Mercedes-Benz SLK 32 AMG (2001-2004) : un sèche-cheveux de course, dès 18 000 €
Plus puissant qu’un BMW Z3 M mais moitié moins cher (et encore !), le Mercedes SLK 32 AMG attend son heure pour briller. À vous d’en profiter pendant qu’il demeure relativement abordable !
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi le Mercedes-Benz SLK 32 AMG est-il collectionnable ?
Un gros moteur dans une petite caisse, cela donne toujours des résultats amusants, notamment en termes d’agrément de conduite, et le SLK 32 AMG ne fait pas exception à l’arrière. Plus fort, il associe sa surpuissance à une formule qui a pratiquement disparu, celle du coupé-cabriolet. Enfin, il bénéficie de la prestigieuse signature d’AMG qui a peaufiné certes son moteur mais aussi ses trains roulants. À l’heure des SUV électrifiés, ce petit roadster bourré de punch constitue un rafraîchissement saisissant !
Voulant en finir avec son image pépère, Mercedes frappe un joli coup au salon de Paris 1996. Comment ? En lançant un petit roadster looké et étonnamment abordable : le SLK. Celui-ci marque les esprits par son toit dur rétractable, une première depuis les années 50. Très séduisant, son profil en forme de flèche demeure proche de celui du concept qui l’a annoncé en 1994. Michael Mauer en est l’auteur. Sous la direction de Mürat Gunak, lui-même supervisé par Bruno Sacco, grand patron du style de Mercedes, Mauer, aujourd’hui à la tête du design Porsche, a bien travaillé !
Résultat, des ventes qui démarrent en trombe, une liste d’attente interminable qui engendre une spéculation sur les bons de commande. Le succès n’a rien d’un feu de paille puisqu’à la fin 2000, quand le SLK bénéficie d’un restylage, il s’est écoulé à quelque 170 719 exemplaires ! Il faut dire que le roadster allemand profite d’une conception rigoureuse : sa plate-forme est celle, raccourcie, de la Classe C W202. Donc, comme celle-ci, le SLK bénéficie à l’avant d’une suspension à double triangulation, et à l’arrière d’un essieu multibras.
Cette base saine intéresse le préparateur AMG qui s’occupe de la découvrable à sa manière. Fin 2000, il lui agrémente son V6 3,2 l d’un compresseur, grâce auquel la puissance bondit à 354 ch ! C’est le bloc de la berline C32 AMG (trois soupapes et deux bougies par cylindre), mais comme le SLK 32 AMG est plus léger, ses performances sont encore meilleures : il avale le 0 à 100 km/h en 5,2 s.
Ce sont 7 dixièmes de moins que ce que réclame un Porsche Boxster S sur le même exercice ! La Mercedes fait taire – en partie – ceux qui la taxent de voiture de garçon-coiffeur. Et encore faudrait-il que ces derniers aient les moyens de se payer cette SLK 32 AMG, affichée à 394 886 F (78 920 € actuels). À ce prix, l’allemande offre certes la clim et les sièges électriques en cuir, mais la sono Bose et les xénons demeurent en supplément… On est chez Mercedes !
Heureusement, les suspensions durcissent, les freins se renforcent, les jantes – badgées AMG – atteignent 17 pouces et l’ESP est monté en série. Tout comme la boîte automatique à 5 rapports (plus rapide de 35 % que celle du SLK 320) et commande séquentielle Speedshift, aucune unité manuelle n’étant malheureusement prévue. Le SLK 32 AMG durera jusqu’en 2004, année où le coupé-cabriolet R170 change de génération et devient R171. En quatre ans, il aura été produit à 4 333 unités, ce qui en fait un engin assez rare.
Combien ça coûte ?
On trouve des SLK 32 AMG en bel état dès 18 000 €. À ce tarif, ils dépassent les 180 000 km, ce qui n’est pas un souci pour un exemplaire bien suivi. À 20 000 €, on s’offre une auto de moins de 150 000 km, alors qu’à 25 000 €, on accède à des modèles avoisinant les 50 000 km.
Quelle version choisir ?
Un vrai 32 AMG (doté de son suivi) et non un 320 « pack AMG » comme on en voit plein les sites d’annonces…
Les versions collector
Tout SLK 32 AMG en parfait état d’origine est un collector, mais, comme toujours, les exemplaires les moins kilométrés seront les plus recherchés.
