L'auto des voisins - Abel en Indre-et-Loire roule chaque jour dans une ancienne Jaguar
Sa femme accapare le monospace familial tandis que l'une de ses filles lui a définitivement emprunté sa petite citadine. Alors Abel, élu local dans la vallée de la Loire, s'est mis à la recherche d'une auto du quotidien pas trop chère. Chance, son voisin d'en face déménage et cherche à se débarrasser d'une Jaguar S-Type diesel en parfait état. Marché conclu.
Abel a un problème : les femmes de sa vie, sa conjointe et sa fille aînée, ont une fâcheuse tendance à s'approprier les deux voitures du foyer. Madame n'utilise que le monospace Volkswagen Sharan et sa fille, son permis en poche, s'est emparée de la Toyota Yaris hybride et n'a pas l'intention de la restituer. Pourtant cet élu local, qui vit à Langeais en Indre-et-Loire, a besoin de se déplacer pour rencontrer ses administrés, ou pour de fréquents allers-retours à Paris.
Alors il s'est mis en quête d'une auto du quotidien, pas trop chère à l'achat et pas trop gourmande. Avec son budget de moins de 4 000 euros, il n'espérait pas s'offrir autre chose qu'une petite voiture, plutôt citadine, et plutôt kilométrée. Jusqu'à ce jour de l'été dernier ou il discute avec son voisin qui est en plein déménagement.
"Il adore les voitures et disposait de quelques beaux modèles, dont un cabriolet BMW dont il voulait se débarrasser. Mais il avait un moteur à essence de 6 cylindres". Compliqué pour les déplacements de tous les jours. Mais juste à côté, Abel aperçoit une magnifique Jaguar S-Type. Un modèle de 2004 qui affiche certes 270 000 km, mais qui dispose sous son capot d'un V6 diesel Ford-PSA dont la réputation est plutôt bonne, "et qui a 208 ch".
Intrigué et intéressé, l'élu fait une proposition au vendeur : "c'est 3 500 euros ou rien". Le voisin cède, il n'en espérait pas plus de 3 700 euros. Un contrôle technique "nickel" plus tard, et voilà Abel au volant d'une grande berline V6 bi-turbo à boîte auto. "C'est un rêve à conduire, surtout sur autoroute où elle ne consomme rien". Évidemment, niché entre les boiseries et le cuir très anglais de l'habitacle, il ne peut plus compter sur le GPS. "À l’époque, il fonctionnait avec un Cd-Rom, introuvable aujourd'hui, à moins de fouiller les brocantes". Qu’à cela ne tienne, tout le reste fonctionne à merveille.
La Jaguar renvoie une image plutôt bienveillante
Après 8 000 km effectués à bord de son anglaise, Abel est ravi de son choix. Celui d'une auto confortable et ravissante, "au prix d'une Clio âgée et banale". Reste qu'en tant qu'homme public, il s'est posé quelques questions au moment de l'achat de son anglaise. Comment ses administrés et futurs électeurs percevront-ils le nouvel équipage de leur élu local et de circonscription ?
Après plusieurs mois d'usage, il s’est aperçu que sa Jaguar, peut-être en raison de son âge certain, ne suscitait aucun a priori ni jalousie, plutôt de la sympathie, "des passionnés viennent voir ma voiture de collection comme ils disent, alors qu'il n'y a pas moins spécialiste que moi". La Jaguar est désormais acceptée et si les dieux mécaniques prêtent vie longtemps à son moteur à deux turbos et multiples cylindres, elle devrait effectuer plusieurs mandats.
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