Les voitures les plus rapides du monde - Bugatti Bolide : 500 km / h ou à peu près.
Elle roule très vite, mais pas partout. Ni sur la route, ni en compétition. Pourtant, la Bugatti Bolide, qui atteint 500 km/h, sans décoller, existe, même si elle n’est pas encore livrée. Enfin, elle ne roule pas tout à fait à cette allure, enfin pas toujours, enfin presque. On vous explique.
Au royaume des autos inutiles, donc indispensables, j’appelle Bugatti. La firme de Molsheim, ressuscitée par la grâce du groupe Volkswagen et passée depuis peu, mais à moitié seulement, sous la coupe du Croate Rimac, produit des hypercars en Alsace depuis 1998. Mais comme on se fait à tout, et même à l’extrême, celui qui a créé la Chiron, la Veyron et un tas d’autos dérivées de ces dernières, se doit de pousser le bouchon (de radiateur) toujours plus loin. De quoi enthousiasmer les ingénieurs, séduire la presse et plaire aux rares clients capables de s’offrir des autos à plus de 3 millions d’euros. Bugatti aurait donc tort de s’en priver.
Un concept prometteur
Alors, en 2019, la marque se fixe un objectif simple comme une bonne idée : dépasser les 500 km/h. À peine un an plus tard, l’affaire semble pliée, et devant le château Saint Jean, ex-propriété d’Ettore Bugatti et aujourd’hui siège de la marque, Stephan Winckelman, le boss, dévoile son engin. Sa ligne n’est pas d’une sobriété folle et son nom n’est pas vraiment le plus original qui soit. Mais la fiche technique de cette Bolide calme les critiques : 1 850 ch pour 1 240 kg. On sort les calculettes et on obtient un ratio poids/puissance faramineux de 0,67 ch/kg. De quoi être « très au-dessus des 500 km / h » comme le déclare le patron. Le moteur ? il s’agit toujours du W16 avec sa cohorte de 4 turbos. Il développe 8 l et autorise un O à 1OO km/h en 2,17s. On est plus au royaume des hypercars, mais on a franchi le seuil des gigacars.
Seulement voilà, cette auto n’est pas homologuable pour la route. Il lui reste donc les circuits pour faire prendre l'air à ses pneus slicks de série et à sa coque carbone. Mais pour qu’elle soit apte pour la piste, elle doit être conforme aux règlements de la FIA. Pas de souci, cette dernière donne son accord. Mais. Car il y a un gros mais. C’est que son moteur éléphantesque et totalement thermique n’est plus du tout au goût du jour. En clair : elle ne peut rouler ni sur la route, ni en course. Ne lui reste plus que les trackdays pour serrer ses freins Brembo de 390mm, ce qui limite les sorties. Et encore, pour faire tourner la machine, il faut la gaver de sans-plomb à l’indice d’octane 110, le même qu’en F1. Pas facile à trouver chez Leclerc.
Voilà qui fait beaucoup d’obstacles au développement en série de l’auto des records. Alors la marque revoit ses ambitions légèrement à la baisse. Mais on est chez Bugatti tout de même, et la version finale atteint néanmoins 1 600 ch, comme la Chiron Sport, mais allourdie pour atteindre 1 450. Du coup, on pourrait passer au supermarché pour faire le plein (à coups de sans-plomb 98 s’entend) mais il faudra se faire livrer l’essence à la maison ou au bord de la piste puisque la Bolide n’est toujours pas homologuée pour la route.
Quant aux ambitions de vitesse, elles ont été rabaissées elles aussi, à 484 km / h. Pas grave : Bugatti assure que les quarante autos qu’elle a mises en production ont trouvé preneurs, à 4 millions d’euros l’unité. Quand on aime on ne compte pas et on sort la remorque pour se rendre aux trackdays que la marque a promis d’organiser, dès que les autos seront livrées. Quand ? Peut-être cette année. D'autant que les dernières mises au point viennent d’avoir lieu, il y a quelques jours, sur le circuit italien d’Imola.
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