Petites et grandes histoires du salon de Paris (1)
Après un mois d'octobre 2024 couronné par le Mondial de l’Automobile, nous allons évoquer les grandes heures de cet événement majeur à travers les époques.
L’industrie automobile prend son essor au cours de la dernière décennie du XIXe siècle. En France, Panhard & Levassor commercialise ses premières voitures à moteur à pétrole en 1891, Peugeot en 1892. Dès 1895, l’automobile dispose de son club, une « société d’encouragement » qui allait devenir l’« Automobile-Club de France », et qui allait être à l’origine de la création du premier Salon de l’Automobile, en 1898.
Cette Exposition internationale d’automobiles est organisée du 13 juin au 3 juillet 1898 sous de larges tentes dressées dans le Jardin des Tuileries, à Paris. Pour avoir le droit à l’exposition, les voitures doivent faire un aller-retour Paris-Versailles pour prouver qu’elles fonctionnent !
En 1900, l’Exposition Universelle attire le public à Paris. Elle laissera pour la postérité deux palais construits entre la Seine et les Champs-Élysées : un palais des Beaux-Arts, le Grand Palais, et un palais d’État, le Petit Palais. Toutefois, l’automobile est absente de l’Exposition, les « objets encombrants » étant relégués dans une annexe à Vincennes. En guise de réparation, l’A.C.F. exige que le prochain Salon de l’Automobile, le troisième du nom, soit organisé au Grand Palais. C’est chose faite le 21 janvier 1901.
C’est parti pour 124 ans !
Après une interruption de cinq ans en raison de la Grande Guerre, le salon organisé sous la nef vitrée du Grand Palais consacre l’âge d’or de l’automobile dans ce qu’elle eut de plus sophistiqué. Le Grand Palais se prête à ces exhibitions avec son espace généreux, sa lumière diffusée à travers une coupole et son magnifique escalier à double révolution.
Pendant les Années folles, les scénographies sont signées André Granet qui imagine des décors somptueux et maniérés qui se dessinent sous des firmaments fabuleux, des cieux étoilés, zébrés d’éclairs et d’arabesques, des cosmos traversés de vaisseaux imaginés. Au fil des ans, le style de Granet s’épurera. Par le motif des tentures ou le graphisme des panneaux indiquant le nom des marques, par le dessin des faux plafonds ou la forme des lustres, l’architecte s’inscrit incidemment dans le mouvement Art Déco.
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