Marc et son ovni des années 70 : une Matra Bagheera
Ce petit coupé à moteur central arrière et à trois places à l'avant fait figure d'exception dans l'industrie automobile française. Marc a acheté, et sauvé, l'une des 47 000 Matra Bagheera fabriquées, et elle tient aujourd'hui son rang dans sa collection joliment étoffée.
Son garage a des allures de musée. Entre une DS21 en parfait état, un Spider Fiat 850, une R16 et une 2ch Charleston, trône une magnifique Matra Bagheera orange. "Elle date de 1978" prévient Marc qui l'a acquise en 2018. Une auto devenue rare, même si elle s'est vendue à 47 000 exemplaires tout au long des 7 ans de son histoire qui s'est écoulée de 1973 à 1980. Un joli succès pour ces "Lamborghini françaises". L'expression fait sourire Marc. "Les passants confondent souvent". Et son fils Adrien confirme : "c'est ce qu'on me dit quand papa vient me chercher en Matra au collège".
Mais son père ne risque pas de prendre l'auto de Romorantin pour un bolide de Sant'Agata, ne serait-ce qu'en raison de la puissance de la Bagheera : 90 ch, puisqu'il dispose du modèle S de 1 442 cm3. Pour autant, cette faible puissance est largement compensée par son poids léger léger, puisqu'elle ne pèse que 980 kg, avec ses nombreux éléments de carrosserie en composite, une rareté pour l'époque.
90ch pour 980 kg
L'auto en elle-même est devenue rare, "raison de plus pour la conserver en bon état". Aussi, Marc, après l'avoir achetée pour 10 000 euros, a refait son châssis, qui commençait à rouiller. Une opération qui lui a coûté un peu plus de 4 000 euros. En dehors de ce désagrément, plutôt courant sur cette génération automobile, la Bagheera a bien vieilli, "notamment l'habitacle, plutôt cossu avec son ciel de toit en tweed, et ses vitres électriques", étonnamment situées au plafond.
Reste une autre spécificité qui rend la Matra unique, et non des moindres : ses trois places, plutôt étroites, à l'avant, ainsi que son moteur en position centrale arrière qui garantit un équilibre parfait de la voiture. l'insonorisation est-elle tout aussi parfaite avec le 1 400 cm3 dans le dos ? "Il n'est pas bruyant, mais plutôt grisant", estime joliment Marc. Un moteur dont la consommation n'a rien à voir avec les blocs d'aujourd'hui, mais qui ne s'avère pas si glouton, "autour de 12 l / 100 km si l'on veut s'amuser, et 8 lorsque l'on roule sur un filet de gaz".
Malgré le bonheur qu'il éprouve au volant de sa Bagheera, Marc a néanmoins un doute et un regret. Le doute concerne le kilométrage réel de l'auto, "elle affichait 64 000 km lorsque je l'ai achetée, mais elle a un compteur à 5 chiffres. il est donc possible qu'elle totalise 164 000 km". Quant au regret, il tient au millésime de son auto. "j'aurais préféré une phase 1, avec son tableau de bord magnifique et ses pare-chocs intégrés".
Reste que, cinquante ans après son lancement, la Matra Bagheera fait toujours tourner les têtes des amateurs avertis comme de ceux qui le sont moins. Et elle réjouit toujours autant Marc quand il en prend le volant et que son fils, à ses côtés, en égrène les qualités, ou en commentant, les autres autos qui ornent le garage familial. Une collection très franco-française, hormis le spider Fiat 850.
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