Mercedes-Benz E63 AMG (2006 – 2009), familiale au V8 magique, dès 19 000 €
C’est un chef d’œuvre mécanique qui se cache sous le capot de cette Classe E W211, un bon gros V8 6,2 l atmo musical, rageur et surpuissant. A saisir pendant qu’il en est encore temps !
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Mercedes-Benz E63 AMG W211 est-elle collectionnable ?
Fluide et élégante, la E63 AMG W211 se signale surtout par son moteur d'anthologie, le fameux M156, un énorme V8 atmosphérique Développant 514 ch, il confère à la Classe E des performances exceptionnelles, et surtout, prodigue une bande-son fabuleuse ! De celles qui n'existent plus, le downsizing puis l'électrification étant passés par là. Par ailleurs, cette AMG, peu produite, se montre relativement rare sur le marché à l'heure actuelle, tout en demeurant abordable. Mais pour combien de temps ?
On ne peut pas dire que la Classe E W211, lancée en 2002, ait initialement été la plus fiable des Mercedes. Elle s’est plutôt signalée par un manque affolant de fiabilité en début de carrière. L’électronique, en particulier, a posé énormément de soucis (les freins électro-hydrauliques Sensotronic, pas au point, ont engendré un rappel de 680 000 autos), tout comme les moteurs diesels. Cela a coûté cher en retours en garantie au constructeur qui, pour la première fois depuis très longtemps s’est retrouvé en déficit en 2005 (505 millions d’euros).
Néanmoins, dès 2004, les ennuis étaient globalement résolus, et dès 2006, le restylage (léger) apporte une nouvelle hausse de fiabilité. Surtout, il inaugure une motorisation, sur la version E63 dévoilée en avril : l’extraordinaire V8 M156. Ce bloc tout alliage, entièrement conçu chez AMG (une première), où il est assemblé à la main, affiche une cylindrée colossale de 6 208 cm3 et pourtant ne pèse que 199 kg. Surtout, nanti de quatre arbres à cames munis de déphaseurs, et de 32 soupapes, il développe quelque 514 ch dans la Classe E pour un couple de 630 Nm. Monstrueux !
Il s’allie à une boîte auto 7G-Tronic et transmet toute sa rage au seul train arrière. Le 0 à 100 km/ h ? Expédié en 4,5 s à peine ! La BMW M5 E60 (507 ch) n’a qu’à bien se tenir… Les trains roulants de la Mercedes ne sont pas mal non plus : essieu à 4 bras par roue à l’avant, multibras à l’arrière, coussins pneumatiques Airmatic, amortissement piloté ADS II, cela donne une belle fiche technique. Pour leur part, les freins recourent à des disques ventilés et perforés pincés par des étriers fixes (6 pistons à l’avant, 4 à l’arrière). Pas de trop pour stopper les 1 840 kg de la bête !
Mercedes oblige, la E63 AMG bénéficie d’un bel équipement : sellerie en cuir Nappa, sièges avant électriques, clim auto quadrizone, hifi Harmann/Kardon, GPS, toit ouvrant, régulateur de vitesse, radar de stationnement… Le prix s’en ressent, à 109 000 € (136 680 € actuels selon l’Insee). Un break est également disponible. En 2007, un Pack Performance est proposé, qui apporte une suspension et un différentiel autobloquant affûtés ainsi qu’une décoration spécifique, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il coûte la bagatelle de 7 200 € ! En 2009, la Classe E W211 termine sa carrière, produite à seulement 4 962 unités en 63 AMG. La CLS AMG lui a mené la vie dure.
Combien ça coûte ?
La E63 AMG a perdu énormément de valeur, se dénichant dès 19 000 €. Evidemment, à ce prix, le kilométrage sera important, dépassant le chiffre des 200 000. A 150 000 km, comptez plutôt 23 000 €, alors que pour moins de 100 000 km, on tablera sur 28 000 €. Les breaks ne sont pas plus chers, mais les Pack Performance exigeront un petit supplément de 3 000 €.
Quelle version choisir ?
Pour un usage standard, une AMG normale suffira. Préférez absolument les exemplaires dûment suivis, nantis de leur historique et en parfait état, avant de considérer le kilométrage.
