Opel Corsa OPC ou Peugeot 207 RC ? Deux bombinettes fortes en sensations dès 4 500 €
En s’éloignant des sentiers battus, on trouve encore à prix intéressant de petites sportives très performantes, telles que les Opel Corsa D OPC et Peugeot 207 RC. Délivrant un agrément certain, à défaut d’une efficacité totale, elles demandent pour donner le meilleur d’être bien achetées.
Dans la première décennie des années 2000, les petites sportives passent à un niveau supérieur de puissance, la barre des 200 ch étant désormais frôlée ou atteinte régulièrement. Ce, grâce à des motorisations toujours plus sophistiquées, et souvent suralimentées comme dans le cas de nos deux compétitrices. 192 ch pour la Corsa, et 175 ch pour la 207.
Le tout, dans un confort et une sécurité (active autant que passive) élevés : le beurre et l’argent du beurre en somme. Surtout qu’à l’époque, les émissions de CO2 n’engendraient pas de surtaxes. Aujourd’hui, ce type de petite bombe abordable a presque totalement disparu sur le marché du neuf, mais pas celui de l’occasion : c’est le moment d’en profiter. Oui, mais… entre des ennemies aujourd’hui réunies dans une même famille, laquelle choisir ?
Les forces en présence :
Opel Corsa D OPC (2007 - 2014), berline 3 portes, 5 places, 1,6 l essence, 192 ch, 1 205 kg, 225 km/h, à partir de 5 000 €.
Peugeot 207 RC (2007 - 2010), berline 3 portes, 4 places, 1,6 l essence, 175 ch, 1 250 kg,
220 km/h, à partir de 4 000 €.
Présentation : du poids et des watts
Avant de dériver de la Peugeot 208, l’Opel Corsa empruntait ses dessous à une autre latine : la Fiat Grande Punto. Ce, en vertu des accords passés entre Fiat et General Motors, alors propriétaire d’Opel. Ce partage n’a strictement rien d’infâmant pour la petite au blitz car celle-ci bénéficie d’une structure très moderne, spacieuse et rigide. Mais lourde.
Présentée en 2006, la Corsa D, de 4e génération ne ressemble pas du tout à sa cousine italienne, grâce au travail de Niels Loeb, son designer, actuellement en charge du design extérieur de la marque allemande. Dès 2007, elle se décline en version sportive OPC (pour Opel Performance Center), avec sous le capot le bloc 1,6 l du Meriva OPC. Gavé par un turbo, il développe 192 ch, pour un couple plantureux de 230 Nm ! Une valeur qui grimpe à 266 Nm grâce à un overboost, en cas de grosse sollicitation. Pas de trop, vu le poids de quelque 1 205 kg…
Pour passer tout ça au sol, le châssis de la Corsa OPC a été développé sur le Nürburgring. La suspension se voit rafffermie, l’assiette s’abaisse (- 15 mm), les disques avant passent à 308 mm de diamètre (264 à l’arrière), et la direction adopte une démultiplication progressive. Malheureusement, il n’y a pas de différentiel à glissement limité, et encore moins de pivot découplé. En tout cas, les performances donnent l’eau à la bouche : 225 km/h, pour un
0 à 100 km/h en 7,2 s.
Esthétiquement, la Corsa OPC donne le change avec ses rétroviseurs extérieurs, ses boucliers, sa sortie d’échappement et sa grille de calandre, tous spécifiques. Elle bénéficie aussi d’un diffuseur arrière et de jupes latérales. Dans l’habitacle, l’Opel gagne de beaux baquets Recaro, et s’équipe de série de la clim, du régulateur de vitesse, du pédalier alu et du volant cuir. Le prix de 22 500 € (29 200 € actuels selon l’Insee) n’a rien d’exagéré. Toutefois, manquant de rigueur, la Corsa D OPC ne convainc pas les passionnés, et le léger restylage de 2010 n’y change rien. La tumultueuse Corsa termine sa carrière en 2014.
