de 0,82 sur l'ancien modèle à 0,75. Le gain est d'autant plus notable que le 3008 s’est élargi de 5 cm. Sachant que ce nouvel opus a également été conçu pour recevoir des motorisations électriques, il s’allonge de 6 cm entre les essieux avant et arrière afin d'intégrer de grosses batteries, et de 9 cm au total, soit 4,54 m hors tout. Peugeot nous assure néanmoins que le 3008 conservera une bonne maniabilité avec notamment un diamètre de braquage réduit, de 10,6 cm. Question visibilité en revanche, il faudra composer avec les proéminents montants de custodes…
Si le 3008 révolutionne son design extérieur, l'habitacle n'est pas en reste avec une planche de bord épurée faisant la part belle au numérique. Rappelant les dernières BMW, l'instrumentation et le système multimédia forment une dalle recourbée de 53 cm sur ce haut de gamme GT, les versions Allure devant se contenter, quant à elles, de deux écrans séparés mais reprenant le même style. Comme sur la récente 308, un pavé tactile personnalisable permet de créer des raccourcis pour différentes fonctions (sélection d'une station de radio favorite, d'une température intérieure souhaitée, du menu navigation…). À défaut d'être vraiment ergonomique et réactif, l'ensemble épate la galerie.
La planche de bord se veut épurée, chaleureuse et surtout moderne avec cette grande dalle numérique incurvée.
Quoi qu'il en soit, l'ambiance est à la fois moderne et chaleureuse, et la finition en progrès avec des assemblages bien plus précis qu'avant (ce qui n'était pas difficile). Et si l'on retrouve le même plastique dur, brillant et facilement rayable sur les parties basses, d'élégantes touches de tissu gris en hauteur flattent la rétine, de même que les placages en alu véritable sur lesquels sont projetées des lumières colorées personnalisables.
Autre bonne surprise et pas des moindres : la hausse du gabarit du 3008 profite à l'habitabilité avec un espace aux genoux enfin digne d'un SUV à vocation familial. Par ailleurs, la garde au toit apparaît suffisante pour des passagers mesurant 1,80 m voire un peu plus, et la banquette se veut plus confortable qu'avant avec des assises moelleuses et soutenant mieux les cuisses, même si elles peuvent sembler encore un peu courtes.
Côté coffre, aucun progrès : Peugeot annonce un volume équivalent au précédent modèle, soit 520 dm3 sous le cache bagages. Correct, cela dit, pour un véhicule de ce gabarit. Et cette valeur se retrouve quel que soit le type d’énergie choisi (microhybride, hybride rechargeable ou électrique comme ici). Hélas, la chute du pavillon risque de limiter les gros chargements, et le 3008 fait l’impasse sur le coffre avant qui aurait pu permettre de séparer les câbles de recharge des bagages.
Jusqu'à 700 km d'autonomie en électrique
Sous le capot, pas de diesel au programme : pour suivre la tendance actuelle, le 3008 proposera un 1.2 turbo essence Puretech microhybride de 136 ch doté d'une nouvelle boîte auto double embrayage électrifiée, un 1.6 turbo Puretech hybride rechargeable équipé d'une pile de 19 kWh utiles censée assurer une centaine de km sans brûler d'essence, ainsi que trois modèles électriques offrant des niveaux de prestations différents.
La batterie la plus petite, d'une capacité utile de 73 kWh, sera proposée avec un seul ou deux électromoteurs (traction ou transmission intégrale donc), pour des puissances maxi de 210 ou 320 ch, et une autonomie de 525 km : l'homologation est en cours, mais l'annonce d'un rayon d'action identique entre les deux versions nous surprend, sachant que la "Dual Motor" sera plus lourde d'environ 70 kg.
L'accumulateur le plus généreux, fort de 98 kWh utiles, ne pourra être associé qu'à un seul moteur, boosté à 230 ch, et devrait assurer un rayon d'action pouvant atteindre 700 km selon la marque, qui table sur une consommation moyenne réduite, de 13,9 kWh/100 km.
Des valeurs intéressantes dues en partie à la chimie utilisée, comme nous l'explique Christophe Patois, directeur du projet Peugeot 3008 : "Nous avons retenu une technologie Nickel-Manganèse-Cobalt qui, contrairement à un modèle en Lithium-Fer-Phosphate, offre une meilleure densité énergétique. Pour des autonomies qui dépassent les 500 km, cela reste le meilleur compromis." Des batteries qui seront produites en Chine dans un premier temps, puis dans une usine Française de Douvrin à moyen terme.
Intéressant sur le papier donc, avec toutefois un bémol : la tension étant limitée à 400 Volts, la puissance de charge sur bornes rapides en courant continu n'excédera pas 160 kW. Soit plus de 30 minutes pour passer de 10 à 80 % de batterie. Un peu long, sachant que les meilleurs SUV alimentés en 800 Volts (Kia EV6 et Hyundai Ioniq 5, entre autres) peuvent accepter deux fois plus de puissance, pour des ravitaillements équivalents en moins de 20 minutes. Un choix dicté par des coûts de production plus raisonnables, selon les ingénieurs Peugeot.
Des chaînes de production intégralement repensées
Le 3008 de troisième génération a entraîné une véritable révolution à Sochaux, et les équipes de l’usine s’annoncent fin prêtes pour la production des modèles micro-hybrides, hybrides rechargeables et électriques, dont les prix restent encore inconnus. Des modèles qui peuvent être produits sur la même chaîne, comme nous l'indique Christophe Montavon directeur du site Stellantis Peugeot : "L'atelier de montage est extrêmement flexible : on peut y assembler indifféremment le modèle thermique actuel mais aussi le nouveau véhicule, en version hybride ou électrique. Le potentiel sur la ligne est d'un véhicule par minute. À terme, nous espérons produire environ 1 200 véhicules par jour." Notez que depuis le 3 avril 2023, plus de 200 véhicules ont d'ores et déjà été assemblés dans cet atelier de montage qui avoisine les 135 000 m2.
Les chaînes de montage de Sochaux sont prévues pour accueillir indifféremment tous les types de plate-forme : à gauche, une version hybride, à droite, une électrique.
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