Nissan 300 ZX (1989-1996) : le squale nippon, dès 14 000 €
Dessin presque futuriste, haut niveau technologique, moteur très puissant : ce coupé de très haut de gamme a fait rêver en son temps, et se déniche encore à prix raisonnable malgré sa rareté.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Nissan 300 ZX est-elle collectionnable ?
Nantie d’une ligne futuriste et d’une technologie de haut niveau, la 300 ZX de type Z32 a énormément impressionné lors de son lancement, et suscité bien des passions. Si certains vouent un culte aux japonaises actuellement, c’est en partie grâce à elle ! Peu vendue en Europe du temps de sa splendeur, à cause de son prix, elle est devenue extrêmement rare et pourtant, elle ne coûte pas très cher. Cela dit, ses cours montent, aussi, si on en a l’envie et les moyens, il est temps de craquer.
Avec la Honda NSX, la Nissan 300 ZX de deuxième génération scelle une décennie 80 marquée par la formidable montée en technologie des constructeurs japonais. Ils ont débarqué dans les années 60 avec des autos apparemment inoffensives, ont commencé à sérieusement inquiéter les constructeurs généralistes bien établis en proposant des modèles peu onéreux, bien équipés et extrêmement fiables durant la décennie suivante avant de se hisser à la pointe de la technologie durant les eighties. Boum !
La Nissan 300 ZX de type Z32 surprend en 1989 par son design ultramoderne, original et agressif, tranchant avec le design vieillot de sa devancière. Il faut dire que celle-ci descendait, certes de façon très lointaine, de la 240Z de 1969 qui avait rencontré un énorme succès outre-Atlantique grâce, déjà, à un look charismatique et une technologie de bon niveau.
De ce point de vue, la Z32 fait bien plus fort, déjà grâce à son V6 3,0 l. Doté de deux turbos, de 24 soupapes et de 4 arbres à cames à tête dotés de déphaseurs côté admission, ce bloc dit VG30DETT est au top niveau, et développe 280 ch. Il pourrait en offrir plus, mais un Gentlemen Agreement a été passé entre les constructeurs japonais pour ne jamais dépasser ce chiffre. C’est tout de même 30 ch de plus que pour le flat-six d’une Porsche 964 ! À ceci, la Nissan ajoute des roues arrière directrices, solution déjà utilisée par Honda et Mazda notamment. Ainsi gréée, la japonaise pointe à 250 km/h et franchit les 100 km/h en 5,8 s : elle marche fort, malgré un poids de près de 1 600 kg. Pour booster son efficacité dynamique, elle se pare d’un pont autobloquant et d’étriers de frein à 4 pistons.
Évidemment, ce monument qu’est la 300 ZX s’affiche à un prix très élevé : 370 000 F (87 700 € actuels selon l’Insee) avec la boîte 5 manuelle de série, et 379 000 F avec l’automatique. Ça pique ! L’importateur l’a placée entre les Porsche 944 S2 (211 ch pour 328 000 F) et 964 Carrera (450 000 F pour 250 ch). Moins par une ambition démesurée que pour faire de la 300 ZX un véhicule-image.
En effet, au Japon ou aux USA, elle existe dans des variantes atmosphériques et peu équipées, donc moins chères. Au contraire, la 300 ZX vendue chez nous jouit aussi d’un luxe certain, équipée de série d’une clim régulée ou encore de la sellerie cuir. En sus, elle reçoit plaisant beaucoup aux Américains, un T-Roof, un toit doté de deux parties en verre amovibles. Chapeautant une gamme sportive Nissan comportant des modèles séduisants (100 NX, 200 SX), ce coupé 2+2 se vendra très peu et n’évoluera pour ainsi dire pas jusqu’à la fin de sa commercialisation française, en 1996. La belle sportive s’éteindra quatre ans plus tard en Japon.
Combien ça coûte ?
Extrêmement rare, la 300 ZX n’est pas – encore – très chère, puisqu’on trouve de bons exemplaires dès 14 000 €. Évidemment, ils avoisineront les 200 000 km, mais ce n’est pas un souci s’ils ont été bien entretenus. Une très belle auto comme celle essayée ici, s’en tenant à moins de 80 000 km, se négocie environ 20 000 €.
Quelle version choisir ?
Choix aisé, vous vous en doutez. On pourrait vous conseiller de préférer les modèles équipés de la boîte manuelle, mais la question du choix avec l’automatique, vu l’absence de celle-ci sur le marché, ne se pose pas dans les faits.
Les versions collector
Toutes les 300 ZX sont des collectors, à condition de se trouver en parfait état d’origine. Évidemment, les exemplaires faiblement kilométrés attireront plus les collectionneurs que les autres.
Que surveiller ?