En étant un peu provocateur, ce qui n’est pas le genre de la maison, on pourrait dire que la Peugeot 207 est une Citroën C3 habillée d’une carrosserie caricaturant celle de 206. En fait, la 207, apparue en 2006, reprend bien la plateforme de la C3, qui interdit le montage d’un bloc de plus de 1,6 l. Mais son design élancé et bardé de trouvailles se révèle bien plus intéressant que ce qu’on en dit. Surtout, dès 2007, la Peugeot se décline en une version sportive : la RC. Celle-ci adopte un 1,6 l désormais bien connu : le THP, étudié avec BMW. Doté d’un turbo, d’une injection directe et d’une admission variable, il développe 175 ch. On le retrouvera dans la Mini Cooper S.
C’est moins que les 192 ch de la Corsa OPC, mais le couple est sensiblement équivalent : 260 Nm avec l’overboost. En fait, c’est le bloc de la 207 150 ch, sortie quelques mois auparavant, mais doté d’un turbo à double volute. Face à celle-ci, la RC adopte aussi une suspension durcie, un train avant articulé sur rotules, des freins renforcés, des jantes agrandies (17 pouces) un échappement plus sonore et des rapports de boîte modifiés. Toutefois comme l’Opel, la 207 pâtit d’un poids élevé : 1 250 kg. Sa belle cavalerie lui sauve la mise côté perfs, avec un maxi de 220 km/h pour un 0 à 100 km/h exécuté en 7,6 s.
Dans l’habitacle, la 207 RC reçoit de beaux sièges baquets cuir-Alcantara, la clim auto bizone, le régulateur de vitesse, le radar de recul ou encore la sono. À 22 500 € (le même prix que sa rivale allemande !), Peugeot n’est pas trop gourmand. Une autre époque... Malheureusement, peut-être trop sage, en tout cas visuellement, la 207 RC passera à côté de sa carrière, et disparaîtra dès 2010, après très léger restylage fin 2009.
Fiabilité/entretien : Deustche presque qualität
Bonne surprise, la Corsa OPC se révèle très fiable à condition de rester d’origine et de bénéficier d’un bon entretien. Sinon, une faiblesse se manifeste le 4e piston, à cause d’un refroidissement un peu faible sur cette partie du bloc. Si lors de l’essai, vous notez des ratés et une fumée au ralenti, puis un manque de puissance sur route, le moteur est très certainement rincé. Par ailleurs, l’Opel vieillit correctement, même si les boutons de commande dans l’habitacle dysfonctionnent avec l’âge. Enfin, en tant que petite sportive, elle mérite un examen sérieux des trains roulants.
De son côté, le moteur de la 207 n’affiche pas la même solidité. Comptant parmi les premiers THP, il pâtit de tous les problèmes connus sur ce bloc : chaîne de distribution défectueuse, tout comme ses guides, turbo et pompe haute pression peu endurants, soucis de capteurs moteur… C’est beaucoup, mais des rappels ont eu lieu, tout comme des prises en charge, et les blocs bien suivis sont capables de durer très longtemps. Pour le reste, la Peugeot vieillit correctement, mais n’échappe pas à des bugs électroniques dans l’habitacle. Et comme la Corsa, elle mérite une bonne inspection des trains roulants.
Avantage : Opel. Moins capricieux que le THP, le bloc de la Corsa lui permet de l’emporter, les deux rivales affichant par ailleurs un vieillissement similaire.
Vie à bord : chic 207
La Corsa OPC a beau bénéficier de parements façon laque de piano et de sièges réussis, l’ambiance à bord demeure terne par la faute de plastiques sombres et durs. La finition apparaît toutefois fort correcte. De plus, l’habitabilité se révèle très convenable surtout en largeur, et les surfaces vitrées plutôt importantes laissent entrer la lumière en abondance. A l’arrière, les passagers profitent d'un espace aux jambes très correct, alors que le coffre affiche une contenance fort convenable de 285 l, voire 1 050 l banquette rabattue.
La 207 manifeste l’envie de Peugeot de monter en gamme. Elle profite d’une belle planche de bord bien présentée et dotée d’une plastique moussé de belle qualité. Plus chic que la Corsa. Les sièges baquets revêtus d’Alcantara rehaussent encore l’ambiance. Quant à l’habitabilité, elle se révèle équivalente à celle de sa rivale, tout comme la luminosité, sauf à l'arrière où les épais baquets mangent trop d'espace. En revanche, variant de 270 l à 923 l, le coffre marque un peu le pas.
