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La Jeep est-elle la mère de toutes les voitures modernes?

Dans Rétro / Saga des marques

Pierre-Olivier Marie

ROUTE DE NUIT. Depuis sa première apparition en 1940, elle s'est illustrée sur les champs de bataille, au cinéma, dans la bande dessinée, les coffres à jouets, et symbolise à elle seule l’aventure. S'il n'en reste qu'une, la Jeep pourrait-elle être celle-là? C’est bien possible. En ce 6 juin marquant le 80ème anniversaire du débarquement, Caradisiac revient sur la saga de cette légende roulante.

La Jeep est-elle la mère de toutes les voitures modernes?

Héroïne de guerre. La Jeep a été créée pour répondre à un appel d’offres lancé par l’armée américaine en juillet 1940. Préparant son engagement dans le conflit mondial, celle-ci cherche à remplacer ses Ford T modifiées par un véhicule tout-terrain léger, destiné aux missions de reconnaissance. Le cahier des charges précise notamment que la carrosserie doit être rectangulaire, le pare-brise rabattable, les quatre roues motrices, et le moteur fonctionner sans à-coups de 5 à 80 km/h. Deux constructeurs se placent sur les rangs, Willys-Overland et Bantam, rapidement rejoints par Ford. C’est finalement le premier cité qui deviendra le principal fournisseur de l’armée US, pour qui il produira 368 000 voitures. Ford sera finalement également mis à contribution (277 000 voitures). Et on estime que sur les 645 000 Jeep originelles produites, 250 000 ont été perdues au combat sur les différents fronts, du Pacifique à l’Europe, où l’auto s’illustre notamment un certain 6 juin 1944.
Précisons au passage que l’origine du nom Jeep reste sujette à controverse : la plus communément admise serait qu’il dériverait de la prononciation des lettres GP (General Purpose, que l’on pourrait traduire par « véhicule à tout faire »), sa désignation officielle. Mais pour d’autres, il viendrait du nom d’un personnage de la BD Popeye, en l’occurrence Eugene the Jeep (Pilou-Pilou en français). Les militaires, eux, la surnommaient simplement « Pneumonia Wagon », en référence à l’absence de protection qu’elle offre face aux intempéries.

Star de l’écran. Le innombrables films consacrés à la seconde guerre mondiale ont bien sûr contribué à asseoir la légende de la Jeep. On se souvient ainsi de Robert Mitchum, cigare aux lèvres et éternel regard en coin dans Le jour le plus long, ou de Lee Marvin dans Les 12 salopards, tous deux installés sur le siège passager car le chef se reconnaît à ce qu’il ne conduit pas lui-même la Jeep… Dans les blockbusters, l’auto apparaîtra entre autres dans Retour vers le futur (Michael J. Fox sur son skateboard accroché à l’arrière d’une CJ-7 au début du film), Tomb Raider, Jurassic Park, Terminator ou Transformers. De quoi assurer une visibilité mondiale auprès des jeunes générations, et garder le mythe au frais. Côté séries TV, impossible de faire l’impasse sur la spectaculaire Daisy Duke dans Sherif fais moi peur (l’auto s’appelait Dixie, et arborait un aigle peint sur le capot)…
Dans la production française, outre une apparition dans La chèvre, avec Pierre Richard et Gérard Depardieu, l’auto devient un incontournable du clip mielleux dans les années 80, avec notamment le duo Felix Gray/Didier Barbelivien (A toutes les filles)... Ainsi va le destin d’une icône automobile qui a aussi eu l’honneur à deux reprises de figurer en couverture d’un album de Tintin, en l’occurrence Objectif lune et Au pays de l'or noir. Bel hommage.

«Enterrez-moi dans ma Jeep, car il n’y a aucun trou dont elle ne puisse s’extraire», plaisantent les aficionados.
«Enterrez-moi dans ma Jeep, car il n’y a aucun trou dont elle ne puisse s’extraire», plaisantent les aficionados.

Bête de somme. La Jeep doit avant tout son succès à ses capacités de franchissement hors-normes, réputation forgée des plages de Normandie au désert de Mojave en Californie. Ses amateurs les plus mordus se plaisent d’ailleurs à la modifier jusqu’au dernier boulon, autant pour améliorer son look que ses capacités off-road, l’idée étant d’avoir un engin capable d’aller aussi loin que possible dans des conditions extrêmes, tout en ayant la certitude de pouvoir rentrer ensuite à la maison.

Made in 9-3

On retrouve son ADN partout. Après la guerre, la Jeep est reconvertie en machine civile et tente de séduire les industriels et exploitants agricoles. Elle est également fabriquée sous licence hors des USA, et notamment au Japon et en France. Plus de 30 000 Jeep seront ainsi « made in 9-3 », puisque les usines Hotchkiss, qui en assuraient la fabrication, étaient basées en Seine Saint-Denis. Citons aussi Delahaye, constructeur hexagonal qui tentera de se relancer en concevant sa propre version de la Jeep, très directement inspiré par le modèle originel. Près de 10 000 exemplaires seront fournis à l’armée française.

Jeep CJ-2A (1945)
Jeep CJ-2A (1945)
Jeep Wrangler (1986)
Jeep Wrangler (1986)
Jeep Wrangler (1997)
Jeep Wrangler (1997)

Au-delà, chacun s’accorde à considérer que la Jeep a créé à elle seule la catégorie du 4x4 au sens le plus large, du plus rustique au plus luxueux. Le premier Land Rover (1948) s’en inspire directement. Et donc par capillarité toute sa descendance, jusqu’au luxueux Range qui n’a pas sacrifié ses aptitudes au baroud sur l’autel du luxe. Idem au Japon, champion de la production de 4x4, avec comme porte-drapeau le pick-up Toyota Hilux, qui depuis son apparition en 1967 s’est écoulé à plus de 13 millions d’exemplaires à travers la planète. Dans un esprit plus relax, les Mini Moke et Citroën Mehari ont hérité du côté facile à vivre de la Jeep. Et comme les SUV sont aujourd’hui incontournables sur le marché automobile, quelle que soit la catégorie, on peut affirmer que toutes les voitures ont en elles quelque chose de la Willys, oh yeah !

Elle transforme ses défauts en atouts. Inconfortable, freinant mal, affligée d’une direction non assistée et à la précision « nautique », peu logeable, chichement équipée et terriblement gloutonne, la Jeep aura longtemps cumulé tous les défauts possibles pour une automobile. Du moins, jusqu’à l’apparition de la Wrangler de 2007. Sans trop s’embourgeoiser, celle-ci s’est tout de même montrée nettement plus facile à vivre que ses ancêtres. Elle est d’ailleurs aussi proposée avec une carrosserie 4 portes, afin de séduire une clientèle familiale adepte d’escapades hors-bitume. Et le succès est là, puisque la 5 millionième Wrangler a été livrée en novembre 2023 à un habitant du New Jersey.

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