Officiel : Renault ne dominera plus Nissan
Renault et Nissan viennent de signer les accords définitifs de l’Alliance sous sa nouvelle forme. Ils vont permettre à Nissan de redevenir l’égal de Renault après plus de vingt ans de domination française.
Il s’en est passé des choses dans l’Alliance Renault-Nissan depuis la fin du siècle dernier. Tout le monde se souvient de l’époque où Carlos Ghosn était considéré comme le véritable sauveur du constructeur japonais dans son pays, placé par l’ancien patron de Renault Louis Schweitzer pour sauver la marque de la faillite. Sous le contrôle de Renault, Nissan a parfaitement réussi son redressement économique au début des années 2000 avant de connaître des temps heureux et même de compenser des résultats moins étincelants pour la marque au losange.
Puis tout a de nouveau basculé à partir du milieu des années 2010 : soucieux de ne plus se voir dicter toutes les décisions par les Français, les dirigeants de Nissan ont tenté de redonner du pouvoir à leur marque. Jusqu’à la fameuse arrestation de Carlos Ghosn fin 2018, alors patron de l’Alliance tout entière, au moment où Renault et Nissan affichaient des pertes importantes.
Depuis, Renault et Nissan cherchaient à repartir du bon pied ensembles. Alors que les deux marques en mauvaise forme ont lancé de grands projets chacun de leur côté, elles ont toujours besoin de collaborer dans des domaines hautement stratégiques. C’est dans ce contexte que vient d’être signé l’accord définitif fixant les nouvelles règles de l’Alliance. Comme prévu, Renault ne sera plus en position de force par rapport à Nissan : chacune des deux marques possèdera 15% de l’autre et Renault va lâcher 28,4% de Nissan à cet effet (qu’elle va lui transférer directement). De son côté, Nissan va bien prendre des parts de la nouvelle entité Ampère, avec un investissement de 600 millions d’euros au maximum dans la structure réservée à la conception des futures voitures électriques du groupe Renault. Nissan siègera directement au conseil d’administration d’Ampère et aura donc son mot à dire sur les projets dont certains lui bénéficieront directement.
Plusieurs synergies prévues
Renault, Nissan et Mitsubishi prévoient de nouvelles synergies dans le monde : « les partenaires projettent de nouveaux projets clés en Amérique latine, en Inde et en Europe, qui visent à offrir aux membres de l'Alliance des résultats mutuellement bénéfiques, à grande échelle et tangibles. Parmi ces projets, Renault Group et Nissan ont déjà annoncé leur engagement renouvelé en faveur des activités en Inde à travers de nouveaux investissements et de nouveaux véhicules. », précise le communiqué.
Elles vont également travailler ensemble sur le développement des voitures électriques : « les trois entreprises de l'Alliance ont convenu de s'appuyer mutuellement en matière d'électrification et de technologies à faibles émissions en investissant et en collaborant dans des projets propres à chaque entreprise qui représenteraient une valeur ajoutée pour ses partenaires. », apprend-on. En revanche, le communiqué ne parle pas de Horse et des activités du groupe Renault avec son nouveau partenaire Geely sur l’activité de développement et de production des groupes motopropulseurs thermiques. Et il reste à surmonter « un nombre limité de conditions suspensives, notamment réglementaires », qui empêcheront les opérations de la nouvelle Alliance de débuter avant le quatrième trimestre 2023.
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