Péages des autoroutes - Quelles hausses en 2019 ? Comment profiter de la remise de 30 % ?
Une bonne et une mauvaise nouvelle en ce 1er février. D'une part, les sociétés d'autoroutes mettent en place une réduction de 30 % pour ceux qui font souvent le même trajet. Mais d'autre part, les prix des péages augmentent.
C'est une tradition dont on se passerait bien : les tarifs des péages sont revus à la hausse le 1er février. Mais cette fois, le contexte est particulier, avec la contestation des gilets jaunes (qui va d'ailleurs coûter beaucoup d'argent aux concessionnaires, entre les dégradations et les barrières levées) et la forte attente des Français sur l'amélioration de leur pouvoir d'achat.
Le gouvernement a donc fait pression sur les sociétés d'autoroutes pour que celles-ci fassent un geste, sans contrepartie de l'État ! Après plusieurs réunions entre ces sociétés et Élisabeth Borne, ministre des Transports, un accord a été trouvé. Il s'agit d'une ristourne pour ceux qui font régulièrement le même trajet.
La bonne nouvelle : une remise de 30 %
- Qui est concerné ?
L'offre est réservée aux conducteurs particuliers (voitures et deux-roues), qui effectuent un trajet régulier entre deux points déterminés. Bonne nouvelle, il n'y a pas de limite de distance, même les courts trajets sont pris en compte. L'avantage cible ainsi les personnes qui utilisent leur voiture pour aller au travail.
- Quel avantage ?
Pour débloquer la ristourne, il faut réaliser au moins 10 allers-retours dans le mois. Si c'est le cas, une remise de 30 % est appliquée sur la valeur de l'ensemble de ces trajets. Exemple : un conducteur qui fait au moins 10 allers/retours entre Nîmes et Montpellier sur l'A9 paiera 43,4 € au lieu de 62 €. Pour l'instant, il n'y a pas de limite de durée à l'avantage.
- Qui paye le cadeau ?
La ministre des Transports, Élisabeth Borne, l'a assuré : l'effort est uniquement consenti par les sociétés d'autoroutes, qui feraient donc preuve d'une générosité qu'on ne leur connaît pas beaucoup ! L'État ne versera pas de dédommagement (mais a laissé les hausses contractuelles s'appliquer). Les concessionnaires pourraient toutefois bien être gagnants : la ristourne devrait inciter les conducteurs à faire plus souvent le trajet en question, d'où la possibilité d'un chiffre d'affaires en hausse.
- Comment en profiter ?
Il faut s'abonner à une offre avec un badge, comme pour le télépéage qui existe depuis de nombreuses années. Ce sont des formules d'abonnement, avec un prix d'abonnement maximal fixé par le gouvernement de 2,50 € par mois. Précision importante : le trajet retenu doit faire parti du même réseau autoroutier. Certains auront des mauvaises surprises s'ils ont un trajet où il y a un changement de réseau sans passer par une barrière de péage. Des ouvrages particuliers ne sont aussi pas concernés, comme les tunnels ou viaducs gérés par des sociétés dédiées.
- Faut-il changer de badge ?
Contacté, Vinci (qui gère plus de 4400 km sur un total de 9100 km environ d'autoroutes concédées) nous a expliqué que ceux qui ont déjà un badge n'ont pas à le changer. Ils doivent se rendre dans leur espace client à partir du 1er février pour mettre à jour leur formule d'abonnement et sélectionner leur trajet régulier (un seul donc). Par ailleurs, le badge reste utilisable pour l'ensemble des trajets. Il n'y aura donc pas deux badges au pare-brise ! Sur la facture finale mensuelle, la ristourne ne sera calculée que sur les sommes qui correspondent au trajet régulier, le reste sera à prix normal.
Les principales offres proposées par les sociétés concessionnaires | ||
Réseaux autoroutiers | Nom de l'offre | Prix de l'abonnement |
ASF, Escota, Cofiroute | Ulys 30 par Vinci | 2,50 € par mois, 5 € de livraison de badge |
APRR, AREA, A'liénor* | Cito30 | 2,50 € par mois, 4 € de livraison de badge |
Sanef, SAPN | Bip&Go Fréquence + | 2,50 € par mois, 10 € de mise en service du badge, 6 € de livraison du badge |
*Pour Alienor, Cito30 sera disponible le 1er avril
- Et si j'avais déjà un abonemment pour un trajet fréquent ?
