Interdiction du gazole, malus alourdi, stationnement, vitesse...: mais qui en veut à l'automobile?
L'INFO DUJOUR. Jamais les mesures anti-auto n'ont été si nombreuses, alors même que cette industrie, qui met les bouchées doubles pour réussir la transition vers l'électrique, a au contraire besoin d'être soutenue.
Les 50 km/h sur le périphérique, dernière lubie de l'exécutif parisien. Et ce en dépit de l'hostilité de la région Ile-de-France, de la préfecture et du ministère des transports. Photo IP3 PRESS/MAXPPP
On pourrait espérer que la période précédant le Mondial de l’automobile soit une fête. Ce grand salon international, l’un des derniers du genre, promet de nombreuses nouveautés et représente l’occasion de célébrer cet objet merveilleux et protéiforme, parfait moyen de transport au quotidien en même temps que formidable machine à rêves quand il se pare de carrosseries arborant les plus prestigieux logos. C’est aussi l’occasion de mettre à l’honneur une filière économique qui emploie plus de 350 000 personnes en France côté industrie et production, et 500 000 autres côté commerce, maintenance, recyclage ou bien encore services au sens le plus large (mobilité partagée, sécurité routière, etc.). Le tout génère une valeur d’exportation de près de 50 milliards d’euros (chiffres 2022), et participe du rayonnement de la France avec un budget annuel de 6 milliards d’euros de Recherche et développement qui permet à l’industrie automobile de figurer parmi les secteurs les plus innovants. La France est et doit rester une grande nation automobile, mais tout est fait pour culpabiliser et contraindre ceux qui la font vivre.
Paris en apporte ces derniers temps un parfait exemple, avec comme on l’apprenait hier cette incroyable interdiction de vente de gazole dans certaines stations-services, mesure qui ira droit au cœur des familles nombreuses et autres artisans parisiens et franciliens qui ont choisi ce type de motorisation correspondant parfaitement à leurs attentes et à leur budget. Cette mesure s’ajoute à la prochaine limitation du périphérique à 50 km/h, voie qu’empruntent 1,1 million de véhicules chaque jour, dont 40% vont de banlieue à banlieue sans même rentrer dans Paris. Cet axe structure à lui seul toute la circulation en Ile-de-France, mais la mairie de Paris prend sa décision sans concertation avec la région, qui en retour se dit « prête à reprendre la compétence du périphérique. » A Paris, toujours, citons ce triplement des droits de stationnement pour les véhicules les plus lourds, au premier rang desquels les SUV dont raffolent pourtant les automobilistes. Montant de l’amende en cas d’oubli ? 225 €, soit 90 € de plus que si vous roulez à 170 km/h sur autoroute (à quoi s’ajoute la perte de 4 points de permis, il est vrai). Non qu’il faille augmenter la place de l’automobile en ville, mais on ne peut que déplorer la brutalité de la méthode de la « clé de bras » en vigueur à Paris. Surtout venant d’une maire qui apprécie tant l’usage d’une Renault Zoé avec chauffeur pour ses déplacements quotidiens.
Paris n’est pas la France, c’est vrai. Mais le tableau n’est guère plus reluisant si on élargit le spectre. Inutile de s’étendre sur les hausses des tarifs d’assurance et de péages attendues l’an prochain, ni de revenir sur celles d’entretien et de réparations qui n’ont fait que croître ces dernières années. Reste qu’avec des finances publiques exsangues, il faut hélas redouter un nouveau tour de vis côté malus l’an prochain. Même une modeste Dacia Sandero d’entrée de gamme risque d’être affligée d’une taxe CO2 en raison d’émissions jugées excessives. Cela pourrait être un moyen de pousser les automobilistes vers les modèles zéro émission, mais le climat d’electric-bashing actuel inciterait plutôt à rester fidèle aux moteurs thermiques. Ce n’est pourtant pas faute pour les pouvoirs publics d’investir massivement dans le réseau de bornes publique, avec 146 000 points de charge qui placent la France sur le podium européen, derrière les Pays-Bas et l’Allemagne (qui nous devance de peu). Mais même quand quelque chose fonctionne dans ce pays, on a du mal à le valoriser. Masochisme ?
Avec tout ça, espérons tout de même que vous trouverez l’envie de venir visiter le Mondial de l’auto, et viendrez à la rencontre de l’équipe Caradisiac qui y sera présente en permanence sur son stand du hall 7. Mais surtout ne venez pas en voiture (ça coûte cher, voir plus haut), encore moins s’il s’agit d’un SUV diesel. Et ne garez pas non plus votre deux-roues devant l’entrée du salon, vous le retrouveriez à la fourrière. A part ça, vive l’automobile.
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