Nissan 350Z (2002-2009) : muscle-car sauce wasabi, dès 12 000 €
Look moderne aux touches rétro, bon gros V6 atmo, châssis réussi : la Nissan 350Z a tout pour plaire. De surcroît, elle ne coûte pas très cher, aussi est-il temps de préserver cette sportive qui recèle bien des plaisirs vintage.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Nissan 350Z est-elle collectionnable ?
La 350Z, c’est d’abord un design exceptionnellement réussi, que Nissan n’a pas su pérenniser. C’est ensuite une auto tout entière dédiée au plaisir de conduite, dotée d’un châssis évolué et très bien mis au point ainsi que d’un moteur puissant. Celui-ci est en sus un gros V6 atmosphérique, un type de motorisation en voie de disparition totale, du moins en Europe. De surcroît, il s’attelle à une boîte manuelle. Comme la japonaise est rare sous nos contrées, mais pas très chère pour autant, il est urgent d’en mettre de côté les plus beaux exemplaires.
Cela fait plus de cinquante ans que la lettre Z est employée chez Nissan. En 1969, la marque japonaise dévoile la 240Z, un coupé dont la ligne évoque celle de la Jaguar Type E. Profitant d’un joli 6-cylindres, d’un châssis bien étudié et d’un prix attractif, elle rencontre un immense succès commercial aux USA. Mais, au fil des évolutions, la Z s’empâte et perd le fil. Dans sa course vers toujours plus de puissance et de confort, elle devient 280 puis 300ZX, celle-ci se signalant aussi par une grande sophistication. Seulement, si elle est très réussie, elle coûte aussi bonbon en 1989 et se vend moyennement. Or, cette année-là sort l’emblématique Mazda MX-5 qui relance la mode des sportives légères et pas chères. La ruineuse 300ZX devient progressivement anachronique, et le constructeur décide d’opérer une descente en gamme.
En 1999, un premier concept Fairlady Z sort en 1999 pour tester le public, mais si son style mollasson ne convainc pas, sa démarche est appréciée. Le nouveau chef des opérations de la marque, un certain Carlos Ghosn, décide alors de se frapper un grand coup pour relancer Nissan mal en point. Et ce coup, ce sera une nouvelle Z, dont un concept est dévoilé au salon de Genève 2001.
Dessiné sous l’égide de Shiro Nakamura, engagé par Ghosn en 1999, son design annonce une nouvelle ère pour Nissan et raconte cette histoire : nous avançons dans l’ultra-modernité tout en respectant notre passé. Il est acclamé. De très bon augure puisqu’il est fidèle à 99 % à la 350Z définitive, révélée aux USA en juillet 2002. Elle arrive en Europe fin 2003, où elle est très attendue. Car cette sportive biplace, se voulant l’héritière d’une 240Z qui a laissé de bons souvenirs, est aussi séduisante par son look que sa fiche technique.
Elle bénéficie en effet d’une plate-forme inédite, d’un V6 performant, le 3,5 l VQ de 280 ch et, chose surprenante pour une auto développée d’abord pour les States, de trains roulants raffinés. De type multibras à l’avant comme à l’arrière, et recourant à l’aluminium, ils ont été mis au point par Kazutoshi Mizuno, l’ancien directeur de Nismo, le département course de Nissan. Voici donc une sportive stylée, performante et efficace qui a le toupet de ne même pas être ruineuse : 34 500 € en version de base, soit 42 600 € actuels selon l’Insee, et 36 900 € en Pack, comprenant de série la sellerie cuir à réglages électriques et la hifi Bose. La Nissan connaît un grand succès outre-Atlantique, où elle est considérée comme une auto bon marché, moins en Europe car elle s’y destine à une clientèle plus privilégiée. Les spécialistes louent ses performances et son comportement routier, mais tiquent sur sa finition très moyenne.
Dès 2004, elle se décline en un roadster un peu moins typé esthétiquement que le coupé, et en fin de cette année-là, apparaît une série limitée 35th Anniversary, pour les 35 ans de la 240Z. Son moteur, retravaillé par Nismo passe à 300 ch, alors que la suspension est revue. Esthétiquement, cette version se signale par sa peinture jaune Ultra Yellow ou noire Super Black. Ses améliorations sont reprises sur le modèle de série en 2005, qui passera à 313 ch en 2007. À cette occasion, un bombage apparaîtra sur le capot. Pourquoi ? Pour loger le nouveau dispositif d’admission plus imposant du V6 retravaillé. En 2009, la 350Z prend sa retraite, écoulée à 160 000 exemplaires chez l’Oncle Sam, contre 23 000 dans la vieille Europe. Sa remplaçante, la 370Z, est loin d’avoir le même charme…
Combien ça coûte ?
