Les diesels "sales" toujours plus nombreux en Europe
L'organisation Transport & Environment publie régulièrement des données sur le marché automobile européen et sur les motorisations. Le diesel sale, à savoir les modèles qui dépassent de plus de trois fois la limite de NOx en conditions réelles, est grandissant en Europe. Il en circulait environ 35 millions sur les routes du Vieux Continent l'an dernier.
Transport & Environment est une organisation non gouvernementale que l'on retrouve souvent dans les rapports de la Commission européenne, et pour cause, elle oeuvre pour que les règles soient respectées par les constructeurs, et pas seulement en laboratoire. Malheureusement, en conditions réelles, comme nous avons pu le voir par de nombreuses occasions grâce aux enquêtes de différents pays, dont la France, depuis le dieselgate, les limites imposées la législation en matière d'oxydes d'azote sont rarement respectées.
L'ONG a justement fait un bilan du nombre de véhicules diesels dits "sales" qui circulent en Europe. Ils étaient au nombre de 35 millions en 2016, soit une augmentation de 5 millions depuis 2015. Étonnamment, nous ne retrouvons même pas la France dans le Top 4, composé de l'Allemagne, en tête, suivi du Royaume-Uni, de l'Italie et de l'Espagne. L'Allemagne est donc championne en ce qui concerne le nombre de diesels sales en circulation, toujours selon l'ONG.
Qu'est ce qu'un diesel "sale" selon Transport & Environment ?
Un diesel sale est un véhicule diesel labélisé Euro 5 ou Euro 6 (cela comprend donc tous les véhicules assemblés depuis le 1er janvier 2011) dont les taux d'émissions d'oxydes d'azote dépassent d'au moins trois fois la limite imposée par l'Europe. L'ONG parle de 70 000 morts par an en Europe à cause de ces émissions polluantes, une donnée évidemment impossible à vérifier et qui est sujette à caution.
La porte-parole de Transport & Environment demande que les Etats membres agissent, à la manière de ce qui a été fait aux Etats-Unis. Malheureusement, les tests d'homologation sont totalement différents en Europe et ne comportaient pas, jusqu'ici, de notion de limites de NOx pour la validation. Les constructeurs ne sont donc théoriquement pas dans l'illégalité, tant qu'il n'y a pas de logiciel de contournement, évidemment. Et même dans ce cas là, nous l'avons vu, la sanction est pour l'instant inexistante.
Nous reprocherons également à cette étude de ne se concentrer que sur le diesel, probablement dans un effet de mode "post Dieselgate". Les moteurs essence à injection directe ont en effet déjà été sous les feux de la rampe pour leurs émissions d'oxydes d'azote et surtout de particules fines assez importantes. Dommage qu'ils n'aient pas été pris en compte.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération