Interview de Karine Malgrand: la curiosité comme essence de l'aventure...
Qui est Karine Malgrand ?
Certains vont dire que je suis une baroudeuse qui travaille dans les pays en voie de développement. En fait, je suis un peu des deux. J'ai fait un bac +5 en langues orientales ce qui m'a amené à former des chercheurs dans le but de monter des projets et des demandes de subventions. A coté de cela, ce qui me plaisait, c'était les voyages à moto et j'ai toujours profité de mes déplacements, que ce soit en Afrique ou en Asie, pour assouvir cette soif d'aventures et de recherches de contacts avec les populations locales.
Le projet de revenir de New Delhi par la route au guidon d'une Royal Enfield est parti suite à une interview réalisée par Sylvain Ogier…
Oui, enfin disons plutôt qu'une fois que l'idée est annoncée, on ne peut plus reculer mais ce projet était dans ma tête depuis longtemps. A l'âge de seize ans, j'ai eu l'occasion de faire mes premiers tours de roues derrière un ami sur une Triumph Bonneville et dès ce jour, la soif d'aventures au guidon d'une moto ne m'a plus quitté. Lorsque j'ai vu ces motos classiques en Inde, cela s'est tout de suite traduit comme une évidence, alors qu'auparavant, je n'avais aucune expérience dans ce domaine. J'ai passé mon permis moto durant les grèves fin 1995 pour réaliser ce voyage.
Pensez-vous que ce périple serait toujours possible aujourd'hui ?
J'ai envi de dire que chaque voyageur, donc chaque voyage est unique. A partir du moment où la personne obtient un carnet de passage en douane et les visas, ce qui est le plus difficile, afin de pouvoir passer les frontières sans payer les taxes, je ne vois pas où est le problème. Certes, les routes seront différentes car lors de mon périple, celles que j'ai empruntées étaient en construction et sont devenues depuis des autoroutes, mais les rencontres et les aventures peuvent être aussi fortes. Lorsque je parle de visa et de carnet de passage en douanes, c'est sous réserve de crise internationale. Il y a quelques temps, certains pays ne délivraient plus de visas touristiques mais mon activité m'avait permis d'obtenir un visa professionnel.
Quel est votre meilleur souvenir ?
Ça, c'est un peu réducteur comme question car il n'y a que des bons souvenirs. Je vais dire une connerie, mais, les vibrations de la moto… En fait, on ne peut pas réduire un voyage de 10 000 kilomètres à un seul souvenir.
Et le plus mauvais ?
Il n'y a pas de mauvais souvenirs.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui serait tenté de vivre une telle aventure sans aucune expérience ?
De faire confiance aux autres, tout simplement, dans le sens où les gens sont foncièrement bienveillants dans tous ces pays là. Le moindre problème mécanique sera, quoi qu'il en soit, résolu.
Le retour à une vie plus occidentale où tout est un peu aseptisé n'a pas été trop dur ?
Forcement. La première chose, c'est que les pays que j'ai traversé sont très chauds, donc les gens vivent dehors, ce qui facilite énormément les contacts. Ensuite, on reçoit des leçons d'accueil et d'hospitalité dans ces pays qui contrastent avec nos modes de vie et obligatoirement, on n'a qu'une seule envie, c'est de repartir…
Qu'est devenue «Miss Enfield» ?
Elle va très bien. Elle est ici, chez moi. J'avais commandé un side-car pour rouler en France mais je ne l'ai jamais reçu… Du coup, je me suis acheté une Harley. Mais maintenant, l'aventure, c'est la promotion de ce livre. Des rencontres et des discutions pour prouver également qu'il n'y a pas forcement besoin d'aller loin pour vivre l'aventure. C'est juste un état d'esprit. L'essence ou les sens de l'aventure, c'est avant tout la curiosité.
Merci Karine de m'avoir accordé un peu de temps et à bientôt.
Merci à vous.
Découvrez le site de Karine en cliquant sur : www.krescendo.org
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