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"Notre réseau routier est au bord de la rupture."

L’INFO DU JOUR. L’Association des maires de France s’indigne des faibles moyens accordés aux collectivités pour assurer l’entretien des routes, ce qui se traduit pour l’usager par une augmentation du risque d’accident. Evoquant un réseau "au bord de la rupture" et dont "le modèle économique ne tient pas", les élus en appellent donc à l’Etat pour qu’il redistribue une partie des recettes publiques générées par la route.

"Notre réseau routier est au bord de la rupture."
Noeux les Mines (62), le 21 avril: operation des Motards en colere pour signaler le mauvais état des routes (PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPP)

La vie sans voiture est une idée séduisante pour les habitants des grandes villes mais reste une parfaite utopie pour l’écrasante majorité d’entre nous. L’automobile assure en effet 90% de nos trajets quotidiens, et les choses ne risquent pas de changer au vu des faibles investissements alloués au développement des transports publics de voyageurs.

La route est donc un élément absolument essentiel de notre vie. Pourtant, l’entretien de celle-ci ne cesse de se dégrader, ainsi que chacun d’entre nous peut le constater au gré de ses déplacements. Revêtement usé, fissures, déformations et autres nids-de-poules sont des incontournables du réseau, au détriment de la sécurité. "En sus de l’humain et du véhicule, l’infrastructure constitue le troisième pilier de la sécurité routière. Améliorer la sécurité de l’infrastructure, c’est contribuer à la baisse globale de l’accidentalité", lit-on ainsi dans le bilan 2023 de la Sécurité routière. En 2024, les routes hors agglomération ont enregistré 60 % des décès (1928 tués, soit 51 tués de plus qu’en 2023) et 48 % des blessés graves (7600, - 1 %). On ignore la part de responsabilité des infrastructures dans ce triste bilan, mais le fait est que ces routes sont très empruntées, ce qui augmente le risque pour les usagers.

"L'Etat s'est accaparé les recettes de la route."

Priorité devrait donc être accordée au bon entretien de la chaussée, ce qui est hélas loin d’être le cas, comme le souligne l’Association des maires de France dans un communiqué publié mardi: "les collectivités doivent financer l’entretien des routes alors que l’Etat s’est accaparé les recettes publiques générées par la route, taxes sur les carburants, sur les immatriculations, redevances des péages, produit des amendes. L’AMF propose un ensemble de mesures pour rééquilibrer ce modèle à long terme." Au moins les données du problème sont-elles clairement énoncées par l'association, qui ajoute : "Le bloc communal entretient aujourd’hui 700 000 kilomètres de voirie, soit 65,5 % du réseau national et plus de 120 000 ponts. En face de cette charge, il n’y a aucune ressource dédiée. Budget après budget, l’État ponctionne les recettes des collectivités, réduisant chaque année davantage leurs capacités d’investissement. A cela s’ajoutent les normes sans cesse plus contraignantes que les collectivités doivent respecter pour l’entretien des routes." Des routes qui jouent aussi un rôle-clé dans le désenclavement de nombre de communes.

Et l’association de proposer les mesures suivantes pour changer la donne :
-    "Réorienter une part des recettes générées par l’utilisation de la route vers les collectivités qui l’entretiennent au quotidien.
- Mobiliser les opérateurs nationaux qui utilisent ce réseau routier (concessionnaires d’électricité, de gaz ou de téléphonie).
- Permettre que le produit des amendes dressées par la police municipale et les gardes champêtres, aujourd’hui largement reversé à l’État, puisse être en partie réaffecté aux budgets communaux.
- Pour une politique de transports qui permette le désenclavement, rouvrir l’accès à la compétence de mobilité pour les intercommunalités sur une base volontaire.
- Revoir le versement mobilité, qui ne doit pas peser sur les entreprises sans soutenir le transport dans les zones rurales.
- Associer les élus locaux aux grandes décisions en matière de transport, notamment dans les projets de services express régionaux métropolitains"

La France en pâle position

"Notre réseau routier est au bord de la rupture."

C’est à ce prix que la France pourrait espérer retrouver un réseau digne de ce nom, elle qui en 2019 avait été reléguée à la 18e place du classement mondial du Forum économique mondial pour la qualité de ses infrastructures routières alors même qu’elle en occupait le premier rang en 2012.

Rappelons que les communes et intercommunalités entretiennent aujourd’hui 700 000 kilomètres de voirie, soit un tiers du réseau national, à quoi s’ajoutent plus de 120 000 ponts. Dans un contexte où de nombreuses municipalités hésitent à s’assurer contre les risques naturels faute de moyens, on comprend aussi que sans modification du fléchage budgétaire alloué aux routes, la situation n’est pas près de s’améliorer, sachant que les montants sont colossaux. "Il ressort du dernier Bulletin d’information statistique publié par la Direction générale de collectivités locales en février 2025 relatif aux dépenses de voirie des collectivités locales entre 2013 et 2023, que 71 % de la voirie communale est gérée par les communes de moins de 3 500 habitants, sans que l’on ne connaisse officiellement le montant des dépenses auxquelles elles font face", détaille l’AMF. "A cela s’ajoute que les dépenses de voirie des communes et leurs groupements de plus de 3 500 habitants se sont élevées en 2023 à 7,1 Milliards d’euros (sur les 13,3 Milliards dépensés par l’ensemble des collectivités territoriales). Selon cette même étude, plus un département est rural, plus ses dépenses de voiries par habitant sont élevées."

David Lisnard
David Lisnard

On pourra certes objecter que la démarche de l’AMF n’est pas dénuée d’arrière-pensées politiques, sachant que c’est le maire de Cannes David Lisnard qui préside l’association, et qu’on prête à celui-ci certaines intentions en vue de la présidentielle 2027. Mais il n’en demeure pas moins que cette cause est juste, et déjà ancienne. Souhaitons désormais que ce dossier des routes sorte de l'impasse.

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