L'automobile chinoise prête à gober le monde ?
Actuellement à Pékin se tient un salon de l’automobile qui montre à quel point la Chine s’est éveillée en ce domaine. Pour le reste du monde, le réveil est brutal. Le juteux marché garantissant profits et distribution à l’infini pose en fait ses conditions et oriente sur ce que sera la voiture de demain. Un engin qui aura beaucoup de Chine dedans si bien que de simple consommateur, l’empire du milieu s’affirme comme un acteur majeur. Un décideur qui met tout le monde à ses pieds…
C’est un constat sans cesse renouvelé et qui s’appuie sur des faits si solides qu’ils déterminent l’avenir. L’automobile est à un tournant de son histoire entre une préoccupation écologique, un changement des usages et une technologie toujours plus avancée qui expertise à la fois nos besoins tout en poussant l’homme de derrière le volant. Une réalité augmentée par la volonté de la Chine d’accélérer le mouvement afin de prendre rapidement ce virage. La demande s’est fait exigence et l’offre obéissance. L’Europe et les États-Unis, de leurs côtés, sortent de la route…
Pendant que ses constructeurs prennent le contrôle des citadelles d’un hémisphère nord autrefois seul au monde, à l’instar de Geely qui domine à présent dans l’actionnariat de Daimler, et alors que les autorités promettent d’ouvrir demain les frontières, la Chine joue de sa suprématie pour définir la voiture autonome et connectée du futur. Une longue marche vers le succès lorsque l’on se souvient qu’en 2000, le marché chinois représentait à peine plus de 1 % des ventes mondiales de voitures neuves. En 2017, sa part est passée à près de 29 % et elle augmentera à plus d'un tiers des ventes dans les années à venir. En effet, avec 28,9 millions de véhicules vendus l'an dernier, et une croissance toujours soutenue, la Chine devrait bientôt peser autant que les États-Unis et l'Union européenne réunis.
Avec ses impératifs de coopération contraignant les constructeurs à s’allier avec des acteurs locaux au sein de sociétés communes dont ils ne pouvaient détenir plus de 50 %, le pays est devenu une puissance industrielle. Mais pas seulement. Il a aussi fait ce qu’il faut pour s’affirmer comme un des géants des hautes technologies. La Chine fait la course en tête dans le déploiement de la 5G, l'internet mobile ultrarapide, une technologie clé pour la voiture du futur. Elle veut devenir le leader mondial dans les technologies de transport du XXIe siècle, y compris les véhicules connectés et autonome. Elle pense le devenir d'ici cinq à dix ans, au travers notamment, d’investissements massifs consentis par l'État dans les universités et la recherche, avec une volonté politique claire.
Un déploiement de force qui accorde les analystes sur cette expertise : d'ici à 2025, nous allons vivre, avec les constructeurs chinois, ce que nous avons déjà connu avec les Coréens et leur arrivée sur les marchés américains et européens. Mais le phénomène sera encore plus massif, avec des véhicules de qualité et des voitures électriques.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération