La conduite autonome promise par Tesla reste dangereuse
L’INFO DU JOUR – Alors qu’Elon Musk présentait la nouvelle évolution de son logiciel « Full Self Driving » comme révolutionnaire et le désignait à demi-mot comme un système de conduite entièrement autonome au mépris de la loi américaine, un accident embarrassant vient contredire son discours. A un an de la commercialisation de sa première voiture entièrement autonome, ça fait un peu tâche.
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Elon Musk, le patron de plus en plus controversé de Tesla, promet la conduite autonome depuis le début des années 2010. Tous ses modèles vendus chez nous proposent d’ailleurs en option un pack de « capacité de conduite entièrement autonome », affichée chez nous à 7 500€ et permettant théoriquement d’activer la fonction de conduite autonome lorsque cette dernière sera homologuée en Europe (si elle est homologuée un jour). Aux Etats-Unis, la loi n’autorise pas non plus les clients de véhicules Tesla à ne pas regarder la route, le système « Full Self Driving » du constructeur étant considéré comme un simple système de niveau 2.
Mais là-bas, les dernières évolutions du Full Self Driving permettent d’aller très au-delà du simple régulateur de vitesse adaptatif doublé du centrage dans la voie, de la lecture des lignes et du guidage GPS. Reposant sur un réseau de capteurs en plus des données GPS, il guide la voiture sur un trajet complet en gérant de façon autonome toutes les manœuvres liées à la circulation en détectant à la fois les autres véhicules et le marquage au sol, avec une capacité à continuer sa route et « improviser » même lorsqu’il n’y en a pas. Nous avons pu tester brièvement ce Full Self Driving lors de notre rapide prise en main du Cybertruck aux Etats-Unis au début du mois de janvier dernier, où il guidait effectivement la voiture en autonomie avec tout de même une désactivation expérimentée dans un virage vers la droite. Les dernières évolutions du Full Self Driving (après la version 13) sont réellement capables, comme on peut le constater dans de nombreuses vidéos d’utilisateurs publiées ces derniers jours, d’assurer un trajet de plusieurs dizaines de kilomètres en ville et sur autoroute sans la moindre erreur grave. On y voit toujours quelques manœuvres un peu brusques parfois, mais plus des erreurs susceptibles de causer de graves accidents. De quoi imaginer une classification prochaine du Full Self Driving en tant que vrai système de conduite autonome dument homologué ?
Pas si vite
Visiblement, ce n’est quand même pas pour tout de suite. Outre le problème de désactivation rencontrée lors de notre court essai du Cybertruck, une affaire beaucoup plus grave vient contredire le narratif d’Elon Musk sur les capacités de son système. Aux Etats-Unis, un certain Jonathan Challinger vient de plier son Cybertruck contre un gros lampadaire dans une zone urbaine du pays. Il conduisait de nuit avec le Full Self Driving activé lorsque son véhicule est arrivé sur une multivoie avec un marquage au sol indiquant une fin de voie. Au lieu de changer de voie, le véhicule est resté sur sa route et n’a pas vu le gros trottoir présent à sa fin et le lampadaire qui allait avec. Il l’a percuté de plein fouet à vitesse urbaine, endommageant lourdement le Cybertruck. Il n’a pas été blessé et remercie Tesla d’avoir « mis au point le meilleur niveau possible de sécurité passive du monde ». Pour la sécurité active en revanche, on repassera ! Très indulgent à l’égard de Tesla, le propriétaire en question avoue qu’il aurait dû être plus attentif au volant. Légalement, c’est sans doute lui qui est en tort sachant que le Full Self Driving n’est toujours pas homologué comme un vrai système de conduite autonome aux Etats-Unis.
Pour rappel, Tesla a récemment annoncé la commercialisation de son Cybercab avant 2027. Une auto dépourvue de volant qui dépendra entièrement de l’efficacité du logiciel de conduite autonome de Tesla. Comme on peut le voir dans les nombreuses vidéos de clients impressionnés par l’efficacité du Full Self Driving dans ses dernières évolutions depuis quelques jours, ce logiciel de conduite autonome peut réellement assurer de nombreux parcours dans toutes les conditions de la vie de tous les jours sans problèmes. Mais de là à assurer un niveau de fiabilité compatible avec une utilisation massive et permettre aux conducteurs de se décharger totalement de leurs responsabilités au volant, il y a encore un monde. Reste donc à savoir si Tesla, aidé ou pas par une administration Trump encline à lui donner un petit coup de pouce, parviendra à prouver la sécurité de son système d’ici la fin de l’année prochaine et remédier aux dernières erreurs qui peuvent visiblement avoir de lourdes conséquences à l’heure actuelle. Sinon, il devra à nouveau retarder cette solution de conduite autonome comme il le fait depuis 2012…
Rappelons que de nombreux autres acteurs travaillent sur des véhicules à conduite entièrement autonome. Rimac, par exemple, a présenté son prototype Verne l’année dernière qui doit être commercialisé en Europe à partir de l’année 2026.
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