Partage de la route: tant reste à faire (étude)
Selon une étude Ipsos pour Vinci Autoroutes, 96 % des usagers de la route ont déjà eu peur
du comportement inconscient des autres. Avec un déconfinement qui va faire la part belle aux moyens de transport individuels, la prudence doit donc être de mise.
La route, c’est (presque) la guerre ! Ce n’est pas Caradisiac qui le dit, mais une étude (1) réalisée par Ipsos pour le compte de la Fondation Vinci Autoroutes, dont il ressort que les usagers vulnérables que sont les piétons, cyclistes et motards y partagent le même et fort sentiment d’insécurité. Ainsi, 96 % des usagers de la route disent avoir déjà ont déjà eu peur du comportement inconscient des autres
Dans le détail on constate que 80% des cyclistes craignent le comportement agressif d’un usager aux commandes d’un engin motorisé (intuitivement, on aurait d’ailleurs plutôt évalué ce chiffre à 95%) et 76% des piétons ont déjà été frôlés par un vélo, une trottinette ou un hoverboard alors qu’ils évoluaient sur un trottoir. Les mêmes piétons sont 93% à assurer qu’un automobiliste ne s’arrête pas systématiquement pour les laisser passer alors même qu’ils sont déjà engagés sur un passage protégé (infraction sanctionnée d’une amende de 135 € et du retrait de 6 points sur le permis, faut-il le rappeler).
Ces résultats n’ont hélas rien de très surprenant, mais la bonne idée de cette étude est de replacer les choses en perspectives en interrogeant les mêmes sur leurs attitudes réelles, ce qui permet de constater que rares sont les usagers de la route parfaitement exemplaires.
On apprend ainsi que 60 % des motocyclistes et 46 % des cyclistes reconnaissent qu’il leur arrive d’injurier les autres. De même, 86% des piétons traversent parfois hors des passages qui leur sont réservés, et 84 % de ceux qui habitent dans une grande ville se lancent parfois alors même que leur pictogramme est rouge. Personne n’est donc parfait, et chaque usager de la route doit composer, à chaque instant, avec les contradictions d’autrui...et les siennes propres.
Une bonne nouvelle, toutefois : les automobilistes à qui il arrive d’utiliser un mode de transport alternatif font ensuite preuve de plus d’empathie envers les autres usagers. 71% d’entre eux disent que cela contribue à les rendre plus prudents vis-à-vis des autres lorsqu’ils prennent le volant. « Une prudence qui se traduit par exemple par la vérification des angles morts, le fait de ne pas stationner sur les pistes cyclables ou les places PMR (personnes à mobilité réduite) », précisent les auteurs de l’étude.
On peut en revanche nourrir une petite inquiétude au sujet des 39% restants : si le fait de rouler à vélo ne leur permet pas de mesurer à quel point les cyclistes sont vulnérables, il y a matière à s’inquiéter.
A l’heure du déconfinement, lequel devrait se traduire par une utilisation fortement accrue des moyens de transports individuels évoqués plus haut, ce sondage illustre bien à quel point il conviendra de redoubler de prudence dans les jours et semaines à venir.
(1) enquête réalisée par Ipsos via Internet du 28 février au 9 mars 2020, auprès de 2 400 Français âgés de 16 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas.
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