Mikado, le film de la vanlife tendre, dramatique et maladroit à la fois
Un van pourri tombe en panne sur une route du sud de la France. La famille qui vit à bord est recueillie par un enseignant veuf. Petit à petit, l'intrigue se noue dans le nouveau film de Baya Kasmi bourré de qualités, mais qui n'est pas exempt de défauts.

L’intrigue est plutôt simple. Le van qui trimballe une famille un poil marginale tombe en panne. La mère, le père et leurs deux enfants qui traversent la France à bord de leur épave, sont secourus par un brave enseignant veuf qui élève seul son ado de fille, et leur permet de camper dans son jardin, le temps que les pièces de rechange arrivent, d’ici une quinzaine de jours.
Évidemment, les rapports entre les deux familles se resserrent, se délitent, et les failles des personnages vont se révéler. Pourquoi Mikado, le surnom du propriétaire du van en panne fuit-il ainsi à bord de son rafiot ? Pourquoi a-t-il peur des flics, de l’école et de toutes les institutions possibles ? Le tout est teinté de situations cocasses, même si, en sourdine, le drame n’est jamais loin, du côté des adultes, fracassés de la vie, comme du côté des enfants, qui ne savent pas comment grandir.
Cette forme de comédie familiale et douce amère, c’est la spécialité de la réalisatrice Baya Kasmi, qu’elle a développée au long des trois longs-métrages qu’elle a déjà réalisé. Après Je suis à vous tout de suite, qui remonte à 2015, Youssef Salam a du succès, sorti il y a deux ans et ce Mikado sur les écrans depuis le 9 avril.
Des comédiens parfaits...
Elle revient cette semaine sur les écrans avec son nouveau film baptisé Mikado et qui a tout pour emballer les accros des comédies dramatiques. Les acteurs sont tous formidables avec, en tête, un très étonnant Ramzy Bédia, très loin de son personnage du duo Éric & Ramzy, mais aussi Félix Moati qui endosse sans broncher le rôle difficile du tourmenté Mikado. Sa femme interprétée par Vimala Pons est, elle aussi, à la hauteur du duo.
... mais un scénario précipité
Mais du coup, qu’est ce qui ne tourne pas rond dans ce film, à l’intrigue pourtant juste, aux comédiens brillants et qui nous révèle, en prime, que la vanlife, en vrai, n’est pas seulement une affaire de riches dilettantes qui veulent « renouer avec la nature » ? De fait, son défaut provient de son scénario, pourtant coécrit par l’écrivain Olivier Adam. Il veut tellement nimber le récit de mystère qu’il se retrouve, au bout d’1h30, à devoir livrer les explications du malaise des protagonistes dans la précipitation faute de temps.
Dommage pour un film qui essaie pourtant et parvient parfois à aller au fond des choses, de celles qui montrent qu’un décor de pub pour l’ami Ricoré peut cacher des drames, et qu’une virée en fourgon aménagé n’est pas toujours synonyme de vacances au bon air.
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