L'industrie automobile française veut un plan d'urgence du gouvernement
Fragilisée par une baisse des ventes et par les investissements colossaux pour développer la motorisation électrique, la filière automobile espère se faire entendre aujourd'hui au Ministère de l'Économie.
L'industrie automobile est en pleine tourmente. D'un côté, les ventes mondiales baissent. Renault estime le recul du marché en 2019 à 4 %. De l'autre, les constructeurs doivent investir massivement pour électrifier leurs gammes, des dépenses forcées par la crainte de réglementations et sanctions de plus en plus sévères, entre les restrictions de circulation dans les métropoles et les prochaines amendes européennes pour les groupes trop polluants. Sans oublier la course à la voiture autonome.
D'ailleurs, pour être en capacité d'investir, certains ont déjà annoncé la nécessité de faire des économies sur d'autres postes, à commencer par la masse salariale. Daimler a ainsi confirmé la semaine dernière qu'il va supprimer 10 000 emplois d'ici 2022. Audi a aussi officialisé la suppression de 9 500 postes rien qu'en Allemagne d'ici 2025. Du côté français, il n'y a pas encore d'annonce de ce genre. Mais selon le CCFA*, 15.000 emplois pourraient être supprimés dès l'an prochain dans le secteur auto hexagonal. 2020 devrait être marquée par une chute de la production.
Dans la tourmente, la filière automobile a décidé de prendre les devants en toquant à la porte du gouvernement. En ce lundi 2 décembre, plus de 600 entreprises se réuniront au ministère de l'Économie. "Il faut qu'on ait un plan d'urgence", a expliqué Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA), qui représente les intérêts des constructeurs et équipementiers nationaux. Celui-ci espère éviter que la crise qui se présente sur le secteur automobile engendre une casse sociale en France.
De grands patrons prendront la parole lors de cette journée de réunions, dont Jean-Dominique Senard, président de Renault ou Jacques Aschenbroich, PDG de Valeo. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire s'exprimera en clôture. Il devrait faire des annonces pour aider les constructeurs, équipementiers et sous-traitants. Luc Chatel a déjà donné des pistes, notamment une baisse des impôts de production en France, estimant que le pays n'est plus compétitif par rapport aux rivaux européens. Mais Bruno Le Maire veut du donnant-donnant, soulignant que les marques françaises ont beaucoup délocalisé.
* Comité des Constructeurs Français d'Automobiles
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération