Malus automobile : bientôt plus de limite maximale ?
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, souhaite déplafonner le malus. Les véhicules les plus polluants auraient ainsi une pénalité bien plus lourde que les 12 500 € prévus en 2020.
Pour 2020, deux barèmes du malus sont prévus : un avec la norme NEDC corrélée (au 1er janvier), un avec la norme plus sévère WLTP (au 1er mars). Les seuils de déclenchement seront de respectivement 110 et 138 g/km, tandis que la taxe maximale commencera à 173 et 201 g/km. La progression des sommes sera semblable, avec dans les deux cas un nouveau montant du malus maximal : 12 500 €, contre 10 500 € actuellement.
Mais est-ce que cela pourrait finalement être bien plus ? Le ministre de l'Économie est favorable à cette idée. Lors d'une interview sur la chaîne BFM, Bruno Le Maire a proposé de déplafonner le malus automobile. Les sommes de la taxe continueraient de progresser au-delà de 173 ou 201 g/km.
Pour le justifier, le ministre a déclaré : "Nous sommes en train de perdre la bataille du CO2 (...) pour une raison simple, c'est que vous avez une explosion des véhicules à grosse cylindrée". Un avis que l'on ne partage pas, la part des véhicules les plus émetteurs de CO2 étant stable ces dernières années en France. Et elle représente une part minuscule des ventes dans l'Hexagone !
Le ministre a précisé qu'il compte en débattre avec Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique. Est-ce que ça peut aboutir dès le barème 2020 ? Cela semble un peu court mais on peut être surpris par la vitesse pour alourdir une taxe !
Assurément, le malus va s'envoler en 2021 dans les tranches hautes pour compenser la suppression programmée de trois malus dédiés aux véhicules puissants, dont la taxe sur les modèles de plus de 36 CV. Pour simplifier la fiscalité, un seul malus sera au programme, et il y a donc fort à parier que la grille sera nettement plus sévère après 200 g/km.
Par ailleurs, Bruno Le Maire a aussi annoncé qu'il souhaite voir dans les publicités un message sur l'impact environnemental des véhicules, faisant le lien avec ce qui existe pour le tabac et l'alcool : "Pourquoi on laisserait des constructeurs automobiles faire un marketing offensif sur les véhicules qui polluent le plus sans que les clients, les citoyens, soient avertis sur les risques de pollution liés à ces véhicules ?". On doute déjà de l'effet sur les acheteurs, d'autant que les réclames pour les autos les plus polluantes se font déjà rares.
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