L'Australie, ce pays qui ne connaissait pas les normes antipollution, ou presque
Le plus grand pays d’Océanie, connu notamment pour son économie mondiale prospère, limite très peu les émissions de polluant et de CO2 de ses voitures. Mais cela pourrait changer, et de façon drastique.
Si l’Australie est doté des trains parmi les plus longs du monde, avec parfois plusieurs centaines de wagons, le pays n’a justement pas pris le train en route concernant les problématiques liées au changement climatique et certaines normes qui vont avec.
Alors que l’Europe va interdire la vente de véhicules thermiques neufs en 2035, l’Australie se contente aujourd’hui d’imposer la norme Euro 5 à ses voitures. Une norme qui a vu le jour en Europe il y a 15 ans, c’était en 2009 ! Le ministère des transports admet même « qu’en raison de décennies de retard et de déni, l’Australie reste, avec la Russie, l’une des seules économies avancées à ne pas disposer de telles normes. Cette situation coûte aux familles et aux entreprises des milliers de dollars en carburant. »
La motivation première semble davantage la préservation du portefeuille des Australiens que celle du climat. Quoi qu’il en soit, le pays compte combler son retard par rapport à d’autres régions du monde comme l’Europe ou les États-Unis. À partir de janvier 2025, les nouveaux véhicules devraient répondre sans étape intermédiaire à la norme Euro 6d, apparue en 2021 en Europe. Il s’agirait alors d’un sacré bon.
Une norme lourde de conséquences
Si ce projet abouti, cette norme imposera notamment un carburant adéquat puisque celui utilisé en Australie est de qualité moyenne et parfois différente selon les distributeurs. Il est donc prévu de ramener le taux d’hydrocarbures aromatiques à un maximum de 35 % et de réduire également le niveau de soufre.
Mais ce n’est pas tout, puisque cette réglementation s’accompagnera d’une baisse drastique des émissions de CO2, selon l’un des scénarios envisagés. Les voitures ciblées sont les SUV et les pick-up, seulement ces derniers occupent le top 10 des ventes. Les Ford Ranger et Toyota Hilux étaient au coude à coude pour atteindre la plus haute marche du podium. Le seul intrus du classement, avec sa propulsion électrique, était le Tesla Model Y.
À titre d’exemple, un Toyota Land Cruiser émettant 275 g/km de CO2 devrait se limiter à 175 grammes (chiffre variant en fonction de la masse du véhicule). De plus, un malus de 100 € sur chaque gramme supplémentaire est dans les tuyaux. Et voilà donc 10 000 € de pénalités dans ce cas.
Avec de telles contraintes, une hybridation massive du parc automobile, et surtout des SUV, semble indispensable. Si ce projet de loi est voté par le Parlement, le marché automobile australien risque de profondément muter dans les prochaines années.
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