2. Moto Guzzi California 1400 : en parfaite harmonie
Si pour certains le custom représente un état d'esprit, pour d'autres, il reste ni plus ni moins qu'un type de moto. Cette California aurait pu être un énième custom de cette grande famille, avec le risque évident de la confondre un jour avec une Harley Davidson ou une Yamaha. Après tout, c'est vrai, entre les chromes et le phare rond si symbolique de cette catégorie, il faut être un fin connaisseur pour reconnaitre un modèle à un autre. Sauf que là, c'est justement le contraire. Amateur ou poireau, qu'importe, la California ne vous trompera pas. Car s'il y bien un point sur lequel elle se démarque, c'est son look. Miguel Galluzzi, son designer, a franchement eu un super coup de crayon. Car même lorsqu'on n'aime pas ce genre de moto, il faut bien reconnaître que celle-ci a de la gueule ! Et quel que soit notre angle de vue, la moto dégage une forte personnalité. C'est le résultat d'un design qui mélange le côté traditionnel et indispensable du custom avec cette touche de modernité qu'il manque finalement à beaucoup d'autres motos ! A côté, une Harley prendrait un sacré coup de vieux !
Les chromes sont utilisés à bon escient, le phare avant à led n'est plus tout à fait rond et l'ensemble des pare-carters et pare-valises s'intègre parfaitement à la ligne. Les pièces sont en totale pharmonie les unes avec les autres et que dire des tons noir/blanc qui accentuent davantage le côté vintage de la California. Et si l'on devait en retenir un détail clé, ce serait sans hésiter sa partie arrière. Les étroites valises encadrent joliment la coque arrière sur laquelle sont venus s'intégrer les deux feux arrières à led. Juste au-dessus, la rambarde de maintien du passager s'expose sur tout le contour de la selle en cuir surpiquée. Et que dire du pneu à large section de 200 mm ? Ça donne envie d'y laisser la gomme ! Alors allons-y.
Un custom suréquipé
À son bord, on est bien. Quel que soit le gabarit, grand ou petit n'ont aucune difficulté à enjamber les 740 mm de selle. On en trouve même une de 720 mm en option. Quant à l'assise, elle est extra. Un coup de démarreur et le bicylindre s'élance dans une sonorité propre à Guzzi. Le guidon assez haut mais bien cintré permet au pilote d'attraper naturellement les commandes. Les bras sont alors à mi-hauteur du buste, tandis que les jambes légèrement dépliées reposent sur les larges platines de repose-pieds. Les amateurs de la position feet-first qui consiste à avoir les jambes complètement allongées seront, eux, un peu déçus. Au démarrage, le poids se fait oublier. Même à l'arrêt d'ailleurs, les plus de 300 kg sont assez bien répartis sur les 2,50 m de long de la moto. Et grâce au montage sur silents-bloc, le cadre n'est que très peu soumis aux vibrations du bicylindre.
La prise en main est finalement assez intuitive, même lorsqu'on n'est pas habitué à ce type d'engin. En face, on trouve un superbe compteur cerclé de chrome dans lequel un écran digital informe sur un maximum d'infos : horloge, conso instantanée, trip et trip sur réserve, température extérieure, indicateur de rapport, etc. Le tout commandé par le pouce sur le commodo gauche. Et pour la touche finale, le compte-tours analogique borde l'ensemble avec merveille. Et cette aiguille qui ne cesse de s'agiter à chaque coup d'accélérateur… ça donne envie d'essorer !
Un plaisir imminent !
Direction la plage de California, pas celle qui borde la mer avec son sable fin, non, mais la plage de régime qu'on va solliciter à partir 2 500 tr/min. Car c'est bien là que se trouve tout le potentiel de cette machine. Imaginez, 12 mkg de couple à 2 750 tr/min et vous aurez compris l'intérêt du custom. Un démarrage au feu, une sortie d'épingle, une nationale qui s'élargit, tout est prétexte à tourner la poignée. Le couple vous propulse avec force et démesure tandis que l'on joue de la superbe boite de vitesse franche et précise pour en remettre une louche. Pas besoin d'atteindre les vitesses non réglementaires, la California s'apprécie même à faible allure. Et dans ces conditions, tout est réuni pour apprécier le paysage à travers une bulle fixe dont le galbe arrive juste en dessous du regard. Au pouce droit, deux pressions suffisent à enclencher le régulateur de vitesse. Configuré dans ce sens, on peut alors utiliser le 6ème rapport de type overdrive. Et si le besoin s'en ressent on peut également profiter de l'allonge du 1400 cm3 même si ce dernier brille évidemment plus par son couple que par sa puissance.
Une bonne tenue de route
Chaussée de ses Dunlop D251, la California aborde la route des Adrets avec sérénité. Malgré un poids conséquent de 337 kg avec l'équipement Touring, elle fait preuve d'une belle agilité pour un custom. Surprenant. À tel point qu'il faut ménager sa conduite, sinon, ce sont les repose-pieds qui raclent trop vite. La garde au sol n'est pourtant pas si mal, mais sur un custom, tout est relatif… La moto est bien suspendue et c'est évidemment la souplesse qui prend l'avantage sur la rigueur. Mais l'ensemble reste plaisant à conduire, même lorsque ça tourne, les suspensions travaillent efficacement et sans danger. En revanche, c'est du côté des freins qu'il faudra être vigilant, car la California n'apprécie guère l'usage du frein avant en virage. Sur un rythme soutenu, elle peut se redresser facilement juste avant d'élargir. Malgré tout, même si le freinage n'est plus combiné comme il est de coutume chez Moto Guzzi, l'ABS de série veille sur la sécurité. Sur le plan de la sécurité, on peut également compter sur une cartographie d'injection qui permet, via l'accélérateur électronique, de moduler l'ouverture des gaz sur 3 modes. Pour finir, la Calif' est même équipée d'un anti-patinage que nous n'aurons pas déclenché une seule fois.
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