Nouvelle saignée sur les aides aux véhicules électriques
Après avoir déjà été raboté de 500 millions d’euros, le budget de soutien aux voitures électriques subit une nouvelle saignée de 300 millions.
Après les éléments de langage, la réalité des chiffres. Suite à l'annonce la semaine dernière de la nécessité de « rationaliser le nombre de dispositifs de soutien à la mobilité », le gouvernement n’a pas tardé à mettre les mots en chiffre. Selon le ministère du Budget, « le soutien à la voiture électrique » bénéficiera d’une enveloppe de 700 millions d'euros. Soit 300 millions de moins que ce qui avait été préconisé par Gabriel Attal (970 millions) avant son départ de Matignon.
Le gouvernement n’a en revanche rien laissé filtrer sur la répartition de cette enveloppe entre bonus écologique, leasing électrique et prime à la conversion. Cette dernière, ne devrait d’ailleurs pas être renouvelée à l’exception des habitants des ZFE. Quant aux attributions du bonus et du leasing social, elles pourraient être conditionnées aux revenus des futurs acheteurs de véhicules électriques.
Dans tous les cas, les subventions aux véhicules électriques connaissent un sérieux coup de frein. Pour rappel les 50 000 dossiers validés au titre du leasing social ont coûté 650 millions d'euros. Soit quasiment l’équivalent de l’ensemble du nouveau budget alloué aux aides à l’acquisition de voitures électriques.
Une petite nouveauté fait en revanche son apparition. Le gouvernement prévoit que « ce montant sera complété par des aides au titre des certificats d’énergie pour préserver nos ambitions et continuer à accompagner les Français dans la transition écologique ». Et ainsi bénéficier de primes « coup de pouce » complémentaires pour financer l’achat d’un VE ?
Des aides atrophiées
Le gouvernement estime que le bonus écologique était destiné à « amorcer » la transition écologique, et donc qu’il était destiné à s’estomper à mesure que les ventes prospéraient. Mais après l’envolée, la courbe de vente des VE s’abaisse. La prospérité ne semble plus de mise. Les ventes sont tellement en deçà des attentes que les constructeurs ne pourront tenir les limites imposées de la norme CAFE (limite des émissions de CO2) au point que certains en demandent le report.
L’exemple de l’Allemagne montre bien que sans aide substantielle le marché du véhicule électrique peine à trouver une courbe de croissance stable. Outre Rhin l’arrêt des aides à l’achat d’une voiture électrique fin 2023 a fait baisser de 5 % la part de marché des VE dans les ventes automobiles depuis le début de l’année.
Pour Laurent Saint-Martin, ministre du budget, « l'ambition de transition écologique de notre gouvernement est intacte, avec des moyens inédits mobilisés ». Il n’empêche. La semaine dernière sur BFM-TV, la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, demandait « un budget à la hauteur de la situation et ce n’est pas le cas aujourd’hui ». Pas sûr qu’elle ait été entendue, au regard des futures aides atrophiées versées pour encourager l’acquisition d’un VE.
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