Que surveiller ?
Bonne nouvelle, le SLK 32 AMG se révèle très fiable, à condition, bien sûr, d’avoir été bien entretenu. Ce qui passe par des vidanges régulières du moteur bien sûr, mais aussi de la boîte et du pont. Sans oublier des révisions parfois très chères, surtout quand il faut changer les 12 bougies. On surveillera aussi si, passé 100 000 km, aucun bruit suspect n’émane de la chaîne de distribution. Parfois, la pompe de l’échangeur du compresseur fait des siennes, une avarie aisée et peu onéreuse à résoudre.
Les pépins seront plutôt d’ordre électroniques. Mauvaise connexion çà et là à cause d’une infiltration d’eau, plus rarement un boîtier ABS/ESP défaillant entraînant un allumage de témoins et une baisse de puissance…
Dernier point, assurez-vous que le toit fonctionne correctement, ses vérins pouvant défaillir avec l’âge.
Au volant
Le SLK paraît bien fluet à l’heure actuelle mais son design tout en retenue demeure très intéressant. L’habitacle est plus banal mais l’ergonomie se révèle bien pensée (ça change des tablettes actuelles !) et les sièges sport très confortables. Bien installé, on réveille le V6, qui se montre fort silencieux à basse vitesse. En ville, la boîte passe les rapports tout en douceur, la suspension ne percute pas, bref, l’auto est docile. Il en va de même sur route, où le SLK 32 AMG adore cruiser. Mais si on écrase l’accélérateur, attention !
Le roadster change de visage. La boîte rétrograde (avec lenteur), le moteur se met à émettre un grondement profond, agrémenté du miaulement du compresseur, et surtout… il administre une poussée formidable ! Très progressive mais formidable !
La BVA pense le rapport supérieur à l’approche du rupteur (vers 6 000 tr/min), trop lentement, et l’accélération se poursuit vers des cimes répréhensibles. On peut agir manuellement sur la transmission, via le levier bougeant latéralement, mais ça n’apporte rien, les rapports continuant de monter à l’abord de la zone rouge. Dommage. Enfin, pas tant que ça, car le châssis joue bien plus la sécurité que la sportivité. L’auto est assez sous-vireuse, la direction précise mais guère communicative, l’amortissement trop souple…
De surcroît, la caisse manque de rigidité toit baissé, ce qui se traduit par une tenue de cap perfectible sur route bosselée. Inutile de jouer au drifteur fou en virage : il n’y pas d’autobloquant, et l’ESP intervient vite. C’est moins vrai sur le mouillé, où faudra se montrer prudent. Heureusement, le SLK 32 AMG freine bien. Son truc demeure le cruising, où son confort et sa fabuleuse réserve de puissance feront merveille. Il saura aussi avaler moins de 11 l/100 km.
L’alternative youngtimer
Mercedes-Benz 190 2.3-16 (1984-1988)
Certes, ce n’est pas un roadster, mais la 190 2.3-16 est la première petite Mercedes sportive et amusante à conduire. Si ses épures de suspension rappellent nettement celles du SLK, son moteur est très différent. Il s’agit d’un petit 4-cylindres 2,3 l doté de 16 soupapes et allié à une boîte manuelle. Très vif (ses 185 ch n’ont que 1 220 kg à emmener), il gratifie la 190 2.3-16 de belles performances passé 4 000 tr/min (230 km/h au maxi, 0 à 100 km/h en 7,5 s).
Mais c’est encore le châssis qui ravit le plus, formidablement équilibré, sain et bien amorti. Cette 190 adore être cravachée, et son autobloquant renforce encore son efficacité. L’inverse du SLK 32 AMG on vous dit ! Fabriquée à près de 20 000 unités et très fiable, la 190 2.3-16 demeure assez présente dans les annonces, ce qui empêche son prix de s’envoler. À partir de 19 000 €.
Mercedes-Benz SLK 32 AMG (2001), la fiche technique
- Moteur : 6 cylindres en V, 3 199 cm3
- Alimentation : Injection, compresseur
- Suspension : double triangulation, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 automatique, propulsion
- Puissance : 354 ch à 6 100 tr/min
- Couple : 450 Nm à 4 400 tr/min
- Poids : 1 495 kg
- Vitesse maxi : 250 km /h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 5,2 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Mercedes SLK 1, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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