Interview d'Ivan Segal (directeur du commerce France Renault) : "le marché basculera vers l'électrique, reste à savoir à quelle vitesse" - Salon Caradisiac 2021
Quand les dirigeants de l'automobile nous rendent visite à l'occasion du salon Caradisiac 2021, ils nous livrent quelques secrets. Ivan Segal, directeur du commerce France de Renault ne fait pas exception. et dévoile quelques pans de la Renaulution en cours.
Ils se sont tous installés dans le fauteuil installé sur la piste de l'un des chapiteaux du cirque Micheletty. En compagnie de Pierre-Olivier Marie, nous tenions à parler d'avenir en leur compagnie, au moment ou l'automobile est confrontée à la plus grande révolution de son histoire, même si, chez Renault, il est plutôt question de "Renaulution". En tant que directeur commerce France de la marque, et au contact direct de ses clients, Ivan Segal est particulièrement bien placé pour évoquer ces grands changements, et la manière dont les consommateurs le perçoivent.
L'heure est à l'offensive. Après une période difficile et deux années de lourd déficit, le groupe Renault se dessine un avenir qu'il espère prospère. La "Renaulution" voulue par son patron Luca de Meo va très vite se concrétiser. "Avec un nouveau modèle sur le segment C tous les 6 mois" révèle Ivan Segal. En commençant par la Megane e, qui ne sera disponible qu'en version 100% électrique, "mais les clients auront le choix des énergies avec les autres modèles compacts", comme l'Arkana e-tech, l'hybride rechargeable actuellement en plein lancement.
Cette offensive de reconquête, et d'électrification, passera également par les voitures plus petites, qu'elles soient citadines ou plus polyvalentes, comme la future Renault 5 et la plus lointaine Renault 4. Un choix, et une stratégie, clairement orientée vers le néorétro. " Avec ce style, et le nouveau logo, nous allons jeter un coup d'œil dans le rétroviseur tout en regardant vers l'avenir". Une posture, une simple question d'image ? Pas pour Ivan Segal : "ces modèles sont aussi destinés à faire du volume".
Si la Renaulution passe par le néorétro, elle conduit aussi à l'offensive électrique, avec une plateforme dédiée qui n'accueillera que des autos 100 % à batterie. Un choix très différent de celui du rival Stellantis qui décline les mêmes modèles dans toutes les énergies. Mais cette nouvelle plateforme n'est pas prévue pour accueillir de grandes autos, au-delà du segment C. Un abandon définitif ? "On ne peut jamais parler d'abandon définitif, mais pour le moment, nous nous recentrons sur les segments, comme le C, ou nous sommes forts. c'est notre priorité".
L'électrique est une autre priorité, et si Ivan Segal ne se prononce pas sur une échéance précise en ce qui concerne un passage total vers cette énergie, il la pressent. "le marché basculera, reste à savoir à quelle vitesse". En dessous de 180 km/h en tout cas, vitesse maximum fixée par Renault pour tous ses véhicules à venir. Pour lui, ce n'est pas un sujet, et rares sont les clients qui l'évoquent. "C'est une sage décision qui s'inscrit dans l'air du temps".
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