Les salons consacrés à la vanlife font le plein, mais ils ont un secret
Leur nombre a doublé en l'espace de deux ans. Plus d'une vingtaine de salons dédiés à la vanlife se déroulent tout au long de l'année à travers la France et ils rencontrent, pour la plupart, un joli succès. Comment ces évènements attirent-ils le public alors que les salons de l'auto se vident ? Ils ne s'appellent plus salons, mais "festivals".
Bourges, Rennes, Grenoble, Lille, Angers, Clermont, Fouras, la liste est infinie. Au cours de l’année 2024, à travers la France, plus d'une vingtaine de salons, sont consacrés aux fourgons aménagés aux camping-cars comme aux tentes de toit.
C’est plus qu’un épiphénomène, c’est un doublement du nombre de manifestations auxquels assistent, plutôt médusés, les responsables des structures capables d’accueillir ce type d’évènements. « On a même été obligé de refuser des demandes d’organisateurs plutôt sérieux » témoigne ce responsable d’un hall d’expo et de congrès de l’Ouest de la France.
Dans l’Ouest de la France, et notamment en Bretagne, le salon du camping-car semble devenir une spécialité. Parce que plusieurs fabricants y fabriquent leurs modèles, et parce que la région est une destination prisée des camping-caristes. D’ailleurs pas plus tard que le week-end prochain, se tient à Rennes la "vanlife expo" qui fermera ses portes le dimanche 14 avril au soir. Ce "salon du voyage en véhicule aménagé" qui réunit pas moins de 80 exposants s'est d'ailleurs carrément dupliquée, puisque la même opération se déroulera à Grenoble et à Bordeaux un peu plus tard dans l'année.
Une franchise qui est également de mise pour le Salon Véhicule Aventure qui se tiendra près de Nantes dans quinze jours, avec 200 exposants, avant de migrer vers Fouas-Sur-Mer à la fin du mois de mai, pour continuer en Auvergne fin juin, et s'achever à Montélimar en septembre.
Mais qu'est ce qui peut bien justifier l'appétit de ces organisateurs à une époque ou les salons, notamment consacrés à l'automobile sont en déclin ? Plusieurs éléments expliquent l'engouement pour ces formules. Les ventes de vans, fourgons et camping-cars explosent depuis trois ans, certes. Mais ces salons n'attirent pas seulement des clients potentiels en mal d'investissements plutôt lourds dans des engins dont les prix démarrent à 50 000 euros.
On trouve dans ces manifestations, qui se déroulent toujours le week-end et souvent dans des zones touristiques, des vanlifers qui viennent découvrir des nouveautés qu'ils n'ont pas forcément besoin d'acheter et des accessoires dont ils rêvent. Ils viennent au salon du camping-car comme on venait au son de l'auto il y a vingt ans : par plaisir. Et pour se retrouver et passer un bon moment, tout en bénéficiant d'aires et d'espaces suffisant pour garer leur gros bahut le temps d'un week-end.
Cachez le mot salon que je ne saurais voir
Mais surtout, la plupart de ces salons ne s'appellent plus ainsi. Ils se sont rebaptisés "festivals". À l’instar d' En van Simone, ou du festival de la RTT. Le premier se tient à Issoire les week-ends du 24 au 26 mai et ne se déroule pas dans un hall d'expo, mais carrément dans un camping. Le salon lui-même est un "village d'exposants" et tout autour, les vanlifers se retrouvent, profitent de la musique et des animations proposées. Même formule pour la RTT (Roof top tent), le salon de la tente de toit qui se déroulera en septembre prochain en Bretagne. Lui aussi a élu domicile dans un camping.
Ces nouvelles formules dépoussièrent et renouvellent la bonne vieille tradition des salons, avec leurs stands rutilants et leurs allées moquettées. La vanlife se veut une activité de plein air, proche de la nature ? Les nouveaux salons se rangent à cette option et vont à la rencontre de leurs visiteurs là où ils souhaitent passer leurs week-ends ou leurs vacances. La vanlife pourrait-elle donner des conseils aux organisateurs des salons de l'auto en désuétude ? En tout cas, ces derniers en auraient bien besoin.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération