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Opel Corsa D OPC (2007-2014) : une jouissive absence de rigueur, dès 5 500 €

Dans Rétro / News rétro

Stéphane Schlesinger

À cause d’un train avant vite débordé par les 192 ch, la conduite de la Corsa OPC tourne parfois au rodéo, et c’est ça qui est amusant ! L’antithèse de la Clio III RS en somme, et un caractère explosif tranchant avec l’asepsie électrifiée qui commence à sévir…

Opel Corsa D OPC (2007-2014) : une jouissive absence de rigueur, dès 5 500 €

PSA, après avoir racheté Opel, vient de s’allier avec Fiat Chrysler pour former Stellantis. Aussi, à l’instar de l’actuelle Corsa, la prochaine Punto pourrait se doter d’une plate-forme française. Une Fiat et une Opel dotées de la même structure ? Ça n’a en fait rien de nouveau, un phénomène similaire s’étant produit après le rapprochement Fiat-GM, en 2000 : la Corsa D, de 4e génération donc, reprend les dessous de la Grande Punto dès 2006. Dessinée par Niels Loeb, actuel chef du style Opel/Vauxhall, elle évite de trop ressembler à sa cousine italienne et, en essence, n’en récupère aucun moteur.

La carrosserie presque monocorps de la Corsa D, ici en 2006, rappelle quelque peu celle de la Fiat Grande Punto. Et pour cause, elles font structure commune.
La carrosserie presque monocorps de la Corsa D, ici en 2006, rappelle quelque peu celle de la Fiat Grande Punto. Et pour cause, elles font structure commune.

Dès 2007, elle est proposée en version sportive OPC (pour Opel Performance Center), utilisant un bloc 1,6 l survolté, déjà vu dans la Meriva OPC. Gavé par un turbo, il développe la bagatelle de 192 ch, moins que les 201 ch d’une Renault Clio III RS certes, mais il se rattrape par son couple : 230 Nm ! Mieux, grâce à un overboost, il peut grimper à 266 Nm temporairement, en cas de grosse sollicitation. Ça change des anciennes Corsa sportives, toutes larguées côté puissance. Il faut bien ça, vu le poids de quelque 1 205 kg… Pour la petite histoire, le bloc émet 172 g/km de CO2. À l’époque, on s’en moque, vous vous rendez compte ?

Pour passer tout ça au sol, on développe la Corsa sur le Nürburgring. Raffermie, la suspension se double d’une assiette rabaissée (- 15 mm), les disques avant passent à 308 mm de diamètre (264 à l’arrière), et la direction adopte une démultiplication progressive : plus on tourne le volant, plus il est direct. Malheureusement, il n’y a pas de différentiel à glissement limité, et encore moins de pivot découplé.

Boucliers spécifiques, antibrouillards triangulaires, forme que l’on retrouve à la base des rétroviseurs et dans le dessin des jantes, bas de caisse voyants : l’OPC a droit à la panoplie complète.
Boucliers spécifiques, antibrouillards triangulaires, forme que l’on retrouve à la base des rétroviseurs et dans le dessin des jantes, bas de caisse voyants : l’OPC a droit à la panoplie complète.

Esthétiquement, la Corsa OPC se distingue de ses sœurs par ses rétroviseurs extérieurs, ses boucliers, sa sortie d’échappement et sa grille de calandre, tous spécifiques et arborant le triangle, symbole des Opel sportives. Le diffuseur arrière et les jupes latérales lui sont aussi réservés.

Notez la forme triangulaire de la sortie d’échappement, logée dans un diffuseur. Cette esthétique n’a guère vieilli depuis 2007.
Notez la forme triangulaire de la sortie d’échappement, logée dans un diffuseur. Cette esthétique n’a guère vieilli depuis 2007.

Dans l’habitacle, l’Opel se pare de jolis baquets Recaro, orne sa planche de bord de parements façon laque de piano (c’est la mode alors) et s’équipe de série de la clim, du régulateur de vitesse, du pédalier alu voire du volant cuir. Pour 22 500 € (26 300 € actuels), on en a pour son argent !

Les baquets Recaro offrent un bon maintien et embellissent un habitacle par ailleurs un peu terne.
Les baquets Recaro offrent un bon maintien et embellissent un habitacle par ailleurs un peu terne.

Toutefois, la petite de Rüsselsheim ne convainc pas les passionnés les plus aguerris au pilotage, et ce n’est pas le léger restylage de 2010 qui changera quoi que ce soit. Conscient du problème, Opel propose une évolution très intéressante de l’OPC au printemps 2011 : la Nürburgring Edition. Radicalisée, elle bénéficie de suspensions affermies, d’un châssis abaissé de 20 mm, d’amortisseurs Bilstein, d’un moteur poussé à 210 ch (de quoi terrasser les DS 3 R et Clio RS avec leurs 203 ch), et d’un différentiel à glissement limité. Sans oublier les gros freins signés Brembo ! Cette Corsa corsée est une série limitée à 500 unités, dont 150 sont réservées à la France, et malgré son équipement enrichi (baquets en cuir, clim auto), elle ne gonfle pas exagérément son prix : 27 650 €. Cette fois judicieusement réglée, elle renvoie ses rivales dans les cordes par son efficacité et ses performances. La Corsa termine sa carrière en 2014, remplacée par une nouvelle génération établie sur la même base.

Pour 2010, la Corsa se voit restylée, arborant notamment de nouveaux projecteurs intégrant un éclairage de jour et une calandre redessinée.
Pour 2010, la Corsa se voit restylée, arborant notamment de nouveaux projecteurs intégrant un éclairage de jour et une calandre redessinée.

Combien ça coûte ?

La Corsa OPC a bien décoté : on la déniche dès 5 500 € en bon état, mais à plus de 150 000 km. À 7 000 €, on obtient un exemplaire de 100 000 km, et à 10 000 €, le kilométrage chute de moitié. Quant à la Nürburgring, elle démarre à 10 000 € en affichant environ 130 000 km. À 13 500 €, on accède à une auto de 50 000 km, les plus chères étant encore à 16 000 €.

En 2011, la série limitée Nürburgring corrige habilement les défauts de l’OPC de base grâce à son différentiel à glissement limité et ses réglages de suspension revus.
En 2011, la série limitée Nürburgring corrige habilement les défauts de l’OPC de base grâce à son différentiel à glissement limité et ses réglages de suspension revus.

Quelle version choisir ?

Vu la différence de prix, il semble peu probable qu’on hésite entre une OPC et une Nürburgring. Mais si vous pouvez faire l’effort financier, optez pour cette dernière.

La Nürburgring se distingue de l’arrière par notamment ses deux sorties d’échappement.
La Nürburgring se distingue de l’arrière par notamment ses deux sorties d’échappement.

Les versions collector

Incontestablement la Nürburgring, bien plus rare et aboutie.

Attention au refroidissement du moteur, qui peut entraîner une faiblesse sur le piston du 4e cylindre.
Attention au refroidissement du moteur, qui peut entraîner une faiblesse sur le piston du 4e cylindre.

Que surveiller ?

La Corsa D marque la fin des Opel à la fiabilité douteuse. Cette citadine sportive se révèle très fiable tant qu’elle reste d’origine et bénéficie d’un bon entretien. Autrement, on note une faiblesse sur le 4e piston, le refroidissement étant un peu faible sur cette partie du bloc. Si vous notez des ratés et une fumée au ralenti, suivis d’un manque de puissance sur route, passez votre chemin.

Pour le reste, un examen classique de la voiture suffit, mais il conviendra de se montrer prudent avec celle-ci, comme avec toutes les petites sportives, susceptibles d’avoir été maltraitées. Transmission, suspension et roues méritent un examen approfondi.

Dynamiquement, l’OPC est saine, mais sa motricité totalement défaillante nuit à son efficacité.
Dynamiquement, l’OPC est saine, mais sa motricité totalement défaillante nuit à son efficacité.

Au volant

Elle a une jolie bouille, avec ses extensions de carrosserie, la Corsa OPC. Le soufflé retombe un peu dans l’habitacle, fabriqué avec des matériaux moins valorisants que ceux d’une Clio III RS. Néanmoins, le siège baquet cale très bien le dos et la position de conduite est impeccable. D’emblée, en conduite urbaine on note la douceur générale de l’auto (moteur souple, direction douce, suspension assez filtrante), pour une sportive s’entend. Et on s’amuse du GPS, qui ponctue ses indications vocales d’un « s’il vous plaît ». Mais dès qu’on écrase l’accélérateur, l’Opel met de côté toute notion de politesse.

Bonne position de conduite mais pas de température d’eau au tableau de bord : embêtant vu le refroidissement un peu juste du moteur… Ici avec l’option GPS.
Bonne position de conduite mais pas de température d’eau au tableau de bord : embêtant vu le refroidissement un peu juste du moteur… Ici avec l’option GPS.

En ligne droite, le témoin de l’antipatinage clignote, la direction transmet des réactions parasites et, boum, on est catapulté. Quelle santé cet 1,6 l turbo ! On ne se lasse pas de ses réserves de puissance. Le train avant, si. Réglée relativement souple, la suspension ne permet pas de s’inscrire en virage avec toute la précision voulue, surtout que le museau a toujours tendance à glisser. Ensuite, il y a du grip, mais quand on réaccélère, les roues avant sont incapables de transmettre la cavalerie au sol.

Et si on débranche les aides électroniques, les pneus partent littéralement en fumée, tandis que la voiture ne prend pas de vitesse. Aucune rigueur ! Ah ! Ça valait bien la peine de préciser qu’elle a été mise au point sur le Nürburgring. Et vous savez quoi ? On peut la qualifier de « merguez », mais elle rappelle les mauvaises GTI d’antan, la sécurité en plus, et finalement, on s’amuse. Puis, on admet que cette Corsa sert plus à rouler vite sur autoroute, et à voyager loin dans un confort de bon aloi, qu’à arsouiller en montagne. Dommage qu’elle n’avale pas moins de 9 l/100 km en usage courant et dépasse souvent les 15 l/100 km quand on attaque un peu…

L’alternative youngtimer

Opel Corsa A GSI (1988-1992)

La Corsa A GSI présentait un bon rapport performances/prix. Ici, une version restylée en 1991.
La Corsa A GSI présentait un bon rapport performances/prix. Ici, une version restylée en 1991.

Sortie relativement tard dans la carrière de la Corsa A, née en 1982, la version sportive GSI révélée fin 1987 ne cherche pourtant pas à lutter avec les ténors de la catégorie. Armée de 100 ch seulement, elle ne peut rien contre les Peugeot 205 GTI 115 ch ou Renault 5 GT Turbo.

Est-elle ridicule pour autant ? Pas du tout. Soigneusement mise au point, elle fait mieux que se défendre, légère, elle est performante (près de 190 km/h en pointe, 0 à 100 km/h en moins de 10 s), et surtout, elle ne coûte pas très cher, 75 000 F contre 85 800 F pour la sochalienne par exemple.

L’allemande remporte son petit succès d’estime, et bénéficie d’un léger restylage en 1990 qui, s’il apporte un museau et un tableau redessinés, ne change pas la puissance maxi. Catalysée à partir de 1992, l’Opel quitte la production en 1993.

La prise d’air à côté de l’antibrouillard est factice, mais elle traduit le soin apporté aux détails esthétiques de l’OPC.
La prise d’air à côté de l’antibrouillard est factice, mais elle traduit le soin apporté aux détails esthétiques de l’OPC.

Opel Corsa OPC (2007), la fiche technique

  • Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 598 cm3
  • Alimentation : injection, turbo
  • Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux (AR)
  • Transmission : boîte 6 manuelle, traction
  • Puissance : 192 ch à 5 850 tr/mn
  • Couple : 266 Nm à 1 980 tr/mn
  • Poids : 1 205 kg
  • Vitesse maxi : 225 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 7,2 s (donnée constructeur)

> Pour trouver des annonces d'Opel Corsa D OPC, rendez-vous sur le site de La Centrale.

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