Il existe déjà au niveau local des formules d'abonnement pour ceux qui prennent l'autoroute très régulièrement pour aller au travail. Exemple parmi tant d'autres, sur l'A63 entre Bordeaux et Bayonne : dès le 11e passage sur une des gares de péage (deux systèmes ouverts au nord et au sud des Landes), c'est 50 % de rabais sur l'ensemble de la facture ! C'est donc plus avantageux que les 30 % dont il est question ici.
A vous donc de bien regarder quelle est la meilleure offre pour votre trajet s'il existe un abonnement local… et si celui-ci n'est pas supprimé suite au nouveau geste 2019 !
La mauvaise nouvelle : les prix augmentent
Malheureusement, la traditionnelle hausse des tarifs du 1er février est bien appliquée. Le gouvernement n'a pas souhaité geler les tarifs, car il a compris que l'automobiliste était dans ce cas perdant sur le long terme : soit les sociétés demandent un allongement de la concession, soit une compensation financière les années suivantes.
C'est d'ailleurs ce qui se passe en 2019 suite au gel des tarifs décidés par Ségolène Royal en 2015. Le calcul de l'augmentation pour cette année comprend une répercussion de ce gel ! À cela s'ajoute aussi une compensation des investissements supplémentaires, hors contrat de concessions, demandés par l'ancienne majorité dans le cadre du plan d'investissement autoroutier. Mais le plus gros de la hausse vient de l'inflation. Les sociétés peuvent répercuter jusqu'à 70 % de l'inflation de référence. Elle était de + 1,9428 % en 2018, contre + 1,03 % en 2017.
La hausse moyenne est de 1,8 % environ. Si certains font un effort, d'autres ont la main lourde, notamment Aliénor qui gère l'A65 entre Langon et Pau. C'était déjà l'une des autoroutes les plus chères de France, elle augmente encore de 2,2 % !
- Les évolutions sur les principaux réseaux payants
Réseaux | Principales autoroutes | Évolution |
A'lienor | A65 (Langon à Pau) | + 2,2 % |
ATMB | A40 (Bellegarde/Chamonix) | 0 % pour autos et motos, sinon + 2,25 % |
APRR | A5 (Langres/Paris), A6 (Paris/Lyon), A31 (Beaune/Nancy), A39 (Dijon/Bourg en Bresse) | + 1,81 % |
AREA | A41 (Grenoble/Chambéry), A43 (Lyon/Chambéry), A48 (Bourgoin/Grenoble) | + 2,01 % |
ASF | A7 (Lyon/Marseille), A9 (Orange/Espagne), A10 (Poitiers/Bordeaux), A61 (Toulouse/Narbonne), A62 (Bordeaux/Toulouse), A64 (Bayonne/Toulouse), A89 (Lyon/Bordeaux) | + 1,90 % |
Cofiroute | A10 (Paris/Poitiers), A11 (Paris/Le Mans), A85 (Angers/Vierzon) | + 1,65 % |
Escota | A8 (Aix/Italie), A51 (Aix/Gap) | + 1,82 % |
Sanef | A1 (Paris/Lille), A4 (Paris Strasbourg), A16 (Paris/Calais), A26 (Calais/Troyes) | + 1,695 % |
SAPN | A13 (Paris Caen), A29 Normandie | + 1,678 % |
ATMB, le bon élève
Le réseau Autoroutes et Tunnel du Mont Blanc a décidé de geler ses tarifs pour les classes 1 et 5, soit les voitures particulières et les deux roues. Par ailleurs, ATMB propose une réduction de 5 € pour ceux qui font au moins deux trajets en covoiturage par mois. Et ce n'est pas tout : pour ceux qui roulent avec une électrique, la facture de péage est réduite de 80 % ! Un geste très fort pour encourager les conducteurs à changer de véhicules dans une région où se trouve la Vallée de l'Arve, très polluée par le flot de camions qui rejoint le tunnel du Mont Blanc.
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