Moto GP - Honda: Les constructeurs y font-ils encore la loi ?
Ça bouge dans les coulisses des Grands Prix ! Jugez-en : une Dorna dont le spectre s'étend à présent sur toute l'étendue de la vitesse moto, un boîtier électronique Magnetti Marelli à la disposition de qui en veut, et notamment les CRT sur lesquels Bridgestone se pencherait pour leur concocter des pneus tendres sur-mesure. Le tout avec un nouveau format des qualifications qui ne sera pas sans incidence sur la gestion du contingent annuel de moteurs pour les prototypes... Ce n'est rien de dire que l'on s'active dans les coulisses des Grands Prix.
En filigrane, on relève que ce sont les constructeurs qui sont dans le collimateur de l'organisateur. Réunis au sein du MSMA, ces derniers ne sont pas dupes et cherchent des marges de manoeuvres pour réagir face à des interlocuteurs qui font en sorte d'être de plus en plus indépendants afin d'être maîtres de leur destin dans un contexte économique dramatique.
Honda, premier constructeur mondial, regarde cette évolution avec un œil averti et a décidé, par l'intermédiaire de son vice-président du HRC Shuheï Nakamoto, de tirer une salve d'avertissement pour la freiner. Et la pierre d'achoppement reste cette idée de centrale électronique standard: « Elle ne nous sera pas imposée » tonne ainsi le Japonais. « La Dorna doit discuter de toutes les règles techniques avec le MSMA avant de prendre une décision. Nous avons un accord de cinq ans avec la Dorna, de 2012 à 2016 et avec ce contrat la Dorna ne peut pas modifier les règlements sans notre accord. » Certes, mais il peut toujours proposer une centrale électronique comme option soumise à certains concurrents. Qui, au regard de la prestation qualité-prix-performance, peut faire bouger à elle seule les lignes !
Là-dessus, l'homme du HRC explique : « Je suis contre l'uniformité de l'électronique. Car elle ne réduira pas les coûts, ce qui est la priorité de la Dorna. C'est comme si, ayant du Mac, vous passiez à Windows et vice-versa. Il vous faut tout changer, tous les outils, les compétences, la maintenance. Ce qui coûte du temps et reste un investissement. » Certes mais Honda a-t-il quelque chose à proposer en échange ? Sa moto compétition client ? « Pour le moment, l'idée est suspendue. Carmelo veut qu'on la construise, mais nous attendons la décision des dirigeants de Honda. S'ils ont d'accord, elle peut être construite pour 2014. »
Une réponse insuffisante au vu de la conjoncture. Et Ezpeleta sait, depuis les épisodes Kawasaki et Suzuki ce que vaut la parole d'un constructeur. Maintenant, Honda a menacé de quitter les Grands Prix pour aller en Superbike. Mais ça, c'était avant que la Dorna n'en prenne les commandes... Dans cette partie de bras de fer, l'avantage semble cette fois tourner à l'Espagnol.
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