Avantage : Egalité. Plus chic et mieux finie, la 207 présente mieux que la Corsa, mais son coffre et son habitabilité arrière sont plus réduits.
Sur la route : douce folie vs ferme rigueur
On est bien calé dans le baquet de la Corsa, allié à une position de conduite irréprochable. En ville, le confort de suspension surprend, de même que la douceur des commandes. Même le moteur se révèle très souple. Mais cette civilité vole en éclats à la première remise de gaz musclée. Là, la direction renvoie des effets de couple, l’antipatinage s’affole et s’ensuit une accélération très vigoureuse. Les reprises ? Fulgurantes : cette Opel marche très fort, aidée par une bonne boîte 6.
Malheureusement, le châssis ne suit pas, par la faute de suspensions trop souples et de trains insuffisamment guidés. La voiture révèle tout de même un semblant d’efficacité et n’a vraiment rien de piégeux, mais pour l’attaque dans les virolos, on repassera, la précision n’étant, elle non plus, pas une référence. En revanche, elle freine fort, et en conduite quotidienne, voire rapide, la Corsa OPC est très agréable : une bonne petite GT en somme, typée autoroute, où elle s’avère correctement insonorisée.
Très bonne position de conduite également dans la 207, dotée, elle aussi d’un agréable baquet. Dès les premiers mètres parcourus, elle révèle des réglages très différents de ceux de sa rivale : sa suspension est beaucoup plus ferme. Tant pis pour le confort, mais tant mieux pour la rigueur dynamique. Si la Peugeot offre autant de punch que l’Opel, alors qu’elle se contente d’une boîte 5 pas des plus maniables, et la surpasse nettement par son grip, sa rigueur dynamique et sa précision.
Nantie par ailleurs d’une direction autrement réussie, la 207 sait faire plaisir en cas d’attaque sur route sinueuse, mais sans tellement amuser car sa poupe ne se place que légèrement et son amortissement reste sans nuances. Rien d’une Renault Clio RS ! Cela dit, le freinage est excellent. En conduite quotidienne, la 207 pâtit d’une certaine rudesse de suspension, et d’une insonorisation moyenne.
Avantage : Peugeot. Si on achète ce genre de bombinette, c’est surtout pour le sport, et là, la 207 prend un net avantage. La Corsa se veut plus douce au quotidien : un choix qui se tient.
Budget : pas chères si on accepte un gros kilométrage
Pour une Corsa OPC en bon état, tablez sur 5 000 € au minimum, pour un kilométrage de l’ordre de 230 000 km. A 6 000 €, on trouve des autos à moins de 200 000 km, alors que pour rester sous les 150 000 km, on comptera 7 000 €. Très rares, les exemplaires de moins de 100 000 km passent les 10 000 €. Quant à la conso moyenne, elle s’établit à 8,8 l/100 km.
La 207 RC est nettement moins chère. Elle se déniche en bon état dès 4 000 €, avec environ 200 000 km au compteur. A 5 000 €, on tombe aux alentours de 150 000 km, alors que pour rester sous les 100 000 km, on comptera 7 000 €. La consommation équivaut à celle de la Corsa.
Avantage : Peugeot. Bien moins chère que la Corsa, la 207 prend un logique avantage, les consommations étant par ailleurs similaires entre les deux rivales.
Verdict : une Peugeot à redécouvrir
Bien sûr, son moteur THP a réservé bien des mauvaises surprises. Mais on sait désormais le fiabiliser, de sorte que la 207 RC, bien suivie évidemment, constitue ici le choix le plus avisé. Elle domine en effet sa rivale allemande par son efficacité dynamique et sa rigueur comportementale et sa finition tout en coûtant nettement moins cher. Elle offre par ailleurs des performances et une consommation similaires. La Corsa OPC réplique par une meilleure fiabilité générale, un confort très supérieur en usage courant et… c’est à peu près tout.
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Opel |
Vie à bord | Egalité |
Sur la route | Peugeot |
Budget | Peugeot |
Verdict | Peugeot |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Opel Corsa OPC et Peugeot 207 RC.
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