Les versions collector
Evidemment, toute E63 AMG en état immaculé et affichant moins de 30 000 km sera collector. A fortiori s’il s’agit d’une Pack Performance, surtout en break.
Que surveiller ?
Le V8 M156 a connu quelques ennuis de jeunesse, du côté des vis de culasses et des poussoirs hydrauliques. Normalement, tout ceci a été résolu en réseau. A plus long terme, on relève aussi des fuites d’huile sur le haut moteur, pas graves mais onéreuses car réclamant beaucoup de main d’œuvre. Plus rarement, les lobes d’arbre à cames peuvent s’ovaliser, si l’entretien n’a pas été optimal. Celui-ci impose aussi de vidanger la boîte avant 60 000 km. Surveillez également la suspension pneumatique.
Si la voiture met très longtemps à se placer en position haute, alors, la pompe arrive en fin de vie. Par ailleurs, des fuites peuvent apparaitre sur les jambes de suspension, ce qui coûte très cher à remplacer, tout comme les freins. Enfin, vu la puissance et le couple, les pneus arrière ne durent parfois pas plus de 10 000 km. Bref, le budget d’entretien est élevé, mais si tout est bien réalisé, l’auto passe largement les 300 000 km.
Sur la route
Plus douce visuellement que sa devancière à l’extérieur, la E63 W211 l’est aussi à l’intérieur. La présentation est superbe, tout comme la finition, à quelques détails près. On est parfaitement installé, tout se réglant de façon électrique. On réveille le moteur, et là, nirvana ! Ce gros V8 séduit d'emblée par sa sonorité profonde. Il s’attèle à une boîte plutôt douce, et glougloute gentiment en ville.
Mais sur route, quand on écrase (avec circonspection) l’accélérateur, on se retrouve littéralement enfoncé dans le siège. Le 6,2 l rugit alors dans des tonalités plus métalliques et pousse plus fort à mesure qu’il monte en régime. A tel point qu’on bute vite dans le limiteur, à 7 200 tr/mn. Quel moteur de folie ! La 7G-Tronic manque un peu de rapidité, mais elle fait bien son travail. Le châssis ? Il est sûr et relativement précis, mais la Mercedes ne cache pas son poids. Cela dit, on peut s’amuser à la faire drifter à volonté, une fois qu’on a appris à moduler son pied droit : ça ne sert à rien mais ça fait tellement plaisir !
Le confort est évident, même suspension réglée au plus ferme, rendant la 63 très agréable sur long parcours. Evidemment, le V8 consomme 14 l/100 km en moyenne, mais vu l’agrément parfaitement addictif qu’il procure33, on s’en moque complètement.
L’alternative youngtimer
Mercedes-Benz Classe E 55 AMG W210 (1997 – 2002)
A sa sortie, en 1995, la Classe E W210 surprend par son museau orné de quatre projecteurs… Et son Cx de 0.27. Dès 1996, elle se décline en E50 AMG (347 ch), puis devient E55 AMG en 1997, une fois nantie du V8 5,4 l de 354 ch. Capable de 250 km/h, cette grande berline passe les 100 km/h en 5,7 s tout en soignant sa facilité de conduite avec sa boîte auto à 5 rapports. Sa suspension plutôt raffinée (double triangulation avant, multibras arrière) la rend également très sûre, même si elle demeure pataude. Restylée légèrement en 1999, et disponible alors en 4Matic, elle tire sa révérence en 2002, produite à un peu plus de 10 073 unités, break compris. A partir de 13 000 €.
Mercedes-Benz E 63 AMG (2006), la fiche technique
Moteur : V8, 6 208 cm3
Alimentation : injection indirecte
Suspension : jambes élastiques, ressorts pneumatiques, 4 bras, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts pneumatiques barre antiroulis (AR)
Transmission : boîte 7 automatique, propulsion
Puissance : 514 ch à 6 800 tr/mn
Couple : 630 Nm à 5 200 tr/mn
Poids : 1 840 kg
Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
0 à 100 km/h : 4,5 s (donnée constructeur)
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