Les trottinettes électriques sont aussi dangereuses que les motos
En 2022, 22 personnes sont décédées des suites d’un accident alors qu’elles se trouvaient sur un engin de déplacement personnel motorisé. Selon une étude menée par les services d’anesthésie et réanimation des hôpitaux de Paris (AP-HP) pendant près de trois ans, les trottinettes électriques provoquent des blessures et des dégâts corporels au moins aussi graves que ceux engendrés par des accidents de moto.
Si la catégorie « EDPM » inclut l’ensemble des engins de déplacements personnels motorisés, et répertorie aussi bien les accidents survenus à bord d’une monoroue, un gyropode, un hoverboard ou une trottinette électrique, c’est bien cette dernière qui occasionne le plus d’accidents, étant bien plus utilisée que les autres.
Avec 22 décès impliquant ce genre d’engins en 2022 contre seulement dix en 2019, la catégorie est particulièrement exposée et un véritable sujet d’inquiétude tant les chiffres la concernant sont alarmants.
Et ce n’est pas la récente étude menée par les services d’anesthésie-réanimation des hôpitaux de Paris (AP-HP) et publiée dans la revue JAMA Network Open, qui va nous rassurer. En effet, le groupe de recherche Traumabase, de l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP, de Sorbonne Université et de l’Inserm, a étudié la gravité des blessures suite à des accidents de la route impliquant des engins de déplacement personnel motorisé, et ses conclusions sont plutôt inquiétantes.
Selon cette étude incluant tous les patients admis dans un des 26 centres de traumatologie AP-HP et participant à l’étude suite à un accident avec un EDP, un vélo ou une moto entre le 1er janvier 2019 et le 20 décembre 2022 (soit 5 233 patients), les accidents de trottinette électriques provoquent des blessures aussi graves que celles résultant d’un accident de moto.
Et les chiffres sont saisissants : 45,5 % des patients conducteurs d’un EDPM présentaient ainsi un traumatisme crânien sévère, contre 39,7 % pour les motards. Un chiffre qui s’explique en partie par le fait que seulement 25 % des accidentés en EDPM portaient un casque au moment de l’accident.
Avec une hospitalisation souvent longue (15 jours en moyenne), les victimes d’un accident impliquant un EDPM ont été au trois-quarts pris en charge en service réanimation.
Dans les deux-tiers des cas, les personnes accidentées en EDPM et admises au sein des services des hôpitaux parisiens ont également eu besoin d‘une intervention chirurgicale, qu’elle soit consécutive à des fractures des membres, ou en neurochirurgie suite à d'importants traumatismes crâniens.
Enfin, 9 % des usagers d’EDPM gravement accidentés sont décédés, la majorité des suites de graves traumatismes crâniens.
Des chiffres qui font froid dans le dos et qui posent véritablement la question de l’obligation du port du casque sur ce type d’engins puisque le bon sens et la responsabilité individuelle paraissent faire trop souvent défaut. Une solution qui semble évidente et qui, pourtant, reste absente des mesures du Gouvernement concernant l'encadrement de l'usage des EDPM.
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