Malgré son âge et sa haute technicité, la 300 ZX est une auto très fiable, à condition, bien sûr, d’avoir reçu un bon entretien. À commencer par des changements de courroie de distribution tous les 100 000 km maxi, accompagnés d’un renouvellement de la pompe à eau. D’une manière générale, le circuit de refroidissement, dimensionné au plus juste, est à examiner de près, car le moteur a beaucoup de calories à éliminer. Traquez les fuites, et vérifiez le niveau ainsi que l’état du liquide.
Ensuite, la 300 ZX s’examine comme n’importe quelle sportive âgée de près de 30 ans. Fuites d’huile, injecteurs, fonctionnalité des accessoires électriques, rotules de suspension et de direction (attention, il y en a à l’arrière)… Si les évacuations d’eau liées au T-Roof sont bouchées, attention, cela peut engendrer une corrosion sérieuse, du côté des planchers avant et des passages de roue arrière.
Au volant
C’est un superbe exemplaire de 1992 totalisant moins de 80 000 km que j’ai le plaisir d’essayer ici. Propriété du parc presse Nissan, j’avais espéré qu’il fût rouge, il est gris anthracite et ça lui va très bien. Son allure de vaisseau spatial des années 90 me plaît toujours autant, surtout avec sa gueule de squale ! Surtout qu’elle se complète d’un habitacle au design très techno, daté mais emblématique de son époque avec ses satellites de commande, actionnant le régulateur de vitesse à gauche et la clim auto à droite.
C’est bien pensé et pratique, mais, alors que l’équipement séduit par sa richesse (le siège conducteur a même droit à des réglages électriques), pourquoi diable le volant reste-t-il fixe ? Trop bas, il empêche la position de conduite d’être parfaite ! Dommage, car d’emblée, la 300 ZX étonne par sa douceur de ses commandes (direction, commande de boîte) ainsi que la docilité de son moteur.
Très souple, celui-ci se montre extrêmement docile et souple, mais quand on est habitué aux blocs modernes, on le trouve sans punch. Du moins jusqu’à 3 500 tr/min. Là, les turbos se mettent à souffler (silencieusement) et la voiture à sacrément pousser ! Elle marche vraiment fort, dans la musique métallique d’un moteur qui atteint allègrement les 7 000 tr/mn. Pur plaisir.
Pour sa part, le châssis encaisse sans coup férir ces performances de premier plan. Précise et alerte en virage, la 300 ZX ignore les mouvements de caisse tout en profitant d’une belle adhérence, bref, démontre une sacrée efficacité. Seul ennui, la direction communique vraiment peu : un défaut qui n’affecte donc pas que les assistances électriques. Les freins se révèlent heureusement puissants, même si les essais d’époque pointent un manque d’endurance.
En conduite tranquille, la 300 ZX profite d’un confort très acceptable, malgré la suspension ferme et les bruits de roulement importants : rien à voir avec une Jaguar XJ-S de la même époque. Cela dit, avec une bonne sono, on se verrait bien abattre des kilomètres d’autoroute à son volant, surtout qu’elle ne réclame que 11 l/100 km en moyenne quand on roule « légalement ».
L’alternative newtimer*
Nissan 350Z (2002-2009)
Codée Z33, la 350Z prend la suite de la 300ZX, du moins sa version biplace 2+0 à empattement court et moteur atmo, inconnue en France mais assez bien vendue au Japon et aux USA. L’idée de succéder principalement à cette variante procède du fait que la 300 ZX a vu sa carrière très gênée par son prix élevé : la 350Z serait bien plus abordable. Lancée en 2002, elle surprend par son look très moderne mais bardée de références à la 240Z originelle.
Rigoureusement conçue, et généreusement motorisée par un V6 3,5 l de 280 ch, elle remporte d’emblée un grand succès. Cette sportive très efficace et prodigue en sensations va constamment évoluer, d’abord en se déclinant en roadster en 2004, puis en gagnant progressivement de la puissance. 300 ch pour 2005 et 313 ch pour 2007. Elle est remplacée par la 370 Z en 2009, après avoir été vendue à 23 000 unités en Europe. À partir de 12 000 €.
Nissan 300 ZX (1990), la fiche technique
- Moteur : V6, 2 960 cm3
- Alimentation : injection électronique, deux turbos
- Suspension : multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, propulsion
- Puissance : 280 ch à 6 400 tr/mn
- Couple : 376 Nm à 3 600 tr/mn
- Poids : 1 585 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 5,8 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Nissan 300 ZX, rendez-vous sur le site de La Centrale.
* Les newtimers sont des véhicules iconiques ou sportifs plus récents que les youngtimers, mais dont la valeur monte. Plus fiables et faciles à utiliser au quotidien, ils doivent leur essor à des caractéristiques techniques souvent disparues, comme de gros moteurs atmosphériques.
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