Depuis quelques années, la cote de la 350Z est stable, voire remonte ! Une 280 ch en très bon état débute à 12 000 €, avec environ 150 000 km compteur. En 300 ch, comptez un minimum de 15 000 €, contre 17 000 € en 313 ch. Mais si on souhaite voir le totaliseur afficher moins de 80 000 km, c’est plus cher : 15 000 € en 280 ch, 18 000 € en 300 ch et 20 000 € en 313 ch. La 30th Anniversary ne semble pas bénéficier de surcote, pas plus que le Roadster.
Quelle version choisir ?
Pas de mauvais numéro dans la série des 350Z, mais la 313 ch est préférable. Pourquoi ? Parce qu’elle est la plus performante, la plus peaufinée dynamiquement, la mieux finie et la plus rare.
Les versions collectors
Outre les exemplaires peu kilométrés en parfait état d’origine, ce sera la 35th Anniversary, fort rare.
Que surveiller ?
Mécaniquement, la voiture est robuste. On a tout de même repéré quelques cas de poussoirs de soupapes défectueux sur les premiers exemplaires, tandis que les cardans nécessitent parfois qu’on change leur graisse, quand ils émettent un claquement. Attention, la 350Z ayant souvent été utilisée pour drifter, il convient d’examiner de très près l’état de sa transmission. Les équipements électriques ne sont pas irréprochables : le système multimédia peut défaillir complètement par exemple, sans que cela ne vire à l’épidémie.
Au volant
La carrosserie au style de concept-car fait toujours mouche, près de 18 ans après son apparition. L’intérieur est, quant à lui, bien plus daté. Les matériaux sont basiques, et le volant ne se règle pas en profondeur. Cela n’empêche pas l’obtention d’une bonne position de conduite. On est à bord d’une voiture simple, directe, sans fioritures, et facile à appréhender. Pas de programmes de conduites abscons, ni de réglages fastidieux à effectuer et toujours un peu frustrants car on a toujours la crainte de ne pas avoir choisi le meilleur : rafraîchissant !
D’emblée, le V6 impose sa présence sonore et sa vigueur, tandis que les commandes se révèlent fermes et précises (boîte, volant), la direction très informative. Surtout, dans le siège, on ressent tout ce que fait la voiture. Ça, c’est de plus en plus rare, et irremplaçable. Alors on sent en confiance, d’autant que l’adhérence est excellente, le châssis très équilibré (l’empattement long rend le comportement rassurant), et le freinage puissant. L’ESP veille au grain, mais on le débranche, la Nissan acceptera de survirer à l’accélérateur sainement, du moins sur le sec. Car c’est ça, la 350Z, une muscle-car franche, directe et sans fioriture, procurant des plaisirs à l’ancienne mais offrant tous les avantages de la modernité. Corollaire de son efficacité, la Nissan pâtit d’une suspension un peu trop dure et de bruits de roulement très perceptibles, ce qui ne l’empêche heureusement pas de se prêter aux longs trajets. Et ce, malgré un coffre peu pratique, entravé par une barre anti-rapprochement fort encombrante, même si le volume demeure suffisant.
La 350Z, c’est aussi un moteur velu, souple, mais très puissant à mi-régime et doté d’une sonorité rauque, pas très raffinée mais infiniment plus plaisante que celle de n’importe quel 4-cylindres. Gorgé de punch, il procure de belles performances, tout en progressivité, mais on pourra lui reprocher un manque de vigueur passé 5 000 tr/min, du moins en version 280 ch.
Quant à la consommation, elle tourne autour de 11-12 l/100 km, ce qui est élevé mais pas délirant vu la puissance.
L’alternative youngtimer
Datsun 240-260Z (1969 – 1978)
Succédant en 1969 au roadster Fairlady, la 240Z a été conçue pour plaire aux Américains. Gros 6-cylindres en ligne, carrosserie évoquant les belles sportives européennes, habitacle suffisamment spacieux : ils l’ont achetée en masse. Elle a attendu 1971 pour débarquer en France, à un prix bien placé vu ses 150 ch : 29 600 F en 1971 (31 200 € actuels). Mais la fiscalité n’était pas favorable à son moteur puissant, et la concurrence forte en matière de petits coupés. En réalité, chez nous, c’était une véritable GT, performante (200 km/h au maxi) et efficace avec sa suspension à quatre roues indépendantes. En 1974, son moteur passe à 2,6 l (260Z) et elle se décline en version 2+2. Elle disparaît en 1978, remplacée par l’opulente 280ZX.
> À partir de 25 000 €.
Nissan 350Z (2004) – la fiche technique
- Moteur : V6, 3 498 cm3
- Alimentation : injection électronique
- Suspension : multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle, propulsion
- Puissance : 280 ch à 6 200 tr/mn
- Couple : 363 Nm à 4 800 tr/mn
- Poids : 1 525 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 5,9 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Nissan 